Test d’Ys X: Nordics réalisé sur PC à partir d’une version fournie par le distributeur.
- Action-RPG
- Développé par Nihon Falcom | Édité par NIS America | Distribué par PLAION
- PlayStation 5 | PlayStation 4 | Nintendo Switch – 28 septembre 2023 (Japon) | 25 octobre 2024 (Europe)
- PC – 25 octobre 2024
- Sous-titré en français – PEGI 16
- Toute l’actualité du jeu | de la série
Adol Christin fera son retour le 25 octobre 2024 à l’occasion de la sortie en Europe d’Ys X: Nordics sur PlayStation 5, PlayStation 4, Nintendo Switch et PC. L’action-RPG de Nihon Falcom est toujours édité, à partir de 59,99 €, par NIS America et distribué en éditions physiques par la société PLAION. Ce dixième épisode canonique renouvelle-t-il la formule introduite par Ys Seven, il y a désormais quinze ans ? Finalement pas tant que ça.
Test d’Ys X: Nordics sur PC
On pouvait effectivement espérer un renouveau dans la mesure ou Toshihiro Kondo, président de la société Nihon Falcom, déclarait, à l’occasion d’une interview accordée à Dengeki PlayStation, avoir fait le tour du système de jeu introduit par Ys Seven, amélioré progressivement, jusqu’à Ys IX: Monstrum Nox. Il souhaitait, de ce fait, que la série évolue vers une nouvelle formule, considérant Ys X: Nordics comme une nouvelle page. Le jeu étant réalisé sous un nouveau moteur, on a également cru à des changements radicaux d’un point de vue technique.
Entre les explorations d’Ys et Celceta
Adol Christin, Dogi et le docteur Flair traversent le golfe d’Obélia en quête de nouvelles aventures. Cette région nordique échappe à la vigilance de l’empire Romun. Les eaux sont à ce titre sous le contrôle de la marine de Balta, qui symbolise les vikings du monde réel et qui assure la sécurité en mer, en échange d’une taxe de voyage. Le bateau qu’empruntent nos aventuriers n’étant pas en règle, Adol et ses compagnons sont débarqués à Carnac où ils découvrent les Griegers, des monstres ne pouvant être vaincus que par des manieurs de mana. À la bonne heure, Adol en est un. Plus mystérieusement, son destin se retrouve lié à celui de Karja, fille du chef de la marine de Balta. L’un et l’autre ne peuvent plus s’éloigner de quelques mètres en raison du lien de mana qui les unit.
Il est à noter qu’Ys X: Nordics se déroule entre l’exploration d’Ys (Ys II: Ancient Ys Vanished – The Final Chapter) et de la forêt de Celceta (Ys IV: Mask of the Sun, Ys IV: Dawn of Ys et Ys: Memories of Celceta). Il n’est pas obligatoire d’avoir joué aux jeux précédents, chaque aventure étant indépendante. Mais la précision a son importance car Adol n’est alors qu’un jeune aventurier, comparativement à son âge avancé dans Ys IX: Monstrum Nox.
Une ossature identique
Et très rapidement, le renouveau annoncé s’évanouit. Comme pour Ys IX: Monstrum Nox, on a plus que jamais l’impression d’être face à une ossature déclinable à l’envi, à la manière de Persona ou de Like a Dragon. On retrouve une progression chapitrée, de trente à quarante heures en fonction du taux de complétion, un quartier général qui évolue, en l’occurrence le bateau, et des compétences qui ouvrent l’exploration petit à petit. Le duo acquiert notamment un grappin, une planche de surf ainsi qu’une vision permettant de déceler des secrets, rappelant, une nouvelle fois, l’épisode qui le précède.
Mais on a surtout l’impression d’un grand retour à la recette d’Ys VIII: Lacrimosa of Dana. On pense aux environnements côtiers que partagent ces deux épisodes, une aventure plus fraîche, des allers-retours entre des mondes tangible et immatériel, une histoire légèrement moins condensée et l’absence d’un focus sur les personnages. Comme dans Tokyo Xanadu, les chapitres du neuvième opus étaient consacrés à un allié en particulier. Aujourd’hui, Adol et Karja occupent l’espace, sans partage, de la première à la dernière seconde.
La principale nouveauté n’est autre que la navigation à bord du Sandras. Au cours des premières heures, le rafiot s’avère pénible. Mais après quelques améliorations, il devient un authentique croiseur de guerre ! Cela ne change pas pleinement l’approche que l’on a d’Ys depuis le septième volet, mais on retrouve une certain goût pour l’aventure, façon Skies of Arcadia. Les deux JRPG ont même des thématiques communes, comme la fameuse baleine blanche, inspirée par Moby-Dick.
