Test de Separation : que signifie être seul ?

Test réalisé à partir d’une version fournie par Recluse Industries sur PlayStation 4 Pro avec le Playstation VR

Développé et édité par Recluse Industries
Sorti le 3 mars 2020 et disponible sur PlayStation 4

Qui de mieux que Martin Wheeler, seul et unique membre du studio Reclusive Industries, pouvait traiter la solitude en jeu vidéo ? Dans Separation le joueur voyage d’un bout à l’autre du monde en quête d’introspection. Separation est un témoignage aux personnes souffrant de dépression, un mal dont Martin Wheeler à lui-même souffert, suite à la disparition d’un être cher.

Le lancement du jeu peut étonner puisque Separation n’accueille pas le joueur avec un écran-titre. On se retrouve dans un désert avec quelques structures en piteux état, avant que l’aventure ne débute réellement dans un bunker. La direction artistique est frappante, avec un choix de couleurs et de décors étonnants. Tout ou presque fait penser à un monde post-apocalyptique qui semble vide de toute vie, exceptée la nôtre. L’exploration de l’univers est troublante avec une échelle des grandeurs incroyable. Tout ce qui nous entoure semble gigantesque et inaccessible, ce qui en est presque effrayant.

Separation est un simulateur de marche qui met le sens de la réflexion à l’épreuve. Il ne propose pas de combats : le but est de guider un faisceau lumineux en accomplissant diverses énigmes, afin de révéler les dessous de l’histoire du jeu.

Techniquement, Separation est très réussi pour un titre développé en solitaire. Les textures, bien que simplistes, sont nettes. On dénote cependant la présence d’un crénelage important mais il n’y a aucun temps de chargement, ce qui renforce l’immersion. La bande-son de Vector Lovers, le pseudonyme qu’utilise Martin Wheeler pour ses productions musicales, n’est pas en reste : les musiques sont magnifiques et font leur petit effet.

Le jeu est uniquement jouable à la manette avec un système de rotation angulaire ou libre depuis la dernière mise à jour. Pour interagir avec les différents puzzles, portes et autres joyeusetés, il suffit de diriger son regard dans la direction voulue et de presser le bouton d’action.

Le jeu reste est particulièrement généreux en options de confort pour limiter au maximum la cinétose chez les joueurs les plus sensibles. Separation est intégralement traduit en français mais à l’aide de Google Traduction selon les dires de Martin Wheeler. On le ressent malheureusement dans les textes et explications et il faut souvent interpréter les consignes disséminées ici et là.

Separation se termine en 4 h environ, ce qui est plus que correct pour un titre du genre. Le voyage proposé, et que l’on n’est pas prêt d’oublier, parlera sans doute aux amateurs de Fumito Ueda, par exemple. Les autres pourraient trouver à y redire car le sentiment de solitude et l’absence totale d’action ne peuvent pas plaire à tout le monde. Mais Separation est un jeu de réflexion avant tout, comme le sont Myst ou The Witness.

Separation nous emmène où on ne l’attend pas. Le titre de Recluse Industries est une réussite incontestable. L’ambiance folle qui s’en dégage donne envie d’y revenir sans cesse. L’histoire réserve son lot de surprises que l’on ne peut pas dévoiler pour ne rien divulgâcher, il faut la vivre soi-même pour comprendre à quel point Separation est marquant.

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