Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur sur PC (Ryzen 5 3600X, 32 Go de RAM, GeForce RTX 2070 Super 8 Go)
Développé et édité par JanduSoft
Sorti le 25 mars 2021 et disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox, Switch et PC
Interface | Français / Anglais / Espagnol / Allemand / Russe / Suédois / Néerlandais / Portugais / Chinois / Japonais / Turc |
Audio | Anglais |
Sous-titres | Français / Anglais / Espagnol / Allemand / Russe / Suédois / Néerlandais / Portugais / Chinois / Japonais / Turc |

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Resident Evil Village (PS4)

Resident Evil Village (PS5)

Resident Evil Village (Xbox)
Jeu d’horreur à la première personne où l’on traverse le même couloir à de multiples reprises : Evil Inside ne cache pas son inspiration de P.T., le teaser jouable du Silent Hills de Hideo Kojima qui ne verrait finalement jamais le jour. La démo a laissé un impact durable et de nombreux créateurs lui ont rendu hommage : dans Dreams par exemple ou parmi les mods de Half-Life: Alyx. JanduSoft crée un jeu complet autour du concept et il est légitime de se demander si l’idée peut tenir sur un jeu complet.
Le joueur incarne Mark dont le père est arrêté pour le meurtre de sa mère. Mark décide de prendre contact avec cette dernière par le biais d’une planche spirituelle. Celle-ci se brise et Mark se réveille dans la demeure familiale, désormais sujette à des événements paranormaux. Le joueur doit alors réunir les morceaux de la planche pour comprendre les tenants et aboutissants de ces étranges phénomènes.
La ressemblance à P.T. saute aux yeux : on arpente un couloir similaire et étroit et il n’est possible d’en sortir que sous certaines conditions. Evil Inside est enfermé dans une boucle temporelle et le joueur est obligé de traverser les lieux à de multiples reprises, avec à chaque fois un nouvel événement à découvrir. Chaque passage est donc unique : une porte bloquée peut d’abord donner une vision horrifique du monde extérieur, le couloir peut ensuite être couvert de sang, ou des globes oculaires peuvent observer le moindre de nos faits et gestes. Les situations sont nombreuses et dans sa gestion de l’horreur psychologique, JanduSoft convainc malgré quelques jump scares téléphonés. L’ambiance est toutefois prenante et on recommande de s’y plonger avec un casque audio.
Le gameplay reste toutefois pauvre et les interactions avec le décor sont quasiment inexistantes. Seuls les éléments déclencheurs de script sont interactifs. Evil Inside est en plus étonnamment lent et sa durée de vie se révèle très courte : il faut un peu moins d’une heure pour faire le tour du propriétaire. Il n’est pas possible de mourir dans la mesure où il n’y a pas de combat, et donc pas de véritable défi non plus. Il aurait par exemple été intéressant de devoir gérer la peur de Mark, qui pourrait le conduire à la panique et provoquer une fin de partie.
Ce que l’on reproche surtout à Evil Inside est de laisser le joueur sans réponse puisque la fin n’apporte pas de conclusion à l’intrigue. C’est d’autant plus dommage qu’Evil Inside ne propose qu’une seule et unique fin, il n’y a donc pas d’intérêt à y rejouer si ce n’est de se replonger dans son ambiance. On a le sentiment qu’une partie du récit manque au jeu, qui peut être comblé, pourquoi pas, par un deuxième opus.
Le concept de la boucle, tel qu’il est présenté avec P.T., a du mal à tenir sur la durée d’Evil Inside malgré des passages extrêmement angoissants, surtout dans le dernier tiers du jeu. Un titre comme Neverending Nightmares souffrait aussi d’une redondance manifeste, malgré davantage de gameplay. Comment faire germer l’idée pour la transformer en une expérience plus complète ? Un jeu comme Twelve Minutes apportera peut-être des éléments de réponses.