Test de Sonic Origins réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version commerciale.
- Action | Plateforme
- Développé par Sonic Team et Headcannon | Édité par SEGA
- 23 juin 2022
- PlayStation 4 | PlayStation 5 | Xbox One | Xbox Series X | Switch | PC
- Sous-titré en français
- PEGI 3
- Toute l’actualité du jeu | de la série
Sonic Jam, Sonic Mega Collection, SEGA Mega Drive & Genesis Classics, Mega Drive Ultimate Collection, Sonic Classic Collection… Les compilations à la gloire du hérisson bleu et de la 16-bits de SEGA revêtissent de multiples noms. Pour Sonic Origins toutefois, Sonic Team ne se contente pas d’empiler des ROM et propose une refonte complète des Sonic fondateurs. Cela justifie-t-il une énième traversée des loopings de Green Hill Zone ?
Plus loin | Lire les tests de JapanPop et Taikenban
Test de Sonic Origins sur Xbox Series X
Pour Sonic Origins, SEGA a fait appel au studio Headcannon. Le studio a développé la compilation à l’aide du Retro Engine, moteur entièrement consacré aux Sonic 2D développé par Christian Whitehead. Pouvait-on confier le projet à des mains plus expertes ? Le moteur a notamment servi aux portages de Sonic CD et aux versions iOS et Android de Sonic the Hedgehog et Sonic the Hedeghog 2. Il a surtout fait les beaux jours de l’excellent Sonic Mania.
Quels sont les jeux inclus dans Sonic Origins ?
Sonic Origins comprend les jeux de plateformes Sonic de l’ère 16-bits. On retrouve dans l’ordre Sonic the Hedgehog (1991), Sonic CD (1993), Sonic the Hedgehog 2 (1992) et Sonic the Hedgehog 3 & Knuckles (1994). Pour notre part, on regrette l’absence de Knuckles’ Chaotix (1995) pour plus d’exhaustivité mais qu’importe. Les épisodes présents couvrent en réalité tout l’arc de Sonic classique. Doit-on encore présenter ces légendes ? Ces chefs-d’œuvre sont surtout connus pour leur vitesse de défilement, leur level design non-linéaire et parce que les personnages, comme dirait Thomas Wachowski, sont « de drôles de petits bonhommes ». Une rétrospective complète ne suffirait pas à détailler toute la richesse et les nuances de cette saga dont on attribue la paternité à Yuji Naka.
Si vous n’y avez jamais joué, avez-vous seulement conscience du monument à côté duquel vous passez ? Si vous y avez déjà joué, vous savez pertinemment pourquoi vous ne résisterez pas à de nouveaux runs.
En plus des quatre épisodes originels, Sonic Origins comprend de nombreuses missions pour chaque jeu avec différents objectifs. Dans l’une d’entre elles, le joueur doit détruire cinq Motobugs dans le temps imparti. Dans une autre, il doit ramasser cent anneaux en bénéficiant d’une amélioration d’invincibilité. Les modalités sont nombreuses et permettent de varier les approches. Un musée regroupe enfin de nombreuses illustrations, musiques et vidéos. On a par exemple droit à toutes les bandes originales et aux cinématiques d’introduction et de fin inédites. D’ailleurs, la mini-série Sonic Mania Adventures diffusée pour promouvoir Sonic Mania est aussi présente. Les succès ou trophées et les nouveaux modes permettent de prolonger le plaisir. On pense notamment aux modes Miroir et Ruée de Boss.
Qu’apporte cette nouvelle compilation de jeux Sonic ?
On peut légitimement questionner le bien-fondé d’une nouvelle collection Sonic. Après tout, il s’agit des mêmes jeux, vus et revus des dizaines de fois pour certains. Néanmoins, Sonic Origins se justifie par la nature du projet. Il ne s’agit pas d’émulation mais de remasters programmés de zéro. Ces classiques sont disponibles en 16/9 et quelques nouveautés changent la donne. Dans le mode Anniversaire, le joueur ne recommence jamais du début car les vies n’existent plus. À leur place, on obtient des pièces à dépenser au musée ou pour retenter sa chance dans les niveaux bonus. Les vraies fins sont donc plus accessibles, d’autant plus qu’un tutoriel explique comment obtenir les Chaos Emeralds.
