Test de Prince of Persia: The Lost Crown réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Metroidvania
- Développé par Ubisoft Montpellier | Édité par Ubisoft
- PlayStation 5 | PlayStation 4 | Xbox Series X | Xbox One | Nintendo Switch | PC – 18 janvier 2024
- Entièrement localisé en français – PEGI 16
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Ce 18 janvier 2024, Prince of Persia: The Lost Crown sera disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X, Switch et PC à partir de de 49,99 €. Cette série légendaire, qui fêtera ses trente-cinq ans à la fin de l’année, n’est toutefois pas la seule à signer son grand retour. Ce nouvel épisode, sous la forme d’un Metroidvania, est une création d’Ubisoft Montpellier.
Test de Prince of Persia: The Lost Crown sur Xbox Series X
Quatorze ans après Prince of Persia : Les Sables oubliés, Prince of Persia fait enfin son retour sous le feu des projecteurs. Mais pas sous la forme que l’on imaginait, étonnamment. Annoncé en septembre 2020 pour une sortie début 2021, Prince of Persia : Les Sables du Temps Remake semble toujours perdu dans les limbes du temps. Cette résurrection passe par Prince of Persia: The Lost Crown, Metroidvania d’Ubisoft Montpellier, comme pour adresser un clin d’œil à Jordan Mechner, créateur de la saga, qui s’est installé dans la commune de l’Hérault depuis quelques années maintenant. Le studio qui a traversé de nombreuses péripéties ces dix dernières années (développement interminable de Beyond Good and Evil 2, départ de Michel Ancel…) apparaît en pleine forme avec une production jeune, colorée, dynamique et particulièrement rafraîchissante.
Dans ce nouvel épisode, l’utilisateur incarne Sargon, plus jeune membre des Immortels. Cette faction, qui regroupe les sept guerriers les plus puissants de la Perse, se rend au mont Qaf suite à l’enlèvement mystérieux du prince Ghassan. Sur place, la citadelle est empêtrée dans les méandres du temps et constitue un terrain de jeu idéal pour cette nouvelle aventure.
Un Metroidvania généreux
Et autant dire que l’on explore cet environnement ésotérique en long, en large et en travers, Metroidvania oblige. Prince of Persia: The Lost Crown est d’ailleurs un « grand » jeu du genre, non pas en raison de son statut, pas encore, mais de son envergure. Les biomes sont nombreux, certaines salles sont immenses et la progression s’étale sur plus d’une quinzaine d’heures environ. On regrette toutefois l’aspect générique de certains décors : temples, forêts, catacombes… Mais l’univers est cohérent et bien construit, avec un refuge au centre de la carte et des portails de téléportation astucieusement placés, dans la veine de Castlevania: Symphony of the Night. Les allers-retours ne sont donc pas si pénibles.
Une synthèse du genre
Le titre emprunte par ailleurs à de nombreux modèles et chaque test cite des sources d’inspiration différentes, c’est dire si elles sont nombreuses. Dans sa critique pour Jeuxvideo.com (11 janvier 2024), Carnbee évoque notamment Ori and the Will of the Wisps et The Last Case of Benedict Fox. Pour notre part, on a surtout distingué du Castlevania: Lords of Shadow – Mirror of Fate, tant pour la représentation graphique en 2,5D que pour le système de combat. La dimension plateforme rappelle Celeste ou Disney Illusion Island. Hollow Knight apparaît aussi en filigrane des badges à équiper, offrant une variété de bonus à Sargon. Les arbres Wak-Wak remplissant les potions semblent issus de Dark Souls. Une trace de Metroid Dread transparait encore lors d’un segment spécifique. Est-il nécessaire de tous les nommer ? Ubisoft Montpellier semble avoir ouvertement synthétisé ce que le Metroidvania et d’autres expériences connexes ont produit de mieux ces dernières années.
