Test d’Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Enquête
- Développé et édité par Nintendo
- Nintendo Switch – 24 août 2024
- Sous-titré en français – PEGI 18
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Depuis le 24 août 2024, les détectives de Nintendo sont de retour à l’occasion d’Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club. Réalisé par MAGES. Inc. sous la houlette de Yoshio Sakamoto, ce nouvel épisode est disponible en français, sur Nintendo Switch, contre 49,99 €. Il nous a surtout surpris avec son histoire qui franchit un seuil dans l’horreur psychologique.
Test d’Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club sur Nintendo Switch
Dans Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club, l’agence Utsugi enquête sur le décès d’un collégien, dont le visage a été recouvert d’un sac en papier arborant un sourire sinistre. Le mode opératoire rappelle celui d’Emio, l’Homme au sourire, un tueur en série qui a disparu depuis dix-huit ans. Les mystères entourant ses affaires, non élucidées, ont donné naissance à de nombreuses légendes urbaines, que les protagonistes se hasardent à connecter à leurs investigations.
Le gameplay d’il y a trente-cinq ans
Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club demeure un jeu d’enquête à l’ancienne, dans la droite lignée des jeux d’antan. Le joueur dispose de commandes à utiliser au bon moment pour progresser. D’un côté, on apprécie que ce troisième épisode prolonge harmonieusement l’expérience des remakes de MAGES. Inc., disponibles chez nous depuis le 14 mai 2021. De l’autre, on n’aurait pas été contre un assouplissement du gameplay parfois, qui conserve des lourdeurs d’époque. Il n’est notamment pas rare d’entamer le même sujet de discussion plusieurs fois d’affilée, pour ouvrir des dialogues inexplorés. L’option permettant de « réfléchir » offrant de meilleurs conseils qu’auparavant toutefois, on se retrouve plus rarement dans une situation de blocage, où l’on tente d’épuiser toutes les commandes possibles.
Un Famicom Detective Club authentique
Au premier abord, l’écriture donne aussi l’impression de provenir de l’ère 8 bits. L’histoire se déroule quelques années après Famicom Detective Club: The Missing Heir, et nos braves détectives ne sont munis, pour battre le pavé, que d’un carnet et d’un téléphone portable d’antan, qui ne capte pas toujours le signal et qui se décharge rapidement. Mais les personnages ont un peu perdu de leur candeur. Ayumi Tachibana, que l’on incarne régulièrement, occupe un rôle plus important au sein de l’agence Utsugi, par exemple. Cela n’empêche pas quelques situations loufoques, soulignant l’extravagance de certains personnages. Par ailleurs, en fermeture de la plupart des chapitres, les détectives ressassent les événements de la journée sous forme de quiz, pour s’assurer que l’utilisateur ait assimilé l’essentiel. Ces moments se révèlent redondants pour quiconque dévore le récit d’une traite… mais ils sont bienvenus pour ceux qui espacent leurs sessions de jeu.
Du point de vue de la structure, Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club ne renie pas non plus ses origines avec douze chapitres qui s’étalent sur une douzaine d’heures. Le rythme est mené tambour battant lors des premières minutes, tout comme il s’accélère à la toute fin du récit. Mais entre deux, l’enquête suit son cours sur le terrain, lentement, laborieusement. On a parfois l’impression de patiner mais ce caractère besogneux s’avère gratifiant quand retentit le jingle indiquant la découverte d’un nouvel indice.
PEGI 18
Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club semble donc reproduire avec authenticité l’expérience d’il y a trente-cinq ans. C’est du côté du récit que se trouve l’innovation, avec un traitement étonnamment sombre de thématiques difficiles à aborder. Au-delà de la légende urbaine, qui constitue un excellent point de départ pour construire le scénario, on s’étonne des violences psychologiques que subissent divers personnages de l’intrigue, versant parfois dans le thriller.
Pour notre part, on n’a pas entièrement adhéré au dénouement final. Mais que dire de l’épilogue, uniquement disponible après les crédits de fin ? Une scène animatique de vingt-cinq minutes remplit chacun des plot holes, détaillant rigoureusement les origines d’Emio. Violente, bouleversante, touchante, intense : à vrai dire, cette séquence ne prête justement pas à sourire. Mais son exécution, un véritable sans-faute qui fait écho aux douze heures d’enquête, nous a flanqué une gifle comme on n’en reçoit que trop rarement de la part de Nintendo.
Notre avis | 7
Ce nouvel épisode respecte scrupuleusement la formule d’il y a trente-cinq ans. Son gameplay reste assez lourd et l’enquête se développe trop lentement. Mais Emio : L’Homme au sourire – Famicom Detective Club parvient à nous surprendre avec la noirceur de son récit, inhabituelle pour un jeu de Nintendo. Alors que l’on clôture le dernier chapitre qui ne satisfait pas pleinement, un épilogue d’une brutalité sans pareille nous rattrape par le col pour nous coller une immense paire de gifles. Avec le plat et le revers de la main.
On aime
- Harmonieux avec les remakes récents
- La version française
- L’épilogue sensationnel
On n’aime pas
- Le gameplay à l’ancienne
- Le rythme de l’enquête
- Le dénouement discutable
Merci d’avoir lu notre test d’Emio – L’Homme au sourire : Famicom Detective Club sur Nintendo Switch.
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