Test de « Metaphor: ReFantazio » sur Xbox Series X. Avec autorité, Atlus occupe le trône de roi du JRPG

Et ce nouveau chef-d'œuvre constitue le dernier joyau de sa couronne.

Test de Metaphor: ReFantazio réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version fournie par l’éditeur.

  • JRPG
  • Développé par Studio Zero et Atlus | Édité par SEGA
  • PlayStation 5 | PlayStation 4 | Xbox Series X | PC – 11 octobre 2024
  • Sous-titré en français – PEGI 16
  • Toute l’actualité du jeu

Depuis le 11 octobre 2024, Metaphor: ReFantazio est disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X et PC, en éditions physiques et numériques, à partir de 69,99 €. Cette dernière création de Studio Zero (le noyau dur d’Atlus composé de Katsura Hashino, Shigenori Soejima et Shoji Meguro) conclut une année prolifique en matière de JRPG pour SEGA. Mais après avoir affiné la formule Persona depuis 2006 désormais, le studio est-il capable de s’affranchir de sa série la plus populaire ?

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Test de Metaphor: ReFantazio sur Xbox Series X

Loin du bourdonnement des villes japonaises d’aujourd’hui, Metaphor: ReFantazio se déroule dans l’univers fantastique d’Euchronie. Après un régicide orchestré dès les premières minutes, une lutte pour la succession au trône fait rage, l’héritier légitime ayant disparu de longue date. Le protagoniste et ses alliés œuvrent pourtant pour le retour du prince. Au contraire des Persona, assez longs à véritablement démarrer, les intrigues prennent ici forme dès les premières heures. On s’étonne notamment des Humains, créatures grotesques que l’on croirait issues de L’Attaque des Titans, et de l’ouvrage que possède le protagoniste, interdit par l’église et décrivant une utopie, qui s’apparente aux démocraties du monde réel.

Au cours de la progression, de nombreux thèmes sont abordés dont le racisme, le mépris de classe ou la place qu’occupe la religion au sein des populations. Certains se recoupent avec Persona, où l’injustice est farouchement combattue aussi. Mais ils revêtent un caractère plus universel dans Metaphor: ReFantazio. Il est à noter que tous les textes sont localisés en français, à l’occasion d’une traduction très honnête par rapport à d’autres jeux SEGA.

L’ossature de Persona

L’écriture demeure toutefois très proche de ce que l’on a connu dans la sous-série de Shin Megami Tensei. On pense notamment aux profils des personnages habituels, de Gallica qui accompagne le protagoniste, tout comme Morgana accompagnait Joker. Strohl rappelle vaguement Yosuke, Maria peut se substituer à Nanako. Quelques bonnes surprises complètent le casting, dont Hulkenberg, chevalière qui occupe souvent un rôle humoristique contre son gré.

Quoiqu’il en soit, l’ossature de Persona est bel et bien adaptée à cette histoire fantastique, qui s’étale sur plus d’une soixantaine d’heures. Il s’agit donc toujours d’un JRPG où les donjons doivent être explorés avant une date butoir, en raison d’un calendrier, avec l’aide de relations sociales que l’on tisse au gré des activités. La Chambre de velours a même son équivalent en la bibliothèque d’Akademeia. La ressemblance nous frappe jusqu’à l’économie d’Euchronie, les membres de l’équipe ramassant d’innombrables babioles à revendre dans n’importe quel commerce.

Les grandes lignes du système de combat sont également les mêmes, du mapping confortable des épisodes les plus récents aux affinités élémentaires qui permettent de récolter des actions supplémentaires. Les fusions de Personæ ont disparu, mais Metaphor: ReFantazio garde un pied dans l’univers de Shin Megami Tensei avec le nom de certains sorts : Hama, Mudo et l’ensemble des buffs et debuffs.