Un movepool parfaitement calibré
Prince of Persia: The Lost Crown n’invente rien non plus du côté des capacités de Sargon, permettant d’accéder progressivement à des pans entiers de la carte. On retrouve quelques classiques comme le double-saut, qui intervient très tard curieusement. D’autres mouvements sont plus rares, comme celui grâce auquel l’Immortel se balance à divers points d’accroche, comme Shanoa dans Castlevania: Order of Ecclesia. On a beaucoup apprécié l’image rémanente de Sargon que l’on peut incarner en remontant le temps. Ce pouvoir sert à résoudre quelques énigmes mais sauve aussi la mise en combat. L’acquisition de toutes ces techniques est excellement rythmée et le sentiment de progresser est palpable. Les premières heures sont, à vrai dire, plutôt laborieuses mais l’utilisateur finit par totalement maîtriser l’environnement. Quelques problèmes de collisions surgissent par-ci par-là, mais l’exploration est de plus en plus addictive.
Un gameplay varié
Le Metroidvania brille également parce que sa variété de gameplay est bien huilée. Au-delà de la cartographie, des casse-tête, des combats et des phases de plateforme se succèdent. Ces dernières font honneur aux multiples épisodes des « Sables du Temps » avec un Sargon aussi habile que le Prince de Perse. On enchaîne les sauts muraux, les acrobaties et les dash en plein air avec une fluidité qui n’a rien à envier à Rayman Legends. Les affrontements contre les boss sont aussi mémorables, avec un système simple mais profond. L’Immortel possède divers enchaînements, à assimiler lors de défis facultatifs au refuge. Des lueurs jaunes et rouges indiquent s’il faut parer ou esquiver et une jauge d’Athra permet de déclencher des furies. Dynamiques au plus haut point, ces segments requièrent tout de même un minimum de doigté au risque d’enchaîner les défaites.
Une myriade d’options d’accessibilité
L’équilibrage en mode normal est assez « challenging », mais jamais insurmontable. Le joueur est tout de même chahuté, à intervalles réguliers, et Prince of Persia: The Lost Crown demande de la concentration. Quiconque souhaite une expérience plus relaxante peut de toute façon paramétrer la difficulté à sa guise. Dégâts réduits, portails pour sauter les séquences de plateforme, aides à la visée pour l’arc… Chacun établit une expérience à la carte. Pour notre part, on a surtout apprécié les marqueurs d’objectif facultatifs. En fonction de son envie, l’utilisateur choisit entre une aventure plus dirigiste, façon Metroid: Zero Mission, ou plus libre à l’image de Hollow Knight. Des éclats de mémoire permettent enfin de prendre une capture d’écran à apposer sur la carte. On revient alors plus tard aux zones inaccessibles, avec la capacité adéquate.
Une réalisation dans l’air du temps
Toutes ces options font de Prince of Persia: The Lost Crown un Metroidvania moderne et inclusif. La réalisation est également contemporaine avec des personnages façon comics, rappelant Hades parfois, et des effets spéciaux semble-t-il importés de l’animation japonaise. Les modélisations sont simples mais la fluidité n’est jamais prise à défaut avec un verrouillage à 60FPS. D’aucuns trouveront que l’aspect graphique n’est pas à la hauteur des AAA d’Ubisoft. Mais l’esthétique austère, suggérée par la Perse antique, est parfaitement couplée à une réalisation dynamique, presque pop parfois. Les doublages dans plusieurs langues, dont le français et le farsi, renforcent enfin l’immersion.
Prince of Persia: The Lost Crown modernise donc très largement la série, tout comme Prince of Persia : Les Sables du Temps la rafraîchissait en son temps. Ubisoft Montpellier donne aussi l’impression, après une longue traversée du désert, d’avoir trouvé une seconde jeunesse.
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Notre avis | 8
Avec Prince of Persia: The Lost Crown, Ubisoft Montpellier réalise un Metroidvania moderne, généreux et inclusif. Synthèse de ce que le genre a produit de mieux au cours des dernières années, le titre se distingue surtout par la variété de son gameplay : exploration, plateformes, casse-têtes et combats. La réalisation graphique demeure simple, mais la direction artistique rafraîchit grandement une série qui fêtera prochainement ses trente-cinq ans. Les producteurs de Prince of Persia : Les Sables du Temps Remake devraient s’en inspirer pour aider la série à s’échapper des méandres du temps.
On aime
- Le retour de Prince of Persia
- Un Metroidvania d’une grande richesse
- La variété de gameplay
- Les options d’accessibilité
- La réalisation moderne
On n’aime pas
- Les environnements génériques
- Quelques soucis de collision
Merci d’avoir lu notre test de Prince of Persia: The Lost Crown sur Xbox Series X.
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