Test de Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1 réalisé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Shoot ’em up
- Développé par Toaplan et Bitwave Games | Édité par Bitwave Games
- PC – 14 février 2023
- Ne comporte pas de sous-titres en français
- Toute l’actualité du jeu
Après M2 puis City Connection, Bitwave Games rend à son tour hommage à l’honorable Toaplan. Au-delà du meme produit par la version Mega Drive de Zero Wing, l’influence du studio est toujours perceptible de nos jours. La sélection de Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1 permet justement de constater son évolution sur quatre titres iconiques.
Test de Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1
Au programme de Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1, quatre jeux historiques sortis de 1987 à 1990. Comme les absents ont toujours tort, on regrette que Batsugun, parfois considéré comme le premier danmaku, ne soit pas de la fête. Mais comme City Connection a récemment présenté Batsugun Saturn Tribute Boosted, on ne s’en émeut pas plus que cela. On aurait également apprécié la présence de Tiger-Heli, dont la suite fait pourtant partie de la collection. De cette manière, on aurait encore mieux constaté l’évolution d’un studio qui a beaucoup œuvré pour que le genre sorte de ses propres codes. Mais la sélection se révèle extrêmement variée avec la présence d’un shoot ’em up à défilement horizontal et d’un run and gun.
Quels sont les shoot ’em up de la compilation ?
Twin Cobra
Le premier titre de la collection n’est autre que le célèbre Twin Cobra, suite du non moins célèbre Tiger-Heli. Sorti en 1987, il prend la forme d’un shoot ’em up à scrolling vertical avec une ambiance militaire. Il améliore tous les aspects de son prédécesseur avec l’intégration notamment d’un mode pour jouer à deux, loin d’être une norme à l’époque. Son système d’armement préfigure celui de Raiden (1990). En fonction de la couleur de l’orbe que l’hélicoptère ramasse, on obtient un tir différent parmi quatre : tir frontal, quatre directions, laser ou éventail.
Truxton
Sorti en 1988, Truxton est visuellement extrêmement riche. Par exemple, le sprite du vaisseau est différent en fonction de l’arme du joueur. Les tirs ont d’ailleurs tendance à couvrir une partie de l’écran, plus que dans d’autres jeux de cet époque. Mais en réalité, il s’agit d’un shoot ’em up de la vieille, voire très vieille, école. En cas de perte d’une vie, le joueur reprend au point de contrôle sans son équipement. Mais pour retrouver une forme optimale, il faut obtenir cinq améliorations au total. De plus, si l’on est trop gourmand avec les speed ups, le vaisseau devient une savonnette.
Zero Wing
Zero Wing adopte un défilement horizontal assez inhabituel pour Toaplan. Cette perspective le rapproche de classiques tels que Gradius et R-Type. D’ailleurs, le vaisseau est équipé de deux modules d’attaque et d’un rayon tracteur rappelant la Force chez Irem. Le joueur peut effectivement agripper certains objets ou ennemis pour s’en servir comme bouclier ou projectile. Visuellement, le titre tarde un peu à se distinguer mais l’esthétique Giger que l’on découvre vers la fin est assez singulière pour un shoot ’em up.
Out Zone
Prenant la forme d’un run and gun, Out Zone se rapproche sensiblement d’un Commando. Mais son rythme et les attaques ennemies font plutôt penser à Guwange qui sortira quelques années après chez CAVE. Le joueur peut donc tomber dans les précipices. On vise par ailleurs dans la direction dans laquelle on se déplace, à moins d’obtenir un tir nettement plus faible mais qui maintient l’attaque vers le haut. On ramasse parfois des armes surpuissantes, dont un bouclier tournoyant à la façon de Rygar. Mais il reste un jeu difficile à cause de l’endurance du cyborg que l’on contrôle. Comme dans Wonder Boy ou Joe & Mac: Caveman Ninja, une barre se vide progressivement. À zéro, on perd une vie.
L’émulation est-elle à la hauteur du patrimoine de Toaplan ?
Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1 n’est pas exactement une compilation à l’image de Teenage Mutant Ninja Turtles: The Cowabunga Collection ou Wonder Boy Anniversary Collection. Les quatre jeux sont séparés dans la bibliothèque et on ne navigue donc pas dans une interface, accompagnée de bonus parfois. On se contente ici des jeux dans leur forme presque la plus brute. Mais l’émulation se révèle satisfaisante et on n’a pas, dans nos conditions de test, décelé d’input lag.
On salue par ailleurs le traitement graphique réussi. Le joueur peut choisir un rendu pixelisé ou légèrement lissé, avec des scanlines en options. Les heureux possesseurs d’un écran rotatif peuvent profiter d’un mode tate comme le veut la tradition. Par contre, au lancement d’un titre, les bruitages ne fonctionnent pas toujours. On a parfois dû désactiver puis réactiver la musique pour que les SFX démarrent.
Bitwave Gamess a surtout soigné l’accessibilité à ces quatre jeux venus d’une autre époque. On apprécie particulièrement l’input mapping qui permet de rembobiner d’une simple pression. Mais on a aussi droit à d’autres options comme une réduction des hitboxes ou l’ajout de points de vie. La plus étonnante sert à éviter les tirs automatiquement. Cette fonctionnalité peut parfois se montrer salutaire, mais n’est en réalité pas tout à fait au point. Si l’on décide de ne pas toucher à la manette pour voir comment l’IA s’en sort, on se rend compte qu’elle se piège souvent toute seule.
Mais après tout, ce n’est pas uniquement ce que l’on recherche dans un portage de shoot ’em up. Et pour l’émulation en elle-même, Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1 est dans l’ensemble satisfaisant. Pour la sélection de jeux en revanche, on attend désormais les volumes suivants pour profiter, on l’espère, de toute la ludothèque Toaplan.
Notre avis | 6
Doit-on voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ? Toaplan Arcade Shoot ‘Em Up Collection Vol. 1 regroupe quatre jeux historiques du studio, mais peut-être pas ceux que l’on aurait espéré. Twin Cobra, Truxton, Zero Wing et Out Zone ici présents permettent cependant de retracer un fragment de l’histoire du studio. On ne se mettra jamais d’accord sur les absents d’une sélection, mais on peut toutefois reconnaître les qualités de l’émulation.
Toutes les options sont disponibles : crédits illimités, mode tate, rembobinage, sauvegardes rapides. Bitwave Games intègre également quelques options plus rares mais bienvenues comme la possibilité d’augmenter ses points de vie ou une esquive automatique. Celle-ci n’est pas 100% fonctionnelle, mais elle permet souvent d’éviter un impact.
Dans tous les cas, on espère que d’autres sélections à venir bénéficieront du même traitement. On ne serait pas contre Flying Shark, Dogyuun ou Batsugun. Oui, le patrimoine de Toaplan est immense, et ce premier volume paraît en conséquence un peu réduit.