Test d’Eiyuden Chronicle: Rising. Ne s’agit-il que d’un os à ronger en attendant Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes ?

Test d’Eiyuden Chronicle: Rising réalisé le 13 mai 2022 sur Xbox Series X à partir d’une version commerciale.

  • Développé par Natsume Atari et édité par 505 Games
  • Initialement sorti le 10 mai 2022
  • PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X, Switch et PC
  • Disponible dans le Xbox Game Pass
  • Entièrement localisé en français

En attendant Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes toujours prévu pour 2023, Eiyuden Chronicle: Rising donne un avant-goût du grand projet de Rabbit and Bear Studios. Yoshitaka Murayama, à la fois producteur et réalisateur du RPG à venir, explique que le titre est « développé de manière indépendante par Natsume Atari, une équipe qui ne fait pas partie de l’équipe principale d’Eiyuden Chronicle ». Le développement suit donc son cours…

Le procédé rappelle évidemment Bloodstained: Ritual of the Night,aussi édité par 505 Games et lui-même précédé de Bloodstained: Curse of the Moon. Eiyuden Chronicle: Rising a la même raison d’être, puisqu’il pose les fondements du lore. Doit-on seulement y voir un os à ronger pour patienter jusqu’à la sortie ? En réalité, ce prologue ne fait qu’entrouvrir une fenêtre sur l’univers du jeu, mais il s’avère nettement plus riche que le laisse supposer son statut de « jeu compagnon ».

Test d’Eiyuden Chronicle: Rising

Eiyuden Chronicle: Rising prend la forme d’un récit initiatique où la jeune CJ recherche un trésor. Équipée de ses piolets, car après tout pourquoi pas, l’héroïne se rend dans un village réputé pour son tumulus où reposent, paraît-il, d’inestimables artefacts. Dans sa quête, CJ rencontre de multiples personnages mais s’allie à contrecœur avec deux d’entre eux. Leurs relations évoluent bien sûr au fil des très nombreux dialogues.

En effet, le titre est extrêmement volubile et les textes sont heureusement affichés en français. La localisation n’est hélas pas exempte de tout reproche, notamment à cause de quelques traductions littérales. Mais on comprend parfaitement l’intrigue et ses enjeux, qui se révèlent surtout dans la dernière partie de l’aventure.

Si Eiyuden Chronicle: Rising n’est pas un RPG au tour par tour, de quel genre s’agit-il ?

Eiyuden Chronicle: Rising est un action-RPG en 2,5D avec un village central et différents niveaux façon Metroidvania autour. La construction rappelle à ce titre Castlevania: Order of Ecclesia sorti sur DS en 2008, mais le village est en l’occurrence nettement plus riche. On peut aussi y voir un Sakuna: Of Rice and Ruin sans gestion rizicole toutefois. Le titre paraît tout de même assez compact parce que l’action se déroule aux alentours du village. Et les environnements, quoi que peu nombreux, se distinguent par leur abondance visuelle. Le volet graphique fait forte impression avec ses grands et beaux sprites qui rappellent forcément Suikoden, et des décors entièrement modélisés en 3D. Le rendu fait penser à Firegirl: Hack ‘n Splash Rescue, dans un tout autre registre.

En combat, on contrôle les trois personnages à la fois, avec un bouton de façade attribué à l’attaque de chacun. CJ donne des coups rapides, Garoo est plus puissant mais plus lent aussi, tandis qu’Isha peut se défendre à distance. Manette en main, le gameplay est d’une grande fluidité et finalement très simple à appréhender. Il faut juste bien comprendre quel personnage est le plus efficace dans chaque situation. On peut enfin enchaîner les attaques pour de très lourds dégâts, mais les ennemis et les boss n’opposent en fin de compte pas une grande résistance.