Sonic CD est cependant un cas à part puisqu’il existait déjà sous cette forme. Il reste plus difficile que les autres Sonic parce que le joueur doit voyager dans le passé pour trouver et détruire les téléporteurs et les hologrammes de Metal Sonic. Mais certains niveaux ont un level design complexe et une mini-carte ne serait pas de refus. Cette version Retro Engine, disponible depuis 2011, possède malgré tout un avantage. Sur Mega-CD, il souffrait de ralentissements intempestifs, n’est pas Yuji Naka qui veut, qui n’ont plus lieu d’être. Et pour passer d’une époque à l’autre, Sonic devait effleurer un panneau et courir cinq secondes sans toucher d’obstacle. Ce temps de course est réduit à trois secondes dans sa version remaster.
Enfin, la qualité des portages nous a semblé irréprochable sur Xbox Series X… si l’on excepte l’absence des musiques de Michael Jackson dans Sonic the Hedgehog 3 & Knuckles. Malgré tout, le studio a expliqué manquer de temps pour peaufiner cet épisode et quelques bugs de la version Switch ont circulé sur les réseaux sociaux. Comme pour Sonic Colours: Ultimate, SEGA n’a accordé aucun délai supplémentaire.
S’agit-il de la meilleure façon de découvrir Sonic ?
Sonic Origins n’est pas la seule façon de découvrir les origines de Sonic. Mais il s’agit d’une compilation harmonieuse qui rend plus facile d’accès des jeux tout de même réputés difficiles. Les versions d’origine sont de toute façon présentes dans la collection pour quiconque souhaite évaluer les améliorations. Mais avant elle, SEGA et M2 proposaient Sonic the Hedgehog et Sonic the Hedgehog 2 dans sa collection SEGA AGES sur Switch. Des options d’accessibilité permettaient par exemple de reprendre du niveau de son choix ou de conserver quelques anneaux après avoir été touché.
L’un des points les plus positifs de cette nouvelle collection est finalement l’intégration de cinématiques pour introduire et conclure chaque épisode. Celles-ci permettent de lier les Sonic entre eux et des les harmoniser aussi. Un mode Histoire permet d’ailleurs de les enchaîner pour découvrir toute l’histoire dans le bon ordre. On pourrait penser que le lore passe au second plan dans des jeux qui ont trente ans, mais les Sonic the Hedgehog restent des bijoux de narration environnementale.
Pour ceux qui préfèrent jouer à leur guise, on peut tout simplement lancer une partie dans le titre de son choix et incarner Sonic, Tails ou Knuckles (sauf dans Sonic CD pour ce dernier). On a donc l’impression de pouvoir créer son expérience Sonic sur mesure avec différentes façons de jouer. Grâce à ses nombreuses missions, ses modes à la carte et une difficulté revue à la baisse, Sonic Team fête dignement les trente ans de son hérisson. Avec un an de retard, certes, comme pour donner du sens à la célèbre réplique de Sonic : « j’ai failli attendre » !
Notre avis | 8
Sonic Origins regroupe les classiques de l’ère 16 bits : Sonic the Hedgehog (1991), Sonic CD (1993), Sonic the Hedgehog 2 (1992) et Sonic the Hedgehog 3 & Knuckles (1994). Mais cette fois-ci, SEGA ne s’est pas contenté de compiler des ROM et ISO. Chaque épisode a été reproduit à l’identique sous Retro Engine. Cela permet des modifications importantes, comme l’affichage en 16/9 ou des défis supplémentaires. On apprécie particulièrement la nouvelle façon de jouer : les vies sont désormais illimitées et remplacées par des pièces, qui servent à débloquer de nombreux bonus dans un musée consacré.
Sonic Origins harmonise enfin la série avec son mode Histoire. Celui-ci met chaque épisode bout à bout avec des séquences animées inédites entre deux. Il y a donc de bonnes raisons de redécouvrir ces jeux fondateurs, même pour les vétérans connaissant les versions Mega Drive sur le bout des doigts.