Disponible depuis le 21 mai 2019, l’Oculus Quest se présente comme « le casque VR tout-en-un » selon les propres mots d’Oculus. La promesse initiale étant de proposer un casque autonome, l’Oculus Quest n’a pas besoin de PC pour fonctionner : tout est intégré au casque qui s’utilise comme une console portable. Son prix conseillé à partir de 449 € en fait l’un des casques les plus accessibles du marché. Est-il cependant suffisamment équipé pour offrir une expérience en réalité virtuelle à la hauteur des casques PC ? Malgré des performances un peu faibles, la versatilité de l’Oculus Quest nous a largement séduit.
Oculus Quest, qu’est-ce que c’est ?
L’Oculus Quest se présente comme un casque VR sans fil, avec un simple port USB-C, pour charger la batterie ou le connecter à l’ordinateur, et deux prises jack. Le casque est vendu avec ses contrôleurs de mouvement au tarif de 449 € pour la version 64 Go et 549 € pour la version 128 Go, soit plus de moitié moins par rapport au Valve Index VR Kit vendu à 1079 €.
Le casque est extrêmement simple d’utilisation puisqu’il ne nécessite pas d’installer de caméras : celles-ci sont directement intégrées en façade et assurent un suivi de qualité, à condition d’avoir la lumière adéquate dans la pièce.
La particularité de l’Oculus Quest, en plus d’être entièrement autonome, est qu’il est possible de le connecter à l’ordinateur en USB-C et de le transformer en authentique Oculus Rift, à condition de posséder le câble adéquat vendu séparément sous réserve de disponibilité. Heureusement, des solutions tierces existent.
L’Oculus Quest tire parti de la technologie mobile avec un processeur Snapdragon 835 de Qualcomm dont la fréquence maximum des trois cœurs est de 2,3 Ghz, une carte graphique Adreno 540 de Qualcomm et 4 Go de mémoire. Le système d’exploitation est une version très modifiée d’Android, permettant une bonne optimisation du matériel embarqué.
Prise en main et ergonomie de l’Oculus Quest
L’Oculus Quest est un casque VR extrêmement facile à mettre en place : il suffit de l’enfiler pour démarrer. Il est un peu difficile de le régler parfaitement avec les sangles extensibles à scratch mais, une fois bien configuré, il n’y a pas de raison d’y toucher. Cependant, si votre foyer comporte plusieurs utilisateurs (il est parfaitement possible de configurer plusieurs profils), il faudra refaire les réglages à chaque utilisation. Il est à noter qu’il est possible de l’utiliser tout en portant ses lunettes.

Le calibrage est un peu compliqué et il faut régler les écrans à l’aide d’une molette pour obtenir la meilleure netteté possible. Ce sont deux écrans OLED de 1440 × 1600 pixels chacun avec un taux de rafraîchissement de 72 hz. En regardant en face, on arrive à obtenir une image plutôt nette mais tous les éléments en périphérie apparaissent légèrement flous. On s’y habitue mais les premières sessions sont surprenantes : on se demande toujours si la configuration est bonne ou non.
Le grand avantage de l’Oculus Quest est de proposer une expérience sans fil puisque tout est intégré au casque. On n’est donc jamais gêné dans nos mouvements par un câble. Dans l’ensemble, le mobilier n’est pas gênant non plus grâce à l’utilisation d’un « Gardien » : le joueur délimite au sol sa zone de jeu en traçant une barrière qui se manifeste en jeu par un « grillage » rouge lorsqu’on approche trop près d’un vase Ming.
D’un autre côté, le casque est plus lourd que la moyenne avec un poids 571 g ! Sur la durée, le casque peut devenir gênant et il laisse des marques sur le visage aussi flagrantes qu’un masque de ski après plusieurs heures. Le casque possède également une autonomie très basse puisque, selon l’utilisation, la batterie se vide en moins de deux heures. Heureusement, un message prévient dès lors que l’Oculus Quest nécessite d’être branché.
Par ailleurs, il est conseillé d’utiliser un éclairage d’appoint pour utiliser l’Oculus Quest. Il est arrivé que le casque perde son suivi à cause de l’éclairage à LED du plafond. Ce désagrément arrive à de nombreux utilisateurs et résulte d’un éclairage trop vif qui perturbe les capteurs. Dans ce cas, il suffit simplement d’allumer une source de lumière plus modeste ou de changer d’ampoule si on ne possède pas d’autre lampe.
Prise en main des Oculus Touch
Le casque est fourni avec deux contrôleurs de mouvement sobrement appelés Oculus Touch. Les deux manettes fonctionnent avec une pile chacune et sont maintenues autour du poignet grâce à une dragonne que l’on conseille d’enfiler car certains titres demandent des mouvements amples. Parfaitement adaptées au motion gaming, elles sont détectées par les caméras frontales du casque et les arceaux qui indiquent la position des mains.

