Test d’« Unicorn Overlord » sur Xbox Series X. S’inspirant de nombreux JRPG, le dernier Vanillaware en date délivre une expérience unique

Son développement a commencé en 2014, peu après le lancement de Dragon's Crown.

Test d’Unicorn Overlord réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version fournie par le distributeur.

Depuis le 8 mars 2024, Unicorn Overlord est disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X et Nintendo Switch, édité par Atlus au prix de 59,99 €. Dernière création de Vanillaware, réalisé par Takafumi Noma pendant près de dix ans, ce tactical-RPG massif se distingue paradoxalement en empruntant les systèmes de nombreux classiques. Attention, chef-d’œuvre.

Test d’Unicorn Overlord sur Xbox Series X

Retour à la high fantasy pour Unicorn Overlord dont l’univers rappelle GrimGrimoire et Dragon’s Crown. Le scénario, particulièrement générique, donne d’ailleurs une impression de déjà-vu. Le joueur incarne Alain, héritier légitime du trône de Cornia, en pleine reconquête après l’insurrection de Galvius contre la couronne. L’armée libératrice n’est d’abord qu’une étincelle de rébellion contre l’empire zénoïrien, qui s’étend sur l’ensemble du continent de Fevrith. Mais grâce au pouvoir de l’anneau de la licorne, hérité de la reine Ilénia, l’espoir renaît.

Hélas, le déroulement ne surprend jamais pour quiconque est rompu aux Triangle Strategy, Tactics Ogre et autres Fire Emblem. Du reste, on retrouve une faiblesse commune à ces diverses séries, à savoir des personnages si nombreux qu’ils se noient dans la masse. Mais le monde est construit minutieusement avec des quêtes secondaires qui développent leurs propres intrigues. Pour approfondir ou se rafraîchir la mémoire, une multitude d’archives détaillant le lore se déverrouillent petit à petit.

Une exploration libre

Au contraire de nombreux tactical-RPG mais à l’instar des vénérables Shining Force, l’exploration d’Unicorn Overlord est libre. C’est-à-dire qu’entre les affrontements, Alain peut se déplacer à sa guise dans les environnements. La carte de Fevrith se dévoile donc au fil de la progression qui s’étale sur une cinquantaine d’heures, présentant de nombreux points d’intérêt et, heureusement, de voyages rapides. Initialement, les déplacements sont limités aux territoires libérés mais en s’approchant des « frontières », des événements surgissent, ouvrant l’accès à de nouvelles batailles. L’expérience de réunification rappelle vaguement celle des Nobunaga’s Ambition.

L’exploration est également l’occasion de dénicher de nombreuses ressources pour réparer les cités ou certaines voies d’accès. Ce faisant, l’armée libératrice accède à de nouveaux services tout en augmentant sa réputation. Le catalogue de mercenaires est alors plus conséquent et, en échange de nombreuses médailles, la capacité des unités augmente. En vue des récompenses alléchantes, le prince ne doit donc jamais refuser d’aider son prochain.

Des combats en temps réel

Les mécaniques de combat rappellent, quant à elles, Ogre Battle 64: Person of Lordly Caliber avec une action se déroulant en temps réel. À vrai dire, Vanillaware s’est déjà prêté à cet exercice dans le cadre de GrimGrimoire bien sûr, mais aussi des phases de tower defense de 13 Sentinels: Aegis Rim. Les objectifs sont assez classiques mais le level design se révèle soigné avec des événements inédits (météo, prières, béliers…) au fur et à mesure que les batailles s’enchaînent. En l’absence de grille, les déplacements se font simplement à l’aide d’un curseur et la mobilité des unités définit la vitesse de déplacement. Leurs actions sont néanmoins limitées par une sorte de jauge d’endurance, à recharger en se reposant ou en stationnant sur une position préalablement conquise. Ce système a vocation à plafonner les équipes mais on n’échappe pas à quelques bataillons surmotivés et surpuissants.

Par ailleurs, en combattant sous la même bannière, les personnages développent une relation, à l’image des Fire Emblem les plus récents. Ces liens sociaux sont l’occasion de saynètes qui ne versent ni dans la mièvrerie, ni dans le fan service, eu égard au chara-design parfois évocateur qui caractérise le studio.

Une personnalisation sans limite

Lorsque deux unités s’entrechoquent, un duel automatique où il n’existe aucune part d’aléatoire s’ensuit. Les prédictions de résultat sont précises et inéluctables. Mais les manières de feutrer l’issue d’une joute sont pourtant multiples, à commencer par la possibilité d’échanger son escouade par une autre, à condition qu’elle se trouve dans son rayon et que sa jauge d’endurance le permette. L’utilisateur peut aussi modifier le positionnement de ses soldats ainsi que leur comportement avant chaque attaque.

