Test de Final Fantasy III Pixel Remaster réalisé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- JRPG
- Développé et édité par Square Enix
- Sorti le 28 juillet 2021
- PlayStation 4 | Switch | PC | Android | iOS
- Entièrement localisé en français
- PEGI 7
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Dernier épisode de la trilogie Famicom, Final Fantasy III peut être considéré comme un retour aux sources après un deuxième épisode d’une grande singularité. En plus de s’appuyer sur un système de jobs, enrichi depuis Final Fantasy, Squaresoft replace les cristaux élémentaires au cœur du récit. Mais il est surtout le seul épisode à n’avoir jamais connu de remake en 2D. Voilà pourquoi Final Fantasy III Pixel Remaster est particulièrement attendu au sein de la collection.
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Test de Final Fantasy III Pixel Remaster
Final Fantasy II proposait un scénario rythmé avec des personnages prédéfinis, dont certains allaient et venaient en fonction du scénario. Au contraire, Final Fantasy III signe un retour à la formule du premier Final Fantasy. Quatre orphelins anonymes sont ici désignés comme les Guerriers de la Lumière. Par rapport à la narration de Final Fantasy II, celle de Final Fantasy III est dans l’ensemble plus discrète et plus légère aussi. L’intervention ingénue de notre groupe de guerriers dans les dialogues, et de nombreuses scènes, prêtent à sourire.
L’histoire débute alors que les quatre protagonistes enquêtent sur un tremblement de terre qui s’est produit près de leur village. Ils chutent dans une caverne où ils découvrent le Cristal du Vent, qui leur ordonne de rétablir l’ordre du monde. Pour ce faire, le Cristal leur octroie la capacité à changer de job quand ils le souhaitent.
Pourquoi Final Fantasy III Pixel Remaster est-il celui qui profite le plus de la collection ?
Ce troisième épisode est longtemps resté l’épisode le moins facile d’accès de Final Fantasy, et pour cause. Il a fallu attendre 2006 pour que Square Enix en réalise un remake. Au contraire des autres Final Fantasy jusqu’à Final Fantasy VI, il n’a connu qu’un remake en 3D réalisé par Matrix Software, très différent de la version Famicom. Cette version est aujourd’hui disponible sur DS, PSP, iOS, Android, Ouya et PC.
Avec la collection Final Fantasy Pixel Remaster, Final Fantasy III bénéficie pour la toute première fois d’un remake intégralement en 2D. Final Fantasy III Pixel Remaster se révèle nettement plus respectueux de l’œuvre d’origine. En effet, dans sa tentative de moderniser le jeu, Matrix Software avait densifié le lore en nommant les protagonistes et en ajoutant des intrigues les concernant. Dans cette nouvelle version, les héros sont à nouveau anonymes. Il revient au joueur des les baptiser selon son bon vouloir et de choisir leurs jobs.
Le système de jobs est-il identique à celui du premier Final Fantasy ?
Car comme dans le premier Final Fantasy, le joueur choisit les jobs de ses champions avec une différence toutefois. Il peut les changer à loisir au cours de l’aventure, préfigurant le système du futur Final Fantasy V. Chevalier oignon, guerrier, moine, mage blanc, mage noir, mage rouge… Chaque job ouvre la porte à des sorts et à des équipements spécifiques. Au fil de Final Fantasy III, le groupe est amené à rencontrer d’autres cristaux élémentaires, donnant accès à de nouveaux jobs encore.
On ressent cependant un manque d’équilibrage dans leur usage. Il ne faut pas oublier que les développeurs de la version Famicom exploraient de nouvelles possibilités pour la série, expérimentant de nouvelles idées de game design. Ainsi, certains jobs sont inutiles ou, au contraire, obligatoires à certains points de Final Fantasy III. Par exemple, un mage noir ne sert à rien dans les premières heures puisque l’on ne peut faire l’acquisition que d’un seul sort jusqu’à un événement spécifique. Avec Final Fantasy III Pixel Remaster, les développeurs ont modifié l’équilibrage mais plutôt en faveur du joueur.
Ce troisième épisode est-il difficile d’accès aujourd’hui ?
Car Final Fantasy III est réputé comme difficile. Son interminable donjon final que l’on explore d’une traite est extrêmement éprouvant. Mais Square Enix a intégré de nombreuses améliorations de qualité de vie pour rendre l’expérience largement plus digeste. La première est une sauvegarde automatique dès lors que l’on change de salle. De cette manière, il n’est plus obligatoire de recommencer intégralement le donjon ci-avant évoqué en cas de défaite. Ce dernier est d’ailleurs ponctué de points pour se restaurer.
La difficulté dans son ensemble a également été réduite, peut-être trop pour le goût de certains joueurs. La possibilité d’automatiser les combats, en répétant le dernier tour d’actions à l’infini, est enfin salutaire pour les séances de grinding, obligatoires dans Final Fantasy III malgré son nouvel équilibrage. En effet, chaque personnage possède un niveau de job en fonction de celui qu’il incarne, influençant directement ses statistiques. Comme on débute forcément au niveau 1, il n’est pas rare de devoir tourner pour enchaîner les combats.
