Test de Road 96 réalisé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Roman visuel
- Développé et édité par DigixArt
- Sorti le 16 août 2021
- PlayStation 4 | PlayStation 5 | Xbox One | Xbox Series X | Switch | PC
- Sous-titré en français
- PEGI 16
- Toute l’actualité du jeu
DigixArt est un studio fondé en 2015 à Montpellier, ayant déjà acquis une certaine notoriété avec Lost in Harmony. C’est toutefois du côté de son deuxième titre, le plus confidentiel 11-11 Memories Retold, que l’on perçoit une filiation avec le présent Road 96. Cette fois-ci, l’histoire est racontée par l’intermédiaire de plusieurs personnages à la manière d’un rogue-like. Cette structure procédurale, peu commune pour une expérience narrative, permet-elle la construction d’un récit cohérent ?
Test de Road 96 sur PC
Pretoria est une dictature fictive de la fin des années 90. On est à quelques jours de la célébration des dix ans d’un attentat meurtrier, attribué à l’opposition politique du président en place. Dans cet état autoritaire, les manifestations sont interdites, les médias corrompus et les forces de police partiales. C’est dans ce contexte que l’on tente de fuir le pays, comme nombre d’adolescents, en se faisant le plus discret possible.
Pourquoi considère-t-on Road 96 comme un rogue-like ?
Road 96 prend la forme d’un road trip. Il laisse le choix du véhicule à la discrétion du jour : bus, taxi, automobile… Il est même possible de longer la route. Chacun de ces choix nous rapproche petit à petit de la frontière. Entre chaque voyage, ou pendant le trajet parfois, on accède aléatoirement à une séquence de jeu, nous permettant de rencontrer l’un des sept personnages « fil rouge » de l’histoire. On les rencontre avec plusieurs de nos avatars : à l’instar d’un rogue-like, le joueur recommence le voyage à chaque fin de partie.
Chacune de ces scènes est un délice à découvrir. Touchantes, drôles, loufoques : elles ont toutes une importance significative sur la petite histoire comme sur la grande. La petite concerne le joueur et l’adolescente en fuite qu’il incarne, tentant de survivre à chaque kilomètre parcouru et se préparant au mieux à la traversée de la dangereuse frontière. Elle englobe aussi les liens qui peut tisser le joueur avec les personnages qu’il rencontre, voire entre les personnages eux-mêmes. La grande concerne Pretoria et ses adolescents qui disparaissent, l’attentat et les élections qui approchent avec l’espoir d’une libération pacifique.
La narration reste-t-elle bien construite malgré l’aspect procédural ?
Ces rencontres ont beau être aléatoires, la structure de Road 96 s’avère cohérente. DigixArt dévoile progressivement les enjeux et les rebondissements de l’histoire grâce à des phrases d’apparence anodines quand on les découvre au début du voyage, mais qui prennent tout leur sens une fois les pièces du puzzle réunies. Jamais l’aventure n’a semblé incohérente. Une mécanique héritée des anciens jeux narratifs nous ramène toutefois à notre condition de joueur : les choix de dialogues sont manichéens et se concluent par « ce choix aura une conséquence ». Le récit reste cependant fluide et les phases annexes de gameplay sont diversifiées malgré tout.
À chaque rencontre ou presque, une courte séquence dynamise en effet la narration : mini-jeux d’arcade, jeu musical, recherche d’objet, jeu de tir… Sans oublier la composante essentielle de ce road trip, à savoir la gestion de la fatigue et de l’argent. L’ensemble peut même attirer les réfractaires aux jeux narratifs.
Notre avis | 7
Avec Road 96, DigixArt utilise intelligemment la structure procédurale pour proposer une expérience aussi passionnante du point de vue narratif que de celui-ci des composantes annexes. L’évolution du récit, que l’on pouvait craindre inconstant, est parfaitement maitrisée. Road 96 embarque le joueur et ses personnages jusqu’à son dénouement sans jamais nous perdre en route.