Test de The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Aventure
- Développé par Nintendo EPD et Grezzo | Édité par Nintendo
- Nintendo Switch – 26 septembre 2024
- Entièrement localisé en français – PEGI 7
- Toute l’actualité du jeu | de la série
Depuis le 26 septembre 2024, The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom est disponible sur Nintendo Switch au prix de 59,99 €. Développé par Grezzo, ce nouveau jeu d’aventure emprunte l’esthétique tout en rondeur du remake de The Legend of Zelda: Link’s Awakening. Doit-on y voir un retour à une formule plus traditionnelle, destinée aux vétérans de la série ? Eh bien, pas exactement. Malgré sa représentation graphique, ce nouvel épisode, le cinquième sur Nintendo Switch, est en rupture avec les précédents, l’utilisateur incarnant, une fois n’est pas coutume, la princesse Zelda.
Test de The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom sur Nintendo Switch
En Hyrule tel que dépeinte dans The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom, des failles sont apparues dans tout le royaume. À leur contact, les habitants sont « volatilisés » vers le monde du Néant et Link, ainsi que le roi et quelques sujets parmi ses plus fidèles disparaissent ainsi. Avec l’aide de Tri, une mystérieuse fée capable de refermer les failles, et de son sceptre magique, l’héroïne vole à leur secours aux quatre coins de la carte.
Depuis la publication d’Ask the Developer Vol. 13 sur le site officiel de Nintendo, on sait que le développement a été confié à Satoshi Terada de la société Grezzo… sous la supervision de Tomomi Sano toutefois, Nintendo veillant toujours au grain quant aux produits externalisés. Il s’agit à vrai dire du premier jeu de la série coréalisé par une femme, expliquant peut-être son caractère vaguement progressiste. La princesse a déjà occupé le premier rôle de Zelda: The Wand of Gamelon et Zelda’s Adventure (lire notre test d’Arzette: The Jewel of Faramore, pour en savoir plus). Pensionnaire de Super Smash Bros., elle fait aussi partie des « guerriers » d’Hyrule Warriors et de sa « suite », Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau. Mais jamais Zelda, bien que prêtant son prénom aux titres de tous les jeux de la série, n’avait à ce point occupé la scène d’un épisode principal.
En revanche, Link n’est pas tout à fait relégué au second plan. Son rôle, quoique plus effacé que par le passé, demeure prépondérant dans le destin d’Hyrule. Il faudra donc attendre une éventuelle suite pour que la princesse s’affranchisse pleinement du Héros du Temps.
Des mécaniques inédites et innovantes
L’autre point de rupture concerne les mécaniques de gameplay à proprement parler. Alors que Link, dans les épisodes de l’ancienne formule, obtenait de nouveaux équipements pour accéder à des zones inexplorées, Zelda mémorise des échos, auprès d’objets et d’ennemis. Le système rappelle un peu Castlevania: Aria of Sorrow, avec ses cent-vingt-sept échos à collectionner. Pour se défendre, la princesse matérialise donc des créatures avec son sceptre, qui attaquent automatiquement. La satisfaction d’opposer l’écho adéquat est palpable, malgré l’ergonomie discutable. La navigation dans les menus, rappelant The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, n’est pas toujours au mieux. Mais on prend vite le pli, d’autant que le temps s’arrête pendant la sélection.
Toute l’exploration est également construite autour des échos. Plateformes improvisées à l’aide de lits empilés, trampolines, ponts aquatiques grâce aux cubes d’eau… Les outils ne manquent pas pour se frayer un chemin. Les possibilités s’étoffent avec la synchronisation, permettant de déplacer des objets inanimés, ou de suivre le mouvement d’objets animés. Avec un brin de jugeotte, on casse très vite le level design établi par les développeurs. Mais le studio, en faisant confiance aux utilisateurs, les pousse à l’expérimentation.
Au-delà des phases d’exploration traditionnelles (carte du monde, villages, donjons), Zelda et Tri pénètrent régulièrement dans le monde du Néant. Retrouver × fées dans leurs environnements sens dessus dessous permet de refermer les failles. Quelques phases d’infiltration ponctuent la progression et on s’étonne du nombre de salles, dans les grottes et les donjons, représentées de côté, comme dans The Legend of Zelda: Link’s Awakening. Le rythme est donc plutôt varié pour une aventure d’une petite vingtaine d’heures en ligne droite.
L’ADN de The Legend of Zelda
Avec son synopsis et son gameplay, The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom pourrait passer pour un hors-série. Mais il s’inscrit parfaitement dans la continuité de la saga, notamment parce qu’il reproduit l’esthétique singulière du remake de The Legend of Zelda: Link’s Awakening et de ses personnages aux apparences de figurines. Mais par rapport à ce dernier, les décors sont largement plus variés et, quoique la narration environnementale se fasse discrète, le worldbuilding s’enrichit avec la présence de peuples bien connus des joueurs. On retrouve notamment les Gerudos, les Zoras (des mers et de rivière), les Gorons et autres Pestes Mojo. On est incontestablement en terrain connu.
La structure est également plus traditionnelle que celles de The Legend of Zelda: Breath of the Wild et The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom. Au commencement, les failles notamment limitent les possibilités d’exploration. Mais après un certain point, l’utilisateur progresse dans la direction qu’il désire. Grezzo a donc trouvé un compris parfait entre la linéarité des épisodes d’antan et la liberté des plus modernes, sans jamais prendre le joueur par la main.
On s’étonne finalement que la transition de Link vers Zelda se fasse aussi naturellement. Le caractère effacé de la protagoniste et les échos devenant une seconde nature, on oublierait presque que l’on a, un jour, contrôlé le Héros du Temps. D’ailleurs, la princesse obtient très tôt la capacité de se « transformer » en Link et d’utiliser son épée, son arc et ses bombes, dans un temps limité. Mais on y recourt finalement assez peu, preuve que les échos donnent entière satisfaction des points de vue pratique et ludique.
Notre avis | 9
On aurait pu croire que, comme pour Super Mario où les jeux en 2D et 3D cohabitent, The Legend of Zelda serait aussi décliné en deux formules : à l’ancienne et plus moderne. Mais The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom, quoique s’inspirant de l’esthétique de The Legend of Zelda: Link’s Awakening, constitue, en réalité, une rupture avec les épisodes d’antan. À commencer par son héroïne, la princesse elle-même, qui présente des mécaniques de gameplay inédites grâce aux échos. La structure est par ailleurs plus libre, passé un certain point, suscitant l’envie, et la nécessité parfois, d’expérimenter. Ce qui a finalement le plus changé se trouve dans le relation qui unit le studio et son public. Après deux mondes ouverts aux possibilités infinies, Grezzo a pris le parti de faire confiance au joueur, sans le tenir constamment par la main.
On aime
- Incarner Zelda
- La mécanique des échos
- La liberté d’exploration
- La variété des environnements
- Le rythme
On n’aime pas
- L’ergonomie
- Les faiblesses narratives
Merci d’avoir lu notre test de The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom sur Nintendo Switch.
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