Test de Ninja Gaiden 4 réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Action | Beat ’em all
- Développé par PlatinumGames et Team Ninja | Édité par Xbox Game Studios
- PlayStation 5 | Xbox Series X | PC
- Sous-titré en français – PEGI 18
- Toute l’actualité du jeu | de la série
Après Ninja Gaiden II Black et Ninja Gaiden: Ragebound, tous deux sortis plus tôt cette année, le marathon se poursuit avec le lancement de Ninja Gaiden 4. Ce quatrième épisode numéroté est disponible dès aujourd’hui, 21 octobre 2025, sur PlayStation 5, Xbox Series X et PC, en éditions physiques et numériques, à partir de 69,99 €. Édité par Xbox Game Studios, dont les consoles ont accueilli à l’époque, en exclusivité, le lancement des deux premiers volets, Ninja Gaiden 4 marque un tournant dans la série.
Son développement a en effet été confié à PlatinumGames, Team Ninja étant pleinement mobilisé par la réalisation de Nioh 3. Un choix qui a suscité de nombreuses réactions au sein de la communauté, les passionnés craignant de ne pas retrouver, avec cet opus, l’identité de Ninja Gaiden. Mais quel studio était-il plus digne du super ninja que PlatinumGames, notamment connu pour ses jeux d’action ultra-nerveux ?
Test de Ninja Gaiden 4 sur Xbox Series X
Présentation | Un Ninja Gaiden signé PlatinumGames
Il est vrai toutefois que cet épisode est griffé de la patte du studio, à commencer par la direction artistique dont les environnements, à la limite du cyberpunk, tranchent radicalement avec le caractère contemporain de la trilogie d’origine. La carcasse du Dragon noir gît effectivement au-dessus d’une version dystopique de Tokyo, déversant une pluie torrentielle sur la ville, plongée dans les ténèbres et depuis abandonnée. Les ruines d’une civilisation jadis florissante, les plans larges ou les jeux de silence encore rappellent NieR:Automata, lui-même réalisé par PlatinumGames.
Manette en main, c’est plutôt Metal Gear Rising: Revengeance qui ressurgit avec des combats nombreux et survoltés. En lieu et place du Zandatsu de Raiden, les protagonistes de Ninja Gaiden 4 peuvent effectuer une exécution quand un ennemi est démembré. Les combats sont sans doute moins intenses qu’à l’accoutumée, car les duels sont finalement plutôt rares. Mais on se tient en alerte devant les vagues d’ennemis incessantes, parfois assommantes, surtout quand on vise la meilleure note possible. On retrouve effectivement le système de score habituel de PlatinumGames entre chaque niveau. Le cœur du gameplay n’a pas profondément changé, puisque l’on incarne toujours de puissants ninjas obtenant de nouvelles armes et déverrouillant des techniques supplémentaires, au fil de la progression.
Le point d’orgue de la discorde provient en réalité de l’introduction de Yakumo en tant que protagoniste, remplaçant de Ryu Hayabusa. Un procédé qui avait déjà valu de nombreuses critiques à Bayonetta 3 où Viola piquait la vedette à la sorcière légendaire. En l’occurrence, ce changement n’affecte pas profondément le plaisir de jeu, Team Ninja n’ayant jamais véritablement exploré la personnalité ou la psychologie de son super ninja. On s’en accommode d’autant plus que le nouveau héros est tout aussi ténébreux et puissant que son confrère.
On n’aime pas | Les environnements manquent parfois d’imagination
Les développeurs avaient sans doute conscience que la mise en retrait pure et simple de Ryu Hayabusa chiffonnerait les fans de longue date. Le super ninja, on le sait depuis la première bande-annonce officielle, est également jouable au cours de Ninja Gaiden 4, mais pas à part égale avec Yakumo. Sur les douze ou treize heures de gameplay nécessaires pour terminer le jeu, on ne l’incarne que pour une heure et demie. Et au contraire de Ninja Gaiden II Black, où les personnages féminins ponctuaient certains chapitres, ceux consacrés à Ryu Hayabusa sont tous regroupés à la fin. Cette fausse bonne idée, qui ressemble plus à un os à ronger qu’autre chose, donne non seulement le sentiment d’un jeu coupé en deux, mais aussi d’une rallonge artificielle, puisque l’on traverse les mêmes environnements, et l’on combat les mêmes boss qu’avec Yakumo.
