Test de The Legend of Heroes: Trails through Daybreak réalisé sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- JRPG
- Développé par Nihon Falcom | Édité par NIS America | Distribué par PLAION
- PlayStation 5 | PlayStation 4 – 28 septembre 2022 (Japon) | Début 2025 (Europe)
PC – 25 janvier 2023 | Début 2025 (Europe)
Nintendo Switch – 25 juillet 2024 | Début 2025 (Europe) - Ne comporte pas de sous-titres en français – PEGI 12
- Toute l’actualité du jeu | de la série
Depuis le 5 juillet 2024, The Legend of Heroes: Trails through Daybreak est disponible en Europe sur PlayStation 5, PlayStation 4, Nintendo Switch et PC, édité par NIS America au prix de 59,99 €, près de trois ans après son lancement au Japon. Sorti peu après The Legend of Heroes: Trails into Reverie, ce nouvel épisode a trois objectifs : introduire un nouvel arc du JRPG emblématique de Nihon Falcom, montrer ce que le nouveau moteur graphique a dans le coffre et dépoussiérer un gameplay qui a fait ses preuves. Tout un programme.
Test de The Legend of Heroes: Trails through Daybreak sur PlayStation 5
La série des « Trails » présente une géographie et une géopolitique qui lui sont propres, avec des épisodes se répondant les uns aux autres, et partageant un vaste pool de personnages en commun. Cependant, elle développe des arcs scénaristiques de plusieurs épisodes, centrés sur un groupe de protagonistes et une région en particulier.
Dans The Legend of Heroes: Trails through Daybreak, le joueur découvre plus en profondeur la République de Calvard, sous les traits de Van Arkride. Le jeune homme est un Spriggan, mélange entre un détective privé et un chasseur de primes, similaire aux membres de la guilde des Bracers. Alors que le pays connait une période de forte croissance économique et de nombreux bouleversements politiques, Van Arkride accepte un contrat d’apparence anodine. Agnès Claudel, étudiante, recherche une horloge antique volée appartenant à son grand père. Mais comme souvent, de la plus petite des missions dépend le destin de tout le continent.
Nouvel arc, nouvelle région
Ce nouveau « Trails » introduit donc un nouvel arc scénaristique, sans se détacher autant des centaines d’heures d’aventure le précédant. Heureusement, le menu principal propose, comme d’habitude, un codex précieux servant à la fois de résumé des épisodes antérieurs, de présentation de l’univers et d’explication du fonctionnement de la série. On pressent dès lors un réel effort pour que The Legend of Heroes: Trails through Daybreak serve de point d’entrée, et la suite de l’aventure s’évertuera à en faire la démonstration.
On retrouve à Edith, la capitale de Calvard, des rues pavées et des bâtiments en pierre rappelant l’Empire d’Erebonia ou la ville de Crossbell. À l’image d’Ys IX: Monstrum Nox, lui aussi réalisé par Nihon Falcom, l’influence est avant tout européenne et plus précisément française. Les emprunts sont aussi charmants que fourre-tout, avec les pâtisseries du Bistro Montmart (sic), les galettes de sarrasin de l’Auberge Limoges et son métro à l’ancienne. Tant dans l’architecture que dans le contexte politico-social, on ressent un vent de fraicheur. On apprécie tout particulièrement les charmants villages de campagne, inspirés par la Bretagne. La révolution technologique que vit le pays, expliquée largement par le contexte des jeux précédents, représente l’autre gros changement de l’univers ici dépeint.
Un scénario et une galerie de personnages hauts en couleur
Cette échappée en territoire Calvardien est donc d’un dépaysement certain, en plus de fournir un bel écrin pour un scénario tout en réussite. Entre antagonistes grandiloquents, complots délirants et moments tragiques, les rebondissements tiennent en haleine comme à chaque fois, servis par un groupe de héros charismatique.
Le personnage principal, bien que non dénué de valeurs, est un jeune coq arrogant, comme tout bon détective privé dans un bureau miteux. Cette posture, bien qu’archétypale, change quelque peu des postures plus héroïques et enjouées d’Estelle, de Lloyd et Rean avant lui. Ces nuances fournissent un cadre à un nouveau système d’alignement moral partagé entre « juste », « ambigu » et « chaos », dépendant des choix opérés en dialogue et missions secondaires. Cela ouvre quelques possibilités dans la suite du jeu, dont celle de débloquer certains affrontements, sans que cela ne change radicalement la donne.
Un nouveau moteur qui fait la différence
Malgré ses grandes qualités, la série des « Trails » est depuis de nombreuses années à la traîne sur le plan graphique. Sont à déplorer des modélisations sommaires des personnages, du scintillement permanent et des performances bancales, en partie expliqués par les finances modestes du studio. Le tant attendu changement de moteur saute donc aux yeux, dès le lancement du jeu. Le monde semble plus vivant, le frame rate est plus stable, les voitures ne sont plus des blocs sans physique et un début d’éclairage dynamique semble pointer son nez.
Hélas, tout n’est pas parfait, et The Legend of Heroes: Trails through Daybreak continue d’accuser un retard flagrant face à ses compères du JRPG sortis récemment. Les animations des personnages restent rigides et la mise en scène demeure statique, malgré des efforts sur ce plan. Par ailleurs, comme pour The Legend of Heroes: Trails into Reverie, pourquoi avoir supprimé la traditionnelle introduction en animation japonaise, au profit d’une réalisation dans un moteur de jeu qui ne s’y prête pas ? Malgré ces griefs, cette mise à jour était extrêmement attendue. Le résultat est donc à saluer.
