Test de Persona 5 Royal réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par le distributeur.
- JRPG
- Développé par Atlus | Édité par SEGA | Distribué par PLAION
- PlayStation 4 – 31 octobre 2019 (Japon) | 31 mars 2020 (Europe)
PlayStation 5 | Xbox One | Xbox Series X | Nintendo Switch | PC – 21 octobre 2022 - Sous-titré en français – PEGI 16
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Depuis le 31 mars 2020, Persona 5 Royal est disponible sur PlayStation 4 au prix de 59,99 €. Cette version améliorée et enrichie de Persona 5, le JRPG-événement d’Atlus, comporte surtout une version française qui l’ouvre à de nouveaux publics.
Test de Persona 5 Royal sur PlayStation 4
Comme Persona 4 Golden qui corrigeait et remplaçait Persona 4, Persona 5 Royal se présente comme la version ultime de Persona 5. Sorti sur la même console que la version 2017, on peut se demander si cette édition « Royal » apporte suffisamment de modifications pour replonger dans un titre aussi généreux. En effet, ce JRPG massif demande un investissement d’une centaine d’heures au bas mot. Mais sans surprise, Atlus vole à nouveaux les cœurs.
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S’agit-il du même jeu que Persona 5 ?
Persona 5 Royal reste Persona 5, pas de métanoïa de ce côté. Cette version n’altère aucunement les immenses qualités de ce grand classique, qui mélange jeu de rôle et roman visuel. On y incarne toujours un groupe de lycéens révoltés et capables de visiter des « Palais », représentation des désirs humains, et de voler le cœur de leurs cibles. On retrouve l’exigence propre à Shin Megami Tensei et un travail esthétique absolument maniaque.
L’ossature Persona, identique aux troisième et quatrième épisodes, est respectée à la lettre. On a la nécessité de gérer le temps, chaque séquence permettant d’améliorer nos relations et nos statistiques sociales : connaissance, courage, maîtrise, gentillesse et charme. Pour ainsi dire, Persona 5 Royal n’est ni plus ni moins qu’une version améliorée du jeu sorti en 2017 chez nous. Du contenu additionnel est également de la partie, avec un chapitre supplémentaire, mais sa véritable suite est en réalité Persona 5 Strikers.
Comment Atlus a-t-il rendu Persona 5 Royal plus agréable ?
La gestion du temps est essentielle dans la série. Persona 5 Royal réussit à la rendre moins frustrante avec plus de créneaux disponibles, sans pour autant déséquilibrer la formule. L’éventail d’activités augmente également, pour pouvoir se consacrer à tel personnage, ou telle statistique. On peut ainsi corriger le tir si on a l’impression d’avoir raté le coche avec l’un des confidents.
Les donjons sont aussi mieux construits et plus fluides. Les développeurs ont ajouté un grappin qui modifie légèrement le level design. On ne peut l’utiliser qu’à des endroits très précis, mais ces nouveaux chemins sont étonnamment bien intégrés. Chaque palais renferme aussi trois graines facultatives à découvrir, à la manière des fées de The Legend of Zelda: Majora’s Mask. Grâce à celles-ci, le joueur obtient de précieuses récompenses.
Mais ce sont surtout les combats qui bénéficient le plus de cette mise à jour. Atlus les a feutrés et rééquilibrés, avec des armes à feu enfin utiles. Le stock de munitions se recharge à présent entre chaque bataille. Le transfert octroie également des bonus statistiques, on est donc plus prompt à offrir son tour à un allié. Le studio a aussi ajouté de nouvelles possibilités de fusions, sans pour autant déséquilibrer un jeu construit avec une grande précision. Atlus a donc parfaitement peaufiné ses réglages.
Quels sont les contenus supplémentaires de cette version ?
Mais ce sont surtout les contenus additionnels de Persona 5 Royal qui lui permettent de briller. On a tout d’abord accès à une nouvelle zone : Kichijoji. Il s’agit d’un grand quartier aux multiples activités, dont les fléchettes et le billard, qui aident à optimiser les relations et statistiques, encore une fois.
De nouveaux protagonistes font également partie de l’univers désormais. On pense à Kasumi Yoshizawa, la jeune gymnaste transférée à l’Académie de Shujin, largement mise en avant dans la communication d’Atlus. Le docteur Takuto Maruki, nouveau conseiller du lycée, occupe aussi une place centrale, sans dénaturer le scénario d’origine. L’arc de Goro Akechi a aussi été retravaillé pour donner plus d’exposition au prince des détectives. Tout cela s’intègre parfaitement au nouveau trimestre qui prolonge l’histoire d’une dizaine d’heures environ. L’intrigue est assez surprenante avec un nouveau mystère à résoudre pour les Voleurs fantômes. De plus, le donjon supplémentaire est suffisamment retors pour mettre nos fusions de Personae à l’épreuve.
Doit-on replonger dans Persona 5 Royal si l’on connaît par cœur le jeu d’origine ?
