Test de Ghost Trick : Détective Fantôme réalisé sur Steam Deck et PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Point and click | Enquête
- Développé et édité par Capcom
- DS – 19 juin 2010
iOS – 16 décembre 2010
PlayStation 4 | Xbox One | Switch | PC – 30 juin 2023 - Entièrement localisé en français – PEGI 12
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Réalisé par l’emblématique Shu Takumi (Ace Attorney), Ghost Trick : Détective fantôme bénéficie d’une grande popularité auprès des amateurs de jeu d’enquête. D’abord disponible sur DS puis iOS en 2010, le titre n’est toutefois sorti sur aucun autre support depuis. Ce 30 juin 2023, Capcom le ressuscite sur PlayStation 4, Xbox One, Switch et PC et facilite l’accès à son immense classique. Mais le travail de modernisation reste minime cependant.
Test de Ghost Trick : Détective Fantôme sur Steam Deck et PC
Dans Ghost Trick : Détective fantôme, le joueur incarne l’âme d’un très jeune fantôme ayant perdu la mémoire. Quelques minutes après son décès, il est transporté dans un mystère qu’il tente de résoudre avant le lever du soleil. Qui est-il ? Quelle est la raison de sa mort ? Son destin semble lié à celui d’une jeune femme aux cheveux roux, nouvelle cible de ses agresseurs. Pour recouvrer la mémoire, il doit donc la protéger.
Un classique du jeu d’enquête
Sous la forme d’un fantôme, le joueur se déplace d’objet en objet, dans un rayon de quelques mètres. Pour atteindre un objectif situé au plafond par exemple, il hante d’abord une desserte, un sapin de Noël puis un chandelier. Quand sa progression est entravée par l’absence d’un objet à posséder, il réalise ce que l’on appelle un tour de fantôme dans l’espoir de modifier la topographie. En ouvrant une porte de placard, on éjecte une baballe. En secouant un bol, un beignet roule au sol. Ces événements créent parfois de nouveaux « points d’accroche » pour progresser.
Parmi ses autres pouvoirs, le joueur possède aussi la capacité à remonter le temps, sous conditions et dans une certaine limite. Quand un personnage est assassiné, il dispose de quatre minutes pour revivre ses derniers instants et éventuellement changer son destin. Les tours de fantôme servent alors à créer de nouveaux événements, pour attirer l’attention des personnages ou les obliger à se déplacer à un endroit précis. Le sablier qui s’écoule procure un sentiment de tension palpable, mais une option permet de recommencer à volonté. Dans plusieurs cas de figure, il faut minutieusement coordonner ses déplacements car certains événements ne se réalisent qu’une seule fois.
La dernière mécanique repose sur les appels téléphoniques. Dès qu’il apprend un nouveau numéro, le joueur emprunte le réseau pour se téléporter d’une scène à l’autre. L’intrigue, entièrement traduite en français mais conservant toutes les fautes de l’époque, s’étale sur une douzaine d’heures. Cette course contre-la-montre est électrifiante grâce aux musiques de Yasumasa Kitagawa, remixées pour l’occasion. Mais Ghost Trick : Détective fantôme doit surtout son excellente réputation à sa fin qui change complètement notre façon d’appréhender l’œuvre.
Une modernisation très légère
Malgré notre amour pour le jeu d’origine néanmoins, on reste sur notre faim concernant les nouveautés de cette modernisation. Au contraire de The Great Ace Attorney Chronicles par exemple, qui comportait du nouveau contenu, Ghost Trick : Détective fantôme n’apporte que quelques fonctionnalités supplémentaires. On dispose notamment d’une galerie d’illustrations, d’un lecteur de musique et de… taquins. Après tout, pourquoi pas ?
La réalisation est aussi sujette à débat. La résolution est adaptée aux systèmes d’aujourd’hui et l’anti-aliasing floute légèrement les modélisations, certes. Mais on regrette que le format de l’image soit bloqué à 4/3. Des bandes verticales encadrent donc l’écran de part et d’autre. Elles sont d’autant plus gênantes que sur Steam Deck, en 1280 × 800 pixels, des bandes horizontales apparaissent également. Néanmoins, les animations ultra-détaillées de l’époque sont toujours aussi fluides de nos jours. La démarche et leurs manières construisent véritablement la personnalité des différents personnages.
Capcom a aussi dû repenser les contrôles, à l’origine imaginés pour un écran tactile. Sur les systèmes qui en sont dépourvus, le joueur se déplace simplement à l’aide du joystick. Sur PC, on apprécie particulièrement la possibilité de jouer à la souris, d’une seule main, même si des raccourcis clavier se révèlent très pratiques. Enfin, l’écran tactile du Steam Deck est mis à contribution pour quiconque souhaite le pratiquer de cette façon. Mais l’appareil pesant quelques 669 grammes, il ne présente pas le même confort qu’une minuscule DS au creux de la main. On préfère en fin de compte l’agripper par les poignées.
Plus loin | Lire aussi le test de For What It’s Forth
Notre avis | 8
Ouf, Ghost Trick : Détective fantôme ne s’est pas perdu dans les limbes. Ce jeu d’enquête aux mécaniques intelligentes ressuscite sur toutes les plateformes du moment. Et il n’a rien perdu de ses qualités narratives. On aurait aimé que Capcom peaufine cette version en corrigeant des fautes qui persistent dans le texte, ou en l’adaptant aux écrans 16/9 d’aujourd’hui. On bénéficie au moins de remixes pertinents et les animations parfaitement découpées font toujours mouche. L’histoire est enfin si bien rythmée qu’on est à nouveau saisi par son mystère, même quand on connaît déjà la fin, surprenante à de nombreux égards.
On aime
- Le retour d’un immense classique
- L’intelligence des mécaniques
- La qualité des animations
- Le scénario passionnant
- La fin riche en surprises
- Les remixes musicaux
On n’aime pas
- L’absence de nouveautés
- Le format 4/3
- Les fautes de français déjà présentes en 2010