Une évolution de la formule

La stratégie dépend ici des archétypes, des classes qui évoluent indépendamment du niveau des combattants, que tous les personnages peuvent apprendre, et pas uniquement le protagoniste. Le game design oblige à régulièrement ajuster sa composition, des objets permettant de gravir rapidement les paliers. Des modes plus faciles donnent de toute façon accès à une aventure plus permissive de ce point de vue, pour les utilisateurs ne souhaitant pas dépenser trop de temps en menu. Les combats, dans la veine de The Legend of Heroes: Trails through Daybreak, sont par ailleurs plus dynamiques que par le passé. En attaquant les ennemis sur la carte, l’utilisateur peut obtenir l’initiative, voire se défaire du menu fretin, sans même basculer au tour par tour.

Les voyages constituent néanmoins la principale nouveauté, pour ne pas dire l’évolution majeure, de Metaphor: ReFantazio. Pour rallier une grande ville, l’équipe réalise des trajets en arpenteur, vaisseau terrestre couvrant de grandes distances. Des combats ou l’exploration de certaines étapes ponctuent parfois les voyages. Dans tous les cas, le joueur doit occuper ses héros pendant ce temps-là (cuisine, lecture, lessive), à la manière de Fuga: Melodies of Steel, pour améliorer leurs statistiques sociales ou renforcer leurs relations. Plus globalement, la gestion du temps est infiniment moins contraignante qu’auparavant, grâce à des quêtes annexes dignes de ce nom, et de meilleures suggestions d’activités possibles.

Une direction artistique inspirée

Le ton, quant à lui, est nettement plus sombre que dans les jeux Persona, évoquant parfois The Legend of Zelda: Majora’s Mask. L’humour est plus discret, même si les voyages apportent une touche de légèreté bienvenue. Loin du côté pop également, l’esthétique s’inscrit dans la Renaissance. On pense aux illustrations de Jérôme Bosch, ayant inspiré le design des Humains. La bande-son, épique voire grandiloquente, rappelle Shin Megami Tensei: Strange Journey tandis que la fiction que possède le protagoniste est calquée sur L’Utopie de… Thomas More. Son patronyme étant le nom que porte l’occupant d’Akademeia.

La direction artistique, enfin, est toujours aussi soignée avec une interface stylisée à l’extrême. Bonne nouvelle : l’immersion est renforcée grâce aux transitions, aux illustrations, aux particules de Magla qui habillent l’écran. Mauvaise nouvelle : la lisibilité n’est pas toujours au mieux en raison de textes trop petits et d’éléments de menus beaucoup trop chargés. Mais on finit par s’habituer et à se laisser emporter par le récit de l’un des plus grands JRPG réalisés par le roi Atlus.

Notre avis | 9

Note : 9 sur 10.

Que Studio Zero s’inspire ouvertement et abondamment de Persona, pour réaliser Metaphor: ReFantazio, n’aura échappé à personne. Après tout, pourquoi tirer un trait sur une formule affinée depuis plus de dix-huit ans ? Mais ce nouveau JRPG d’Atlus ne l’enrichit pas uniquement, il la dégraisse aussi par certains aspects. Dont la gestion du temps et des relations sociales, légèrement assouplie. Ce sont surtout les voyages, au cœur de l’expérience, qui suscitent le renouveau. Difficile d’imaginer comment cette mécanique s’intégrerait aux systèmes déjà en place mais c’était sans compter sur le savoir-faire d’Atlus. Après Persona 3 Reload, Unicorn Overlord (édité par Atlus) et Shin Megami Tensei V: Vengeance, le studio conforte, avec ce magnum opus, sa place sur le trône du JRPG.

On aime

  • L’aboutissement d’une formule
  • Les nombreuses intrigues
  • Les combats dynamiques
  • Voyager en arpenteur
  • La direction artistique

On n’aime pas

  • La lisibilité parfois confuse

Merci d’avoir lu notre test de Metaphor: ReFantazio sur Xbox Series X.

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