Pour les joueurs ayant adoré Persona 5, il n’y a aucune raison d’éviter Persona 5 Royal… hormis le temps que requiert le jeu pour être terminé, plus d’une centaine d’heures avec le nouveau contenu. Heureusement, il est toujours possible d’accélérer la cadence des dialogues et des combats, et de passer de nombreux segments narratifs.
Mais même de ce côté-là, Atlus a fait une concession. La liste des succès et trophées est également plus facile d’accès, et les 100% ou le Platine peuvent désormais tomber dès la première partie. Cerise sur le gâteau : le jeu est intégralement traduit en allemand, italien, espagnol et français, en plus de l’anglais. Persona 5 Royal est donc aujourd’hui accessible au plus grand nombre.
La version française est-elle à la hauteur de Persona 5 Royal ?
On parle désormais des Voleurs fantômes, de métanoïa et de la Chambre de velours puisque Persona 5 Royal a entièrement été sous-titré en français. Pour la première fois, un épisode de Persona est localisé chez nous. Quand on connaît la quantité absolument gigantesque de textes à traiter, on ne peut que saluer l’effort qu’implique un tel projet.
Pourquoi la version française est-elle sujette à débat ?
Depuis sa sortie le 31 mars 2020, la qualité de la traduction française a cependant été montrée du doigt par les joueurs francophones. Des erreurs de localisation sont présentes avec, ici et là, des petites coquilles ou des fautes de français. On a l’impression que le temps et les ressources ont manqué pour le travail de relecture. Par exemple, il arrive souvent que les emplois du féminin ou du masculin soient mélangés. Même écueil pour l’usage du tutoiement ou du vouvoiement.
Quelques éléments graphiques auraient aussi mérité d’être localisés. La date est notamment toujours affichée en haut à gauche de l’écran. Mais même en version française, « 5/10 » signifie le 10 mai et non pas le 5 octobre, par exemple. Mais il ne faut pas être plus royaliste que le roi car Persona 5 Royal est aussi parfaitement compréhensible en français, du début à la fin.
Retrouve-t-on l’esprit du jeu d’origine ?
Les dialogues ont fait l’objet d’un soin particulier. Les différentes façons de s’exprimer des protagonistes ont dans l’ensemble été bien respectées. On reconnaît Ryuji, Futaba ou Yusuke à la simple lecture de leurs lignes de textes, que ce soit de vive voix ou par leurs échanges SMS. La version française ne perd rien de la légèreté des échanges et de l’humour, si caractéristique de Persona, qui les ponctue.
Cette première version française donne aussi l’occasion de redécouvrir de nombreux aspects de la série. Des noms d’Ombres notamment, ou des termes propres à Persona, ont également été traduits : prostituée du crépuscule, pyromane des cryptes etc. Parmi les Cavaliers blancs et autres Cerbères, les noms propres ne bougent pas et Jack Frost reste Jack Frost. Pas de Jack Givre cette fois-ci… Le rôle de « Trickster » (également en vigueur dans la version japonaise) du personnage principal n’a pas été traduit, contrairement à la Velvet Room devenue la Chambre de velours. Ça surprend au début mais on s’y fait très rapidement.
L’éditeur a-t-il pris la mesure de l’importance des localisations ?
Bien qu’inégale, la localisation de Persona 5 Royal est tout à fait correcte. On n’a pas de bug bloquant comme dans Danganronpa V3: Killing Harmony ou de contresens comme dans Ys VIII: Lacrimosa of Dana. Plus globalement, les textes ne dépassent jamais des boîtes, on ne rencontre pas de phrase inachevée ou de lignes non-traduites.
SEGA et Atlus semblent, en tout cas, avoir pris la mesure de l’importance de localisations soignées pour le marché européen. SEGA s’était montré satisfait des ventes de Judgment tandis que Persona 5 Royal réalise des ventes record en Europe selon l’éditeur. Depuis, d’autres jeux de rôle ont eu droit au même traitement, dont Yakuza: Like a Dragon.
Notre avis | 10
Quand on chantait les louanges de Persona 5 en 2017, on n’imaginait pas la marge de progression qu’il restait. Persona 5 Royal est effectivement plus agréable avec une gestion du temps plus souple, un level design mieux agencé et des combats rééquilibrés. Le contenu supplémentaire s’intègre en plus merveilleusement aux intrigues des Voleurs fantômes, étalées sur plus d’une centaine d’heures. Mais il s’agit aussi et surtout d’un jeu au suivi exemplaire, désormais disponible intégralement en français. Il faut saluer ce tour de force quand on sait la quantité de texte à traduire.
On aime
- L’intégration des nouveaux contenus
- La gestion du temps assouplie
- L’équilibrage des combats
- L’amélioration du level design
- La présence d’une version française
On n’aime pas
- La qualité de la traduction
Merci d’avoir lu notre test de Persona 5 Royal sur PlayStation 4.