Des combats souvent confus
L’évolution n’est pas non plus flagrante du côté des combats. Le système est simplifié en l’absence d’une triangulaire des armes, mais on change toujours de personnage à la volée. En l’occurrence, Adol et Karja se jouent sensiblement de la même manière. Les mécaniques demeurent ultra dynamiques et on retrouve la palette de compétences, signature de l’action-RPG. Mais les ennemis sont moins nombreux, par rapport à Ys IX: Monstrum Nox qui versait parfois dans le Musō. Par ailleurs, l’expérience est particulièrement accessible : outre le choix du niveau de difficulté, l’utilisateur peut activer des aides pour les phases de plateforme et de navigation. On reconnaît des efforts bienvenus pour ouvrir la série au grand public.
La principale différence vient du combat en duo, en maintenant la gâchette de droite. Les deux personnages synchronisent alors leurs mouvements pour davantage de dégâts, avec une palette de compétences commune. En résulte une action finalement plus confuse qu’elle ne l’était déjà et on se contente, le plus souvent, de frapper comme un sourd, d’esquiver et de parer quand des indicateurs apparaissent à l’écran.
La façon de jouer reste donc la même, dans les grandes lignes. Apprenant de nouvelles compétences à forcer de les déclencher, l’utilisateur en équipe toujours de nouvelles. Les statistiques augmentent désormais grâce à un arbre de niveaux où insérer des perles de mana. On retrouve, du reste, des phases de combat par vagues successives, à l’abordage ou en reconquête, rappelant les deux épisodes précédents. Toutes les activités interconnectées sont également de la partie, telles que la cuisine pour améliorer l’équipage, ou la pêche d’Ys VIII: Lacrimosa of Dana qui fait son grand retour pour notre plus grand plaisir.
Priorité à la Nintendo Switch
Concernant l’aspect technique enfin, le renouveau ne saute pas non plus aux yeux. Malgré le changement de moteur, les évolutions sont plutôt timides. D’un côté, les personnages ont une apparence plus « anime » grâce au rendu en cel-shading, dans un style plus proche de The Legend of Heroes. De l’autre, les environnements semblent plus compacts et certains décors moins détaillés. La mise en scène, notamment, reste trop pauvre malgré des efforts sur les scènes d’action.
En revanche, les performances sont excellentes. Il y avait de quoi s’inquiéter après les portages des huitième et neuvième épisodes sur Nintendo Switch. Sur cette dernière, le framerate, verrouillé à 30FPS, ne sombre jamais comme c’était le cas jadis et les dégradations graphiques sont finalement peu perceptibles. Sur Steam Deck, Ys X: Nordics oscille entre 55 et 60FPS, en 800p, sans bandes noires horizontales.
On n’a par ailleurs rencontré aucun bug. Les coquilles sont majoritairement absentes également, la version française se révélant parmi les plus soignées de NIS America. Hormis Ys Origin, localisé par Dotemu, les traductions étaient au mieux décriée (Ys VIII: Lacrimosa of Dana) ou discutable (Ys IX: Monstrum Nox). Le bug remplaçant les sous-titres par des textes en japonais, dont se sont plaints les joueurs francophones, ne semble pas impacter la version PC. Mais il s’agit en fin de compte du seul point noir concernant la réalisation. Tant mieux, Ys est désormais suffisamment populaire en France pour prétendre à une localisation digne de son statut légendaire.
Plus loin | Ys X: Nordics (FWIW) et [AVIS] Ys X: Nordics (Taikeban)
Notre avis | 8
Avec Ys X: Nordics, on attendait une forme de renouveau qui n’a finalement pas lieu. D’ailleurs, par rapport à Ys IX: Monstrum Nox dont l’environnement carcéral prenait ses distances avec le caractère aventureux de la série, ce nouvel épisode signe un retour à la formule d’Ys VIII: Lacrimosa of Dana, qui reste le plus populaire à ce jour. Hormis les voyages en mer et les batailles navales, constituant la principale nouveauté, on retrouve une expérience très familière avec un système de combat dynamique et une exploration addictive. Les performances sont honorables sur toutes les plateformes, la version française est de qualité, des options d’accessibilité sont bienvenues. Aucun doute, Ys a franchi le seuil des initiés et doit s’adapter aux exigences du grand public. Voilà pourquoi Nihon Falcom n’a peut-être pris aucun risque, en dépit d’une volonté de renouveau.
On aime
- La fraîcheur de l’aventure
- Une expérience familière
- Les combats ultra dynamiques
- Les mécaniques interconnectées
- L’exploration addictive
On n’aime pas
- Finalement pas le renouveau attendu
- Les débuts calamiteux en bateau
- Les combats souvent confus
Merci d’avoir lu notre test d’Ys X: Nordics sur PC.
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