Test de The Lord of the Rings: Gollum réalisé sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Infiltration | Action/aventure
- Développé par Daedalic Entertainment | Édité par Daedalic Entertainment et Nacon
- PlayStation 4 | PlayStation 5 | Xbox One | Xbox Series X | PC – 25 mai 2023
- Sous-titré en français – PEGI 16
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Sans avoir jamais complètement quitté la scène, l’œuvre de Tolkien fait un retour fracassant sur consoles et PC. Dans la balance pèse l’acquisition, par Embracer Group, du Seigneur des Anneaux et du Hobbit contre des montants dantesques. Mais en attendant que la société exploite pleinement ses nouvelles licences, l’anneau-maître fait son retour avec The Lord of the Rings: Gollum. Au cœur de son intrigue, son plus fidèle porteur : Gollum, aussi peu portant que son teint grisâtre le laisse penser.
Test de The Lord of the Rings: Gollum sur PlayStation 5
Le scénario se déroule durant l’ellipse qui sépare Le Hobbit de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Gollum, dépossédé de son précieux et asservi par les elfes, relate à un mystérieux visiteur encapuchonné ses mésaventures en Mordor. Après sa capture par les terrifiants Nazgûls, la misérable créature se retrouve prisonnière sous la forteresse de Barad Dûr, et doit apprendre à dompter la vigilance des orcs pour s’échapper de cet enfer.
Gollum est particulièrement exposé
Le jeu repose avant tout sur son univers iconique, et notamment sur le destin funeste de son malchanceux protagoniste. Ce dernier se met régulièrement en scène via des dialogues internes entre ses deux personae, Gollum et Sméagol. Le joueur peut alors choisir d’incarner l’une des personnalités, et doit influencer l’autre en choisissant un argumentaire adapté. La narration se déroule par ailleurs via des cinématiques, ainsi que l’analyse d’éléments de décor déclenchant notamment des échanges avec Gandalf, en fil rouge. On constate à cette occasion que les doublages s’avèrent efficaces, avec un casting rappelant les voix du film. Les enjeux, quant à eux, peinent à décoller. La progression du projet de fuite est sans cesse entrecoupée de missions triviales. Placer des explosifs dans les mines, rechercher des identifiants de mineurs disparus… Ces séquences sont peu passionnantes et ne mettent pas en scène les meilleurs niveaux du jeu.
Un aspect technique qui manque de finition
On comprend vite que le jeu n’a rien d’impressionnant, visuellement. Mais il demeure pénible de voir les erreurs s’empiler. Rarement les terres enflammées du Mordor ont paru aussi peu séduisantes et lisibles. Les décors sont ternes, les personnages peu incarnés, les éléments météorologiques montrent des textures d’une très faible définition. La partie technique n’est hélas pas la seule à montrer un tel manque de finition. Les collisions sont mal gérées, tout comme les murs invisibles, et certaines cinématiques ne se déclenchent pas correctement. Pire, les points de réapparition ne sont pas toujours validés, obligeant à retraverser plusieurs zones d’un niveau après des échecs frustrants. Quelques décors semblent avoir bénéficié de plus de travail, et arrivent à retranscrire la grandiloquence des forteresses de Sauron. Mais ils se font trop rare…
Daedalic Entertainment a d’ores et déjà promis des mises à jour
Des améliorations ont été promises par les équipes de développement dans un communiqué de presse. Mais il est difficile d’imaginer une amélioration complète, tant ces problèmes techniques ne sont pas les seuls soucis à grever la progression du joueur. Le cœur-même du système du jeu peine à séduire. Certains ont imaginé mettre la main sur un clone de la saga Styx. Il n’en est malheureusement rien. Gollum est bel et bien une créature qui compense sa faiblesse physique par la ruse et la détermination. Mais le gameplay demeure sommaire, alternant plateforme banale et phases d’infiltration scriptées et peu inspirées. Jeter des cailloux pour faire diversion, se cacher dans l’ombre, étrangler les veilleurs isolés ; tout est là. Mais à aucun moment la construction d’un niveau n’amène à l’inventivité ou à un sentiment d’accomplissement.
Notre avis | 3
Difficile de favoriser Sméagol plutôt que Gollum à l’heure de faire le point sur l’expérience de jeu proposée. The Lord of the Rings: Gollum s’appuie sur un univers solide, une prestation de doublage convaincante et quelques perspectives vertigineuses. Mais ni le système de jeu, ni la proposition artistique, ni l’élan scénaristique ne permettent de donner de l’entrain à cette « épopée ». Reste à savoir quelles modifications seront apportées par Daedalic Entertainment chemin faisant. Mais les problèmes de structure s’avèrent trop frustrants pour que l’on retienne quoi que ce soit de positif du temps passé dans les tréfonds de Barad Dûr.