L’impression de redite est d’ailleurs renforcée par des zones souvent génériques, comme de sombres ruelles de Tokyo, délimitées par des conteneurs tout ce qu’il y a de moins original. On a même droit à plusieurs heures dans les égouts, une faute de goût signature, en quelque sorte, de PlatinumGames, puisqu’on en traverse aussi dans Metal Gear Rising: Revengeance ou Bayonetta 3.
L’exploration est d’ailleurs assez sommaire, avec quelques embranchements au cours des chapitres, vers des collectables et des défis supplémentaires. Pour rompre la monotonie, Yakumo emprunte parfois des rails façon Sonic Adventure 2, quand il ne se déplace pas à l’aide d’un grappin, en deltaplane ou en surf. Ces séquences, aussi spectaculaires que scriptées, sont très simples à vrai dire. Mais elles mettent en lumière l’agilité du protagoniste, dont les contrôles sont à la fois souples et réactifs. Le minimum devant la vitesse à laquelle se déroule les combats.
On aime | Des combats ultradynamiques
De ce point de vue, PlatinumGames étale tout son savoir-faire avec des affrontements ultradynamiques, violents et exaltants. Ninja Gaiden 4 pousse à l’agressivité, parce que la meilleure façon de se défendre devant une technique imparable n’est ni l’esquive ni la parade. Mais l’attaque, sous forme de Corbeau, pour annuler l’animation de l’ennemi. À ce titre, tout comme dans Metal Gear Rising: Revengeance, les exécutions sont essentielles puisque le protagoniste ne subit pas de dégâts pendant le déroulement de l’animation fatale. On cherche donc toujours à achever les adversaires mal en point en priorité.
Devant le nombre d’ennemis qui se présentent à l’écran, les combats deviennent parfois une épreuve d’endurance, surtout au cours des purgatoires, des défis annexes dissimulés dans les chapitres follement exigeants. Ce sont véritablement les affrontements les plus intenses de Ninja Gaiden 4, les boss ne donnant malheureusement pas toujours satisfaction. Leur mise en scène manque de panache, tandis que leur difficulté semble inférieure à la plupart des ennemis que l’on rencontre par bandes dans les niveaux. Mais le plaisir est bien présent, d’autant plus que quelques missions secondaires relancent l’intérêt et que les cinq armes que l’on obtient présentent des techniques très différentes.
Faut-il donc réserver Ninja Gaiden 4 aux joueurs les plus aiguisés ? Fort heureusement, non. Comme la plupart des jeux Xbox Game Studios, le titre est livré avec de nombreux paramètres d’accessibilité, pour modifier la difficulté à tout moment, notamment. En plus d’un mode facile, un paramètre active automatique les parades et déclenche les techniques les plus adaptées en attaquant. Dans ces conditions, on perd évidemment une grande partie de l’intérêt du jeu, dont les qualités se trouvent précisément dans ses combats. Mais ceux qui ne souhaitent que suivre l’histoire, nanardesque au possible, il faut bien l’avouer, ont cette possibilité.
Notre avis
Beaucoup de joueurs ont préjugé, à tort, Ninja Gaiden 4 en raison de l’introduction de Yakumo en guise de protagoniste. L’exploration n’est certes pas toujours passionnante, les boss passent légèrement au second plan et les environnements manquent parfois d’imagination. Mais si l’on est honnête, le système de combat de PlatinumGames, agressif et ultradynamique, fait des merveilles tout au long de la progression, avec des affrontements exigeants et des tonnes de techniques à découvrir. Que Tomonobu Itagaki, qui nous a quittés le 16 octobre 2025, repose en paix : la relève du super ninja est assurée.
On aime
- Le dynamisme des combats
- Des tonnes d’ennemis à l’écran
- Les défis annexes
- Les options d’accessibilité
On n’aime pas
- Les chapitres avec Ryu Hayabusa
- Les environnements génériques
- Les boss guère impressionnants
Merci d’avoir lu notre test de Ninja Gaiden 4 sur Xbox Series X.