Et comme les autres jeux de la collection, Final Fantasy III Pixel Remaster est intégralement localisé en de nombreuses langues, y compris la nôtre. L’épisode n’est de toute façon pas aussi volubile que d’autres mais il est agréable à pratiquer en français. Les objectifs manquent parfois de clarté, comme souvent avec les JRPG de cet âge, mais de nombreuses ressources sont disponibles sur Internet pour débloquer une situation au cas où l’on serait coincé.
Comment Square Enix a-t-il rajeuni Final Fantasy III ?
Final Fantasy III Pixel Remaster fait aussi l’objet de graphismes modernisés en 2D, suffisamment fidèles pour qu’on le reconnaisse au premier coup d’œil. Contrairement aux autres épisodes pour lesquels il existe des versions Game Boy Advance, il a fallu ici partir de zéro. Son pixel art s’inspire des épisodes 16-bits de Final Fantasy et s’avère un excellent compromis entre la version Famicom et les épisodes plus récents. On regrette malgré tout la police d’écriture choisie pour les versions occidentales.
La bande-son, chapeautée par Nobuo Uematsu lui-même, donne moins l’impression de respecter à la croche près la version d’antan toutefois. Certains thèmes sont notamment étendus à l’aide de mélodies inédites. Le vent étant l’une des thématiques principales de Final Fantasy III, la musique de la carte du monde étant même intitulée Eternal Wind, de nombreux morceaux font appel à des instruments à vent. Ces remixes donnent du caractère à la bande originale. Ils proposent des sonorités que la console 8-bits de Nintendo ne pouvait pas produire.
Quelle est la durée de vie de l’aventure ?
Par rapport aux deux premiers épisodes, Final Fantasy III Pixel Remaster se révèle relativement long puisqu’il faut compter vingt heures environ pour terminer l’aventure. La durée de vie est légèrement plus courte que sur DS. La narration y est moins envahissante et l’automatisation des combats accélère la cadence.
Cet épisode ne comporte que très peu de contenus annexes. Il ne possède pas de quêtes secondaires ou de donjons optionnels, contrairement aux épisodes les plus récents de Final Fantasy. Les joueurs exhaustifs peuvent cependant compter sur trente-et-un succès à déverrouiller. Atteindre le niveau 99 avec un job, ouvrir tous les coffres ou trouver tous les objets cachés font partie des défis supplémentaires.
Et si les à-côtés sont hélas assez chiches, les bonus de Final Fantasy III Pixel Remaster sont les mêmes que pour les autres épisodes de la collection. On retrouve un bestiaire complet et une galerie de quarante-neuf magnifiques illustrations signées Yoshitaka Amano. Un lecteur de musique comprenant l’intégralité de la bande-son de Final Fantasy III Pixel Remaster est aussi présent. On regrette toujours l’impossibilité de composer ses propres playlists en piochant dans les albums des différents épisodes, mais on apprécie toutefois la possibilité de laisser la fenêtre en arrière-plan tandis que l’on vaque à des occupations plus productives.
Doit-on préférer le remake en 3D de 2006 ou Final Fantasy III Pixel Remaster ?
Enfin, on peut se demander quelle version est la meilleure pour découvrir le grand classique qu’est Final Fantasy III. Square Enix a livré deux interprétations très différentes : un remake en 3D et l’autre en 2D. Cette nouvelle version, dans le cadre de Final Fantasy Pixel Remaster, offre une expérience bien plus authentique toutefois et a notre préférence. La disparition des intrigues, introduites dans le remake DS de Final Fantasy III, permet enfin de retrouver une ambiance un tout petit peu plus légère propre aux JRPG d’il y a plus de trente ans.
Dans tous les cas, Final Fantasy III est un classique qu’il est intéressant de parcourir aujourd’hui encore, grâce à son système de jobs dont les possibilités sont finalement nombreuses. On discerne clairement le tâtonnement des développeurs de l’époque et des choix de game design radicaux voire discutables. Ils sont néanmoins compensés par les améliorations de qualité de vie induites par la collection Final Fantasy Pixel Remaster.
Notre avis | 7
Jusqu’à maintenant, le troisième épisode n’avait pas connu d’autre version en 2D. Son seul remake, d’abord sorti sur DS en 2006, transposait son univers en 3D et intégrait de nouvelles intrigues aux personnages. Aujourd’hui, Final Fantasy III Pixel Remaster joue plutôt la carte de l’authenticité. Et comme il n’existait pas d’assets sur PlayStation ou Game Boy Advance, par exemple, les développeurs ont dû tout refaire de zéro. Le résultat est parfaitement harmonieux avec les autres jeux de la collection et le nouvel équilibrage permet de le découvrir dans de bonnes conditions. Le système de jobs est passionnant et la difficulté est nettement réduite. Enfin, le titre semble posséder plus de caractère qu’avant grâce aux nouvelles orchestrations. Nobuo Uematsu a choisi de nombreux instruments à vent, pour un JRPG dont le vent est l’une des thématiques. Final Fantasy III Pixel Remaster bénéficie donc très grandement de cette nouvelle interprétation.