Test de Bakeru réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Également connu sous le titre d’Otogi Katsugeki Mameda no Bakeru: Oracle Saitarō no Sainan!!
- Action | Plateforme 3D
- Développé par Good-Feel | Édité par Spike Chunsoft
- Nintendo Switch – 30 novembre 2023 (Japon) | 3 septembre 2024 (Europe)
PC – 3 septembre 2024 - Ne comporte pas de sous-titres en français – PEGI 3
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Principalement connu pour ses jeux Nintendo, tels que Yoshi’s Crafted World ou Princess Peach: Showtime!, Good-Feel a en réalité été fondé, le 3 octobre 2005, par des vétérans de Konami. Voilà pourquoi Bakeru, la nouvelle production de la maison, s’apparente à ce point à Ganbare Goemon. Très remarqué lors de son lancement au Japon, le jeu de plateforme sera disponible en Occident grâce à Spike Chunsoft, à partir du 3 septembre 2024, contre 39,99 €, sur Nintendo Switch et PC.
Test de Bakeru sur Nintendo Switch
Par un heureux concours de circonstances, la minuscule Sun, du clan Issun, fait la rencontre fortuite de Bakeru, du clan Tanuki. En quête des héros de contes de fée, elle souhaite contrecarrer les plans de conquête du Japon de l’Oracle Saitaro et de ses Troupes du Festival. Sa taille réduite l’empêchant de mener à bien sa mission, l’ancien du clan Tanuki envoie Bakeru en renfort, bon gré mal gré.
L’histoire, très simple au demeurant, évolue légèrement au fil de la progression mais reste en retrait, compte tenu de la quantité de texte, supérieure à la plupart des jeux de plateforme. Les dialogues ont davantage une fonction de construction des personnages que de narration à proprement parler. En l’absence de localisation française hélas, il est impossible de profiter de l’humour qui caractérise l’écriture sans un bagage suffisant en anglais ou japonais. Mais cela n’empêche pas de pleinement apprécier le gameplay, aussi varié que dynamique.
Un level design sublime
À première vue, Bakeru ressemble à des titres tels que Ganbare Goemon: Kirakira Dōchū – Boku ga dancer ni natta wake, avec sa navigation sur une carte du monde, et Mystical Ninja starring Goemon, également représenté en 3D. On y incarne un tanuki éponyme, muni d’un taiko en guise d’arme, dans un jeu de plateforme plaçant l’accent sur les combats. Quoique confus en raison d’un framerate à la peine, ces derniers s’avèrent sensationnels grâce à l’input mapping par défaut, un bâton se trouvant sur chaque bouton de tranche. Les combos, enrichis à l’occasion de cette version occidentale, sont extrêmement simples à réaliser. De plus, Bakeru obtient quatre transformations qui garnissent encore la palette de mouvements.
Mais Good-Feel a surtout cherché l’inspiration du côté de Kirby et le monde oublié. Bonne idée de la part des cinq concepteurs ayant élaboré les niveaux et dont le génie dépasse manifestement celui du chef-d’œuvre de HAL Laboratory. On craignait qu’une forme de redondance s’installe à cause du grand nombre d’épreuves, dépassant les soixante. Mais les situations se renouvellent sans cesse et les mondes proposent différents niveaux de lecture. Ils regorgent notamment d’à-côtés avec des collectables à découvrir, sous forme de connaissances, de souvenirs et de tanukis cachés. En ligne droite, la durée de vie s’étale sur une dizaine d’heures mais il faut compter le double pour quiconque vise les 100%.
Le contenu est donc plutôt riche pour un jeu de plateforme et certains niveaux étonnent par leur longueur. Mais Good-Feel a parfaitement rythmé la progression avec des courses automobiles parfois, du jet-ski, du rail shooter et même, en guise de boss, d’authentiques combats de boxe. Là encore, on retrouve la démesure et la mythologie propres à Ganbare Goemon.
Le folklore japonais à l’honneur
La série de Konami apparaît aussi, en filigrane, dans la façon dont les développeurs dépeignent le folklore. Bakeru se déroule dans un Japon alternatif et particulièrement anachronique, où les héros de contes de fée, tels que Kintarō ou Momotarō, existent. Les coutumes prennent vie également, à l’image de la fête des sept herbes, incarnée par sept demoiselles Nanakusa à secourir, ou des festivals des lanternes qui se propagent à travers tout le Japon.
L’utilisateur s’arrête d’ailleurs dans chaque préfecture du pays, chacune représentée par un niveau dont la thématique s’inspire de la région dans le monde réel. On pense à l’abondance de champs de mikan à Ehime, par exemple. Les souvenirs que l’on récolte font d’ailleurs écho, la plupart du temps, aux activités locales avec des fanions, des spécialités culinaires et de nombreux accessoires. Bakeru peut les admirer à tout moment, à l’intérieur de la bouilloire volante qui fait office de quartier général.
On a aussi adoré les bribes de connaissance de Scoop et leurs plus de deux-cent-cinquante trivias à découvrir au fil des niveaux. Certaines correspondent, une fois de plus, à des anecdotes locales, mais d’autres sont plus universelles. On a notamment appris, au cours du test, à quoi correspondent les autocollants jaunes et rouges sur les câbles des aspirateurs. Captivant, désopilant, unique, ce recueil ne cesse de piquer la curiosité et se révèle finalement plus motivant qu’une simple collection de pièces identiques… à condition de comprendre l’anglais, le jeu ne bénéficiant pas, on le rappelle, de sous-titres en français.
Notre avis | 9
Good-Feel nous avait habitués aux jeux familiaux et on ne doutait pas de son savoir-faire en la matière. Avec Bakeru néanmoins, le studio de Kōbe s’adresse aussi aux vétérans, grâce à différents niveaux de lecture et un level design tout simplement somptueux. Dynamique, passionnant et puisant mille-et-une idées dans le folklore japonais, le jeu de plateforme est bien plus qu’un hommage à Ganbare Goemon. Des problèmes techniques demeurent, mais le plaisir de jeu, sans cesse renouvelé par des situations inédites, ne s’estompe absolument jamais.
On aime
- Le vibrant hommage à Ganbare Goemon
- Le level design de première classe
- La variété des situations
- Les à-côtés qui ont du sens
On n’aime pas
- L’absence de version française
- Le framerate à la peine
Merci d’avoir lu notre test de Bakeru sur Nintendo Switch.
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