Dans le domaine de la planification, Unicorn Orvelord excelle. Au sein d’une unité, jusqu’à cinq soldats sont positionnables sur une grille de six cases, altérant ses forces et ses faiblesses. L’immense variété de classes offre un panel de combinaisons d’une profondeur sans limite. Lors des duels automatiques toutefois, les compétences des uns et des autres ne se déclenchent pas au hasard. Au préalable, le joueur doit paramétrer chaque action comme les gambits de Final Fantasy XII. Certaines coulent de source, comme les archers visant avant tout les ennemis aériens. D’autres méritent davantage de réflexion, lorsque les mages priorisent les armures lourdes, sapant alors la couverture de l’arrière-garde, par exemple.

Des efforts d’accessibilité

Étant donné que l’on passe un temps considérable en menu, les joueurs n’ayant pas cette patience peuvent bien sûr s’agacer. Mais les tutoriels progressifs et parfaitement illustrés aident à ne pas décrocher. En outre, il existe quatre niveaux de difficulté à changer selon son bon vouloir. Dès qu’Alain se dirige vers une bataille relevée, un indicateur l’avertit de la difficulté pour lui conseiller de la reporter. À ce propos, le mode « normal » nous a peut-être semblé trop tendre, mais il constitue un choix idéal pour quiconque ne souhaite pas passer trop de temps à planifier ses assauts. Pour l’équipement, un raccourci se charge de toute façon de l’optimiser automatiquement.

L’accessibilité se manifeste aussi par une version française soignée quoique perfectible, dans la veine des éditions SEGA. On apprécie surtout la disponibilité d’Unicorn Overlord, dès le lancement, sur une multitude de plateformes, une première pour Vanillaware. Certes, le PC manque toujours à l’appel.

Une réalisation époustouflante

En résumé, le tactical-RPG s’avère respectueux du temps des joueurs, avec la possibilité d’augmenter la cadence en maintenant une gâchette, ou de sauter purement et simplement les animations de combat. Pourtant, ces dernières relèvent du travail d’orfèvre. Les regards sont détaillés, les mouvements sont fluides et les sprites sont immenses dans des décors somptueux. Les jeux de lumière n’apportent pas toujours le volume époustouflant de 13 Sentinels: Aegis Rim, mais les couleurs donnent parfois l’impression de se trouver face à une fresque. Les graphistes ont aussi soigné l’interface, ornée d’une centaine d’icônes, et la représentation de la carte qui ressemble à un diorama. Que dire des illustrations des plats qui, comme le veut la tradition de Vanillaware, ouvrent grandement l’appétit ?

Reste le volet musical assez surprenant pour un tactical-RPG. La bande-son, réalisée par Basiscape (studio fondé par Hitoshi Sakimoto, qui n’a pas participé aux compositions du titre), est légèrement moins épique que l’on pouvait s’y attendre. Alain passant beaucoup de temps à explorer les côtes, les cimetières et les temples aux rythmes d’un cycle jour/nuit, l’ambiance est souvent vaporeuse. Il arrive donc de traîner les pieds volontairement pour profiter de la magie de l’atmosphère.

Notre avis | 9

Note : 9 sur 10.

Puisant son inspiration dans de nombreux classiques (Ogre Battle, Final Fantasy XII, Fire Emblem, Shining Force, GrimGrimoire et tant d’autres), Unicorn Overlord se distingue par la liberté qu’il procure. Liberté d’exploration tout d’abord, l’armée libératrice s’aventurant dans l’immensité de Fevrith pour conquérir, unifier et reconstruire le continent. Liberté de personnalisation ensuite, en raison de la profondeur insondable des unités possibles. Seul le scénario pêche par manque d’originalité. On s’immerge malgré tout volontiers dans cet univers fantastique grâce à l’énergie que dégagent les graphismes, et la puissance de leurs animations. Cela devient presque une habitude. Mais Vanillaware réalise, une fois de plus, un immense chef-d’œuvre.

On aime

  • L’exploration libre
  • La profondeur tactique
  • L’accessibilité
  • Le réalisation époustouflante
  • L’ambiance éthérée

On n’aime pas

  • Le scénario qui manque d’imagination
  • Les personnages génériques

Merci d’avoir lu notre test d’Unicorn Overlord sur Xbox Series X.

Lire aussi | Les meilleurs jeux vidéo de 2024. Tous nos tests classés par note

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