La prise en main est absolument parfaite : l’ergonomie est telle que l’on maîtrise parfaitement ses mouvements en jeu, à condition que le titre en fasse bon usage. Nos mains apparaissent à l’écran et on a réellement l’impression de pouvoir interagir avec ce qui nous entoure. Chaque contrôleur est équipé de deux boutons et d’un joystick, en plus de gâchettes permettant de gérer ses index (pour appuyer sur un bouton ou appuyer sur la gâchette d’une arme) et de gâchettes situées plus bas qui permettent d’attraper un objet.
Les manettes sont plus légères et compactes que d’autres contrôleurs VR mais il arrive parfois qu’elles se percutent ou que l’on cogne involontairement le casque en voulant se gratter le bout du nez. C’est-à-dire que les sensations sont telles que l’on en oublie parfois que ce qui s’affiche devant nos yeux n’est que virtuel.
Système d’exploitation et compagnon Android
L’Oculus Quest s’appuie sur une version très modifiée d’Android 7.1.1. D’ailleurs, on ne reconnaît pas du tout le système d’exploitation à moins de connecter le casque au PC pour en récupérer des fichiers, par exemple. L’interface est entièrement en 3D (dans un intérieur extrêmement chaleureux) et il suffit de pointer les contrôleurs et de cliquer avec les gâchettes sur les icônes pour naviguer comme avec une souris. Cela se gâte lorsque l’on doit écrire du texte : le clavier virtuel est très pratique mais c’est également très lent.

Pour gérer le casque plus facilement, une application Oculus pour smartphone se connecte à l’Oculus Quest. Elle sert par exemple à connecter le casque à Facebook si on possède un compte, acheter des jeux plus facilement, etc. Dans les faits, ce n’est jamais très ergonomique d’enlever le casque avec les contrôleurs suspendus aux poignets, puis les dragonnes pour ôter les contrôleurs, de passer sur l’application, avant de remettre le casque et d’enfiler à nouveau les dragonnes des contrôleurs.
Le compagnon permet également de dupliquer l’affichage du casque sur le téléphone pour voir ce que l’utilisateur a sous les yeux. À ce propos, le casque permet la capture d’écran en image et en vidéo et il offre même la possibilité de diffuser en direct, uniquement sur Facebook toutefois. Un micro est intégré à l’Oculus Quest.
Le catalogue Oculus Quest
Le point le plus faible de l’Oculus Quest est aujourd’hui son catalogue. Celui-ci ne compte pas beaucoup de jeux mais il s’enrichit de semaine en semaine. Avec un appareil vendu de 449 € à 549 €, on aurait apprécié avoir un jeu offert avec le casque pour se faire la main mais Oculus « n’offre » que quelques démos pré-installées sur l’appareil. De plus, beaucoup de jeux sont pensés pour de courtes sessions et seulement peu de titres ne proposent une expérience basée sur l’histoire.

Cependant, on doit bien reconnaître à Oculus de très largement soutenir son catalogue maison avec des exclusivités de très grande qualité. Que ce soit la trilogie Vader Immortal (sous licence Star Wars, excusez du peu), l’excellent Shadow Point ou le plus récent Lies Beneath, les titres produits par Oculus sont souvent immersifs et qui proposent une expérience plus riche que beaucoup de titres.
Lire notre test de Vader Immortal: Episode I >
Lire notre test de Shadow Point >
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Il faut tout de même faire remarquer que tous les titres ne sont pas facilement exportables sur Oculus Quest en raison de ses capacités techniques. Cependant, le catalogue s’ouvre en réalité quasiment à toutes les expériences VR disponibles sur PC grâce à la fonction Oculus Link qui permet de se servir de l’Olucus Quest comme d’un Oculus Rift.
Oculus Link
La fonctionnalité la plus en vue de l’Oculus Quest est la capacité de connecter le casque à un ordinateur. Dès lors, il est possible de jouer à tous les jeux compatibles avec l’Oculus Rift, ce qui ouvre les portes de Half-Life: Alyx, Rez Infinite, Tetris Effect et même Minecraft pour ne donner que quelques exemples. L’interface est alors complètement différente puisque c’est celle de l’Oculus Rift qui prend le relai. On peut toutefois revenir à l’Oculus Quest à tout moment.
Lire notre test de Half-Life: Alyx >
Pour connecter l’ordinateur, n’importe quel câble n’est cependant pas compatible. Il faut opter pour un câble USB-C compatible USB 3.0 avec un taux de transfert de 5 Go/s. Évidemment, il faut également posséder une entrée USB 3.0 sur le PC sans quoi le casque ne sera pas détecté par l’application Oculus Link. Un câble officiel vendu 89 € est parfois disponible sur le site officiel d’Oculus, mais il n’est que très rarement en stock. Il est encore plus difficile de mettre la main dessus que l’Oculus Quest lui-même.
Heureusement, il est possible d’acheter un câble tiers. Après de multiples tentatives infructueuses avec différentes marques, on a opté pour le câble USB d’Eyglo disponible sur Amazon et qui existe en versions 3 et 5 m, selon votre distance par rapport à l’ordinateur, aux tarifs respectifs de 28,99 € et 45,99 €.
Consulter le câble Oculus Link de la marque Eyglo (3 m) >
Consulter le câble Oculus Link de la marque Eyglo (5 m) >
Oculus Quest : le meilleur des deux mondes
Grâce à son accessibilité (prix de départ et facilité d’utilisation) et sa grande versatilité (autonome ou compatible PC), l’Oculus Quest est un casque très intéressant permettant d’accéder à la majorité du catalogue VR disponible sur PC et à des exclusivités de grande qualité. Son utilisation autonome simplifie et amplifie l’immersion. Il n’a jamais été plus facile de plonger dans une expérience en réalité virtuelle. Cependant, le casque n’est pas toujours disponible, que ce soit chez les détaillants où il est souvent en rupture de stock ou même sur le site officiel. Depuis peu, Oculus a ajouté une fonction pour être prévenu en cas de réassort.