Test de Saints Row réalisé le 2 septembre 2022 sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par le distributeur.
- Développé par Volition, édité par Deep Silver et distribué par PLAION
- Sorti le 29 juillet 2022
- PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X, PC, Stadia
- Sous-titré en français
- PEGI 18
Après le plancher des vaches, les airs, l’espace, le monde numérique et même les enfers, le terrible gang des Saints a semble-t-il tout accompli. Après quatre épisodes et trois hors-séries, il est temps pour le célèbre GTA-like de revenir aux sources par le biais d’un reboot sobrement intitulé Saints Row. Revendiquée plus sérieuse, cette relecture a suscité de nombreuses interrogations lors de sa présentation au public. L’heure du verdict est arrivée : les Saints sont toujours de bons camarades, mais pas au pic de leur forme.
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Test de Saints Row
Adieu Steelwater et Steelport, bienvenue à Santo Ileso. La ville poussiéreuse est le refuge du Boss. Complètement fauché, il mène une vie de petit bras à la solde d’une multinationale du mercenariat. Afin de payer son loyer, il commet de menus larcins avec ses colocataires Kevin le DJ, Eli l’intello, Neenah la chauffeuse-mécano et Biscotte le chat. Il en faut toujours un. Inutile de faire un dessin, ces épopées marquent le début du gang des Saints, amenés à régner sur le désert dans la violence et la bonne humeur.
La direction artistique plus générique permet-elle l’immersion à Santo Ileso ?
La personnalisation du Boss a été l’un des piliers de la communication du jeu. Les possibilités sont particulièrement nombreuses. Il est même possible de rajouter des prothèses ou de disposer de près de huit voix différentes. Quant au résultat, il est représentatif de l’esthétique du jeu, faisant partie des aspects les plus discutés lors de son annonce. Saints Row pêche en partie sur ce plan, notamment à cause d’une direction artistique plus générique qu’auparavant. Les textures, les modélisations des personnages et leurs animations sont datées, et la saturation colorimétrique peine à masquer ce constat.
Le manque de synchronisation labiale nuit aussi à l’immersion pendant les dialogues, même si le problème est en partie rattrapé par la direction d’acteurs de doublage. La ville, quant à elle, permet un changement de décor radical. Demeurant petite pour les standards du genre, elle présente une diversité d’environnements supérieure aux précédents volets. Les petites maisons d’influence hispanique laissent place à un downtown rutilant ou à un désert, vide par essence certes, mais propice aux plus folles courses poursuites.
La diversité des activités est-elle au rendez-vous ?
La richesse des Saints Row provient aussi de l’inventivité de missions secondaires déjantées. Cet opus conserve en partie cet esprit, permettant de générer des affrontements en fonction de mauvaises notes données à des établissements, ou de saboter des antennes au Semtex en base-jump. On salue la tentative des développeurs de trouver un équilibre par rapport à ses prédécesseurs… mais il reste dommage de constater qu’une partie de son contenu reste aussi sage que convenu.
Notamment, les poubelles à fouiller et les caches de drogues qui parsèment le monde ouvert sont des activités qui conviennent mieux à un Grand Theft Auto des années 2000. De même, les Wanted, contrats de mercenariat rémunérés, sont laborieux et classiques. La création et gestion de business est probablement l’activité la plus intéressante sur le papier. En débloquant une clinique de fraude à l’assurance par exemple, les habitués retrouveront le célèbre mini-jeu de rag doll dans le trafic routier. La diversité de situations reste présente, y compris dans les missions principales qui s’essaient, entre autres, à l’infiltration ou au team building.
La prise en main favorise-t-elle l’action ?
Saints Row reste un jeu de tir à la troisième personne en monde ouvert, où l’on s’équipe en diverses armes à feu et véhicules depuis sa base. Le Boss peut effectuer certains finishs pour regagner de la santé, et activer l’un des nombreux coups spéciaux une fois les diamants chargés. Côté conduite, le ressenti est particulièrement farfelu : le personnage est ainsi rarement éjecté de sa moto, et un véhicule heurté à pleine vitesse explose dans les airs sans que le joueur ne ressente de gros coup d’arrêt.
Tout est fait pour garder au maximum le momentum de vitesse dans les courses poursuites, en ayant la possibilité en tant que passager de monter sur le toit pour mieux viser. Mais cela se fait parfois à contre-emploi, et ne peut pas plaire à tout le monde. D’autant plus que des bugs s’ajoutent à l’addition, allant d’une désertion totale des rues par les piétons et voitures, à plusieurs retours agaçants à l’accueil de la console.
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Notre avis

5
Stupidité attachante des personnages et des situations, action explosive, surenchère… L’ADN de la série Saints Row est indéniablement présent au sein de ce reboot du même nom. Le contrat est respecté et l’amusement est présent, malgré une désescalade aussi nécessaire qu’anticlimactic. Le gang des Saints sait la plupart du temps faire rire, et s’avère touchant. Il est difficile cependant de ne pas remarquer que Volition se repose sur ses acquis, tant Saints Row semble avoir une décennie de retard sur de nombreux plans, et particulièrement techniques. On dresse donc un bilan en demi-teinte de cette refondation, dans l’attente de suites capables de magnifier la recette.