Du côté de l’habillage sonore, Falcom Sound Team jdk continue de dérouler son savoir-faire insolent, entre compositions rock et musiques éthérées. Les comédiens de doublage japonais ne sont pas en reste, et donnent vie, avec brio, à la myriade de personnages dépeints en jeu. En revanche, la saga n’a toujours pas renoué avec la localisation française depuis The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel III. Maigre consolation, le doublage anglais est également convaincant, et la traduction anglaise tient la route.
Des changements drastiques en combat
Nihon Falcom dépoussière également la formule des combats, en particulier dans son rapport à l’espace. Les affrontements se déroulent pour la première fois dans la zone d’exploration. Les ennemis attaquent directement les personnages, et on choisit dès lors approche. Le joueur peut privilégier l’action, en laissant le combat se dérouler tel quel. Il est possible de verrouiller les ennemis, d’esquiver via des roulades, et d’attaquer au corps à corps comme à distance, en fonction du personnage. Très utile contre les ennemis plus faibles, ce mode offre l’opportunité d’abréger les affrontements, ou d’affaiblir, voire étourdir, les ennemis via une attaque spéciale propre à cette mécanique. L’approche action n’existe cependant pas pour les boss. Et gare aux attaques spéciales des monstres, pouvant faire perdre l’initiative au groupe et retourner le cours de la bataille.
En choisissant, à tout moment, de lancer le mode tour par tour, le gameplay se rapproche de ce que l’on connaissait déjà de « Trails », avec quelques subtilités. Durant le tour d’un personnage, on le déplacement dorénavant librement dans un cercle, dont le diamètre dépend des statistiques. Cela permet d’ajuster le déclenchement des techniques en fonction de leur aire d’effet. Les nouveaux types d’attaques, nommés SCLM, se déclenchent quand les shard fields (zones de contact) de deux personnages se croisent. Les SCLM permettent également de faire des attaques en relais, ou d’améliorer l’allié après un art ou un craft, nom donné aux deux types d’attaque spéciale de la série. Mais y avoir recours est aussi une prise de risque certaine, tant les attaques groupées des ennemis peuvent infliger de dégâts.
Le système d’attaque ultime, S-craft, a été repensé en complément d’une nouvelle mécanique de boost, dont l’augmentation progressive permet d’améliorer ses statistiques et de démultiplier l’usage des S-crafts en affrontement.
D’autres modifications à la marge
L’IA est l’une des nouvelles révolutions de Calvard, à défaut de l’être dans le monde réel. À ce titre, une comparse virtuelle joue un rôle de guide et d’assistante, y compris en combat. Cela donne notamment accès à une mystérieuse transformation, capable de changer le cours du combat en attaquant plus fort, et plusieurs tours de suite. Mobilité et grand spectacle sont donc le mot d’ordre. Le système de combat est rendu plus instantané, versatile et dynamique, sans pour autant différer grandement de ce qui se faisait avant.
Dans les grandes lignes, la progression du jeu est similaire aux opus précédents. L’épopée alterne entre des passages en villes, marqués par le shopping et les échanges avec les protagonistes, et des missions de terrain, avec quêtes secondaires et exploration de donjon.
Quelques autres différences sont à noter par rapport aux jeux précédents, notamment dans le système de quartz. Les améliorations sont dorénavant placées en ligne. L’idée est de tenter des combinaisons adaptées pour révéler les capacités secrètes des quartz. D’autres petits changements sont à relever enfin. Les armes peuvent contenir des modules modifiant leurs statistiques, les comportements de l’IA des alliés est paramétrable, les menus sont entièrement repensés pour être plus intuitifs… Le jeu introduit aussi un système d’employé du mois, où le personnage le plus efficace gagne des améliorations statistiques. Des succès internes à The Legend of Heroes: Trails through Daybreak, sous forme d’objectifs, donnent accès à des récompenses. Il est difficile de citer tous ces petits changements, mais ils vont globalement dans le sens d’une expérience enrichie et plus ergonomique.
Plus loin | Avis sur The Legend of Heroes : Trails Through Daybreak (FWIW)
Notre avis | 8
The Legend of Heroes: Trails through Daybreak n’est pas la rupture totale que l’on espérait, avec une série éprouvée sur plus de dix épisodes. Le joueur familier évolue en terrain connu, gérant ses quarts, ses arts et ses crafts pour appréhender au mieux ses combats. Mais un grand effort a été fourni pour rendre le gameplay plus dynamique et accessible. Difficile également de ne pas remarquer le travail abattu sur le plan graphique, bien que l’on soit encore loin du niveau des pairs de Nihon Falcom. Le plus remarquable reste la propension du jeu à capitaliser sur son univers et ses personnages, tout en accueillant les nouveaux joueurs à bras ouverts. Une nécessité.
Alors que « Trails » amorce sa conclusion, la série peut effrayer par ses centaines d’heures de jeu préalables. The Legend of Heroes: Trails through Daybreak est donc assurément une bonne pioche, plaçant le curseur juste où il faut entre tradition et modernité.
On aime
- Les efforts graphiques
- Le système de combat versatile
- Le scénario efficace
- Les personnages plus nuancés
- Calvard
On n’aime pas
- On espérait des changements plus radicaux
- Des dialogues toujours trop nombreux
- Le système d’alignement peu impactant
- Où se trouve la cinématique en animation japonaise ?
Merci d’avoir lu notre test de The Legend of Heroes: Trails through Daybreak sur PlayStation 5.
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