L’accent est surtout mis sur l’exploration avec des zones qui s’ouvrent petit à petit. Pour tout dire, les niveaux sont peu nombreux… mais on y retourne un nombre incalculable de fois pour les besoins des quêtes secondaires. Une forme de redondance finit par s’installer, mais la familiarité des lieux et la simplicité de la boucle de gameplay est véritablement relaxante. Il est même difficile de lâcher la manette dès lors que l’on met le doigt dans les multiples à-côtés.

Retrouve-t-on des éléments de Suikoden ?

Malgré tout, Eiyuden Chronicle: Rising n’a pas grand-chose à voir avec Suikoden. On retrouve tout de même une constante de la série avec un volet city-builder. Le village que l’on visite est, au début du jeu, en très piteux état après de mystérieux tremblements de terre qui ont secoué la région. Le joueur doit donc aider les habitants à le reconstruire par l’intermédiaire de très nombreuses quêtes. Celles-ci sont détaillées sur un panneau d’affichage au niveau de la place centrale, mais il faut systématiquement parler aux individus qui les proposent pour les inscrire dans son journal.

Mais les quêtes sont surtout trop nombreuses pour que l’on s’y implique. À chaque fois, le joueur obtient un tampon pour prouver qu’il a accompli sa B.-A. du jour, et on n’en dénombre pas moins de… cent-soixante ! Et quand on privilégie la quantité plutôt que la qualité, on finit par apporter le panier de linge sale de l’autre côté du village ou livrer un sandwich à un garde. Les plus intéressantes sont finalement celles où l’on doit collecter des ressources pour la construction de nouvelles infrastructures. Dans tous les cas, les voyages rapides compensent efficacement le déficit d’intérêt de certaines, car il ne faut parfois pas plus d’une minute pour les terminer.

Avec les ressources que l’on collecte néanmoins, les villageois améliorent leurs différents commerces. Les établissements augmentent petit à petit leurs offres : auberge pour les buffs, taverne pour des améliorations permanentes, forge, armurerie… On peut d’ailleurs se demander si acheter et améliorer des équipements est bien utile, dans la mesure où les combats sont si faciles. Mais on obtient aussi de nouvelles compétences et on gagne en mobilité. On finit par pouvoir transporter plus d’objets et on acquiert des outils qui élargissent l’éventail de ressources : hache, pioche, piège à animaux, canne à pêche…

Ne s’agit-il que d’un prologue à Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes ?

Eiyuden Chronicle: Rising est donc plus riche qu’il n’y paraît. On pourrait être tenté d’y voir un prologue comme l’était Metal Gear Solid V: Ground Zeroes, mais il n’a même pas vocation à présenter les mécaniques d’Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. Il s’agit d’un jeu complet avec un début et une fin et qui se suffit à lui-même. Pour le terminer, il faut compter entre dix et quinze heures en fonction du nombre de tampons que l’on obtient. Les développeurs se gardent bien sûr de combler tous les plot holes pour ouvrir l’appétit des joueurs.

À ce propos, on imagine difficilement comment le jeu final exploitera la sauvegarde d’Eiyuden Chronicle: Rising puisque le gameplay ne sera pas le même. On n’est jamais confronté à des « choix » qui nécessitent d’être transférés dans la version finale, par exemple. Le titre introduit surtout de nombreux personnages et dessine les ambitions d’un empire dont on ne prend connaissance que dans les toutes dernières heures du jeu.

Son degré de finition donne toutefois envie de découvrir Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes parce que l’on s’attache finalement aux personnages. Leurs relations évoluent au fil du jeu et leurs arcs narratifs restent en suspens au moment de la conclusion. On a donc hâte de connaître le destin que leur réserve Rabbit and Bear Studios. En l’état, l’intrigue nous laisse sur notre faim. On entraperçoit les complots qui se tissent en trame de fond et on aimerait désormais découvrir les tenants et aboutissants d’Eiyuden Chronicle. Quand on connaît le talent narratif de Yoshitaka Murayama, on imagine sans peine l’ambition du RPG qui prend forme pendant ce temps.

Eiyuden Chronicle: Rising

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