Test d’Arzette: The Jewel of Faramore réalisé sur Steam Deck et PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Aventure | Plateforme
- Développé par Seedy Eye Software | Édité par Limited Run
- PlayStation 5 | PlayStation 4 | Xbox Series X | Xbox One | Nintendo Switch | PC – 14 février 2024
- Sous-titré en français | PEGI 16
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Depuis le 14 février 2024, Arzette: The Jewel of Faramore est disponible au téléchargement sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X, Xbox One, Nintendo Switch et PC, édité par Limited Run à partir de 19,50 €. La date de lancement y est peut-être pour quelque chose : Seedy Eye Software, éperdument amoureux des épisodes CD-i de The Legend of Zelda, leur adresse une carte de Saint-Valentin d’une grande tendresse.
Test d’Arzette: The Jewel of Faramore sur Steam Deck et PC
Link: The Faces of Evil, Zelda: The Wand of Gamelon et Zelda’s Adventure, édités par Philips pour CD-i, ont rencontré un immense succès sur YouTube dans les années 2010. Par l’intermédiaire du Joueur du Grenier en France, Angry Video Game Nerd aux États-Unis et d’innombrables « YouTube poops », l’étrange trilogie a bercé l’enfance de nombreux internautes, par le biais du sarcasme uniquement. Étant donné la réputation des œuvres auxquelles il rend hommage, il aurait semblé logique qu’Arzette: The Jewel of Faramore prenne la forme d’une satire. Il n’en est pourtant rien, le jeu d’aventure de Seedy Eye Software rendant en réalité un vibrant hommage à ces épisodes tristement célèbres de The Legend of Zelda.
En l’absence de licences officielles, les personnages de Nintendo n’apparaissent pas dans le jeu, bien qu’on les reconnaisse en filigrane. L’histoire développe de toute façon sa propre mythologie. Le joueur incarne Arzette, princesse de Faramore qui a jadis scellé le seigneur Daimur dans le Livre d’Oakurin. Dix ans plus tard, le Joyau de Faramore, qui maintenait l’ouvrage scellé, se brise. L’héroïne n’a alors d’autre choix que de rassembler ses cinq fragments pour rétablir la paix dans le royaume.
Dans l’esprit des jeux CD-i
Sur le terrain de l’écriture, Arzette: The Jewel of Faramore surprend positivement. Les références aux jeux CD-i sont bien évidemment multiples, y compris à Hotel Mario. Mais jamais Seedy Eye Software ne cède à la facilité de paraphraser l’infinité de mèmes. Et bien qu’il ne manque pas d’humour, grâce à une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres, le titre n’a rien d’une comédie. D’ailleurs, l’une des animatiques se révèle particulièrement émouvante, tout en véhiculant les maladresses attendrissantes des jeux d’origine.
À ce propos, les fameuses animations qui ont fait la renommée de la trilogie sont ici nombreuses et tout aussi exagérées. Réalisées dans le style pour le moins singulier d’Animation Magic, elles reproduisent à merveille l’expérience d’il y a désormais plus de trente ans. L’esthétique, le ton, l’énergie… Tout y est ! On regrette seulement l’absence de doublages en français, tandis que les sous-titres dans notre langue sont truffés de fautes. Mais ces séquences véhiculent l’esprit du CD-i avec une authenticité troublante.
Un gameplay largement affiné
Manette en main, Arzette: The Jewel of Faramore reproduit aussi l’expérience de Link: The Faces of Evil et Zelda: The Wand of Gamelon, prenant la forme de jeux d’aventure représentés à la façon de jeux de plateforme 2D. Pour ouvrir l’accès à de nouveaux niveaux, Arzette réalise diverses quêtes et obtient des compétences supplémentaires, telles des magies élémentaires qui ouvrent des barrières ou un double-saut. Les mécaniques donnent toutefois infiniment plus de plaisir que sur CD-i, Seedy Eye Software ayant largement facilité la progression. On pense aux points de contrôle intermédiaires qui évitent de recommencer les mêmes niveaux ad vitam æternam, mais aussi aux masques de collision plus simples à déterminer.
Le titre conserve quelques soucis d’époque, à commencer par la difficulté à distinguer, dans une bien moindre mesure, les plateformes au milieu d’arrière-plans détaillés. En l’absence d’indications claires sur l’objectif à suivre, la progression se révélant étonnamment ouverte, on tourne parfois en rond dans les niveaux que l’on a déjà visitées, occasionnant d’innombrables allers-retours. Mais la difficulté est à la portée de quiconque est rodé aux jeux d’exploration et autres Metroidvania.
L’aventure s’étale sur moins de trois heures en ligne droite et le double environ si l’on vise les 100%. Arzette: The Jewel of Faramore n’a donc rien d’insurmontable, au contraire des jeux d’origine, truffés de bonnes idées mais finalement infernaux. Les joueurs peuvent, s’ils le souhaitent, opter pour un mode dit « casual » dans lequel les ennemis abandonnent parfois des cœurs qui remplissent les points de vie. Avec de telles options, le destin des épisodes CD-i de The Legend of Zelda aurait peut-être grandement différé. Qui sait ?
Notre avis | 7
Avec Arzette: The Jewel of Faramore, Seedy Eye Software retranscrit admirablement l’esprit des hors-séries de The Legend of Zelda parus sur CD-i. On retrouve leur esthétique, leur côté pataud et leurs mécaniques de gameplay, corrigées pour l’occasion. En résulte un hommage sincère et touchant à des jeux moqués sur Internet depuis des dizaines d’années. Voilà à quoi auraient pu ressembler ces étranges épisodes avec légèrement plus de soin. Une véritable lettre d’amour à des jeux qui n’en reçoivent que très peu.
On aime
- L’hommage à des jeux mal-aimés
- L’écriture qui surprend
- L’authenticité des animatiques
- Le gameplay corrigé
On n’aime pas
- Les innombrables allers-retours
- Le manque d’indications claires
- Le manque de lisibilité parfois
Merci d’avoir lu notre test d’Arzette: The Jewel of Faramore sur Steam Deck et PC.
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