Test de Gunborg: Dark Matters réalisé le 23 février 2022 à partir d’une version fournie par l’éditeur sur Xbox Series X.
- Codéveloppé par Ricpau Studios et Red Studios, édité et distribué par Red Art Games
- Sortie le 4 mars 2022
- PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X, Switch et PC
- Sous-titré en français
Réalisé par le seul Rickard Paulsson de Ricpau Studios, Gunborg: Dark Matters bénéficie d’un lancement sur toutes les consoles grâce au concours de Red Studios. Il s’agit d’un jeu d’action et de plateformes d’apparence classique. D’apparence seulement, car il est plus proche du die and retry que de la plateforme traditionnelle. Bien qu’il mette la dextérité des joueurs à rude épreuve, il procure aussi beaucoup de plaisir grâce à des contrôles et des mécaniques extrêmement satisfaisants.
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Test de Gunborg: Dark Matters
Un jeu d’action en réalité très « moderne »
Que l’on ne s’y trompe pas. Les couleurs néon et la synthwave d’arrière-plan cachent en réalité un jeu d’action moderne dont les contrôles sont étonnamment souples. L’héroïne dispose d’un quadruple saut qui lui confère une grande mobilité. Elle peut aussi brandir un bouclier qui se dirige avec le stick droit, façon twin stick shooter, pour renvoyer les tirs ennemis. L’input mapping initial configuré sur les gâchettes peut d’ailleurs dérouter, mais rien n’empêche de le modifier dans les options.
La gestion de l’équipement est aussi surprenante au premier abord : on commence avec une épée mais on peut ramasser les armes à feu des ennemis. Les munitions ne sont cependant pas illimitées et le joueur doit jongler entre les différents fusils à disposition, créant une tension insoupçonnée lorsque l’on est assailli par plusieurs vagues d’ennemis.
Il faut compter une douzaine de niveaux eux-mêmes découpés en plusieurs tableaux et ponctués de points de contrôle. On ne recommence donc jamais très loin de l’endroit où l’on meurt, ce qui arrive très, très souvent. De ce point de vue, Gunborg: Dark Matters rappelle Super Meat Boy ou Celeste qui donnent la possibilité de retenter sa chance sans temps mort. L’héroïne possède en l’occurrence plus ou moins trois points de vie (en fonction de la difficulté) que l’on perd très vite, tant les niveaux sont truffés de pièges.
La difficulté n’est pas à la portée de tout le monde
Le level design est toutefois finement conçu avec des lasers sur courant alternatif, des plateformes amovibles, des pics sur les sols et les murs… Il faut souvent expérimenter avant de comprendre la bonne marche à suivre. Par exemple, l’héroïne peut rebondir sur son bouclier pour traverser un parterre de pics. Autre exemple, certains ennemis ne peuvent être battus qu’après avoir neutralisé un générateur de bouclier magnétique. Comme Rickard Paulsson n’explique pas la marche à suivre, on doit souvent se creuser les méninges.
À ce titre, des collectables, sous forme de petites têtes de robots, sont disséminés dans les niveaux. Ils ne sont jamais vraiment cachés mais on se demande toujours comment les atteindre sans subir trop de dégâts. On a parfois l’impression de devoir résoudre une énigme. Il n’est pas rare enfin, au moment d’en attraper un, que des vannes se referment et que des ennemis surgissent, improvisant une arène où le joueur est piégé.
Il faut donc toujours mesurer le ratio bénéfice/risque avant d’agir, y compris contre les sous-boss et les boss. Pour ces derniers, qui attendent le joueur tous les quatre niveaux, il n’est pas rare qu’une de leurs attaques mette l’héroïne au tapis en un seul coup. Il faut alors comprendre puis apprendre l’ordre des patterns pour en venir à bout.
Un défi légèrement modulable
Il existe néanmoins une aide pour se sortir de nombreuses situations : l’énergie noire. Il s’agit d’une furie qui se déclenche si l’on augmente son combo jusqu’à trois, en enchaînant rapidement les ennemis. Le joueur bénéficie alors d’un buff et de nouvelles attaques. Le choix des armes a aussi son importance, car certaines armes ont semblé plus efficaces. On pense au lance-flammes que l’on ramasse ponctuellement et qui occasionne de lourds dégâts.
On peut enfin choisir son niveau de difficulté qui modifie notamment le nombre de vies disponibles. L’influence est en réalité assez minime : plus on l’augmente, plus le multiplicateur de score de fin de niveau est élevé et proche du rang S. Les plus hardis peuvent se lancer dans le mode difficile, déverrouillé très tôt contre dix collectables. Mais on l’avoue : on n’a que très rarement atteint le score maximal au cours du test, ce qui n’empêche pas d’aller au bout de Gunborg: Dark Matters.
Par ailleurs, la vitesse des chargements et l’agilité du personnage rendent l’expérience plus agréable que ne le laisse supposer le genre. On recommence certes à de multiples reprises, mais sans jamais perdre patience. On aurait malgré tout aimé plus de diversité dans les environnements, mais cet « effacement » des décors permet de se concentrer sur le gameplay. Celui-ci procure d’excellentes sensations, à condition d’être prêt à se confronter à quelques segments vraiment ardus, bien sûr.