Test réalisé à partir d’une version commerciale sur PC (Ryzen 7 3700X, 32 Go de RAM, GeForce RTX 2070 8 Go)
Développé et édité par SEGA
Sorti le 9 juin 2021 et disponible sur Xbox One, Xbox Series X et PC
Interface | Anglais / Japonais |
Audio | Anglais / Japonais |
Sous-titres | Anglais / Japonais |
Test de Phantasy Star Online 2: New Genesis
Phantasy Star Online 2: New Genesis bouscule les conventions que SEGA respecte depuis vingt ans. Outre la simplification de ses systèmes et la souplesse de sa prise en main, ce nouvel épisode de Phantasy Star Online prend la forme d’un monde ouvert, une première pour la série. L’exercice est périlleux mais en s’inspirant des modèles de l’exploration japonaise, SEGA ouvre un monde de possibilités pour les ARKS.
Depuis Central City qui fait office de hub, les joueurs peuvent explorer Aelio et découvrir ses différentes zones. Le monde s’avère assez compact mais de nouvelles régions sont attendues au fil des mises à jour. Pour l’heure, il est déjà possible d’explorer ses contrées les plus reculées grâce à un système de balises rappelant Xenoblade Chronicles X. Lorsque l’on découvre un dispositif Ryuker, on peut s’y téléporter instantanément et s’en servir pour accéder à son espace de stockage. Ils servent aussi de point de contrôle en cas de défaite.
Phantasy Star Online 2: New Genesis rappelle aussi The Legend of Zelda: Breath of the Wild avec ses cocons et ses tours qui parsèment la carte. Ces édifices abritent toutefois des défis plutôt que des casse-têtes, à relever seul ou à plusieurs pour gagner des points de compétences. Mélangeant plateformes, combats ou missions chronométrées, ces salles d’entraînement apportent un soupçon de variété et poussent à l’exploration d’Aelio.
Celle-ci se révèle extrêmement agréable parce que les personnages sont d’une agilité sensationnelle : on peut non seulement sauter à des hauteurs insoupçonnables mais on a aussi la capacité de planer souplement à travers les cieux. Quand un point d’intérêt se trouve dans les parages, le MAG du joueur s’active pour indiquer la bonne direction. Ces petits compagnons bien connus des joueurs de PSO n’ont d’ailleurs plus que cette fonctionnalité, dans la mesure où les systèmes de Phantasy Star Online 2: New Genesis sont extrêmement simplifiés.
Les combats sont notamment plus accessibles avec l’abandon des attaques à déclencher dans le bon tempo, pourtant la signature de PSO. On gagne cependant en confort grâce à la possibilité de fusionner des armes de la même série. On peut imaginer une épée croisée à un bâton, permettant d’ajouter à sa palette d’actions des compétences issues de deux classes différentes sans avoir besoin de changer d’arme. Les ennemis, peu nombreux pour l’heure, sont suffisamment variés pour obliger le joueur à adapter sa stratégie et assurer la profondeur du système de combat.
Pour baliser la progression du joueur, les missions se déclenchent en fonction du Battle Power, un score qui dépend du niveau, de l’équipement et des compétences. Actuellement, il ne faut qu’une quinzaine d’heures pour boucler la campagne principale et il est impossible de dépasser le niveau 20 pour chacune des six classes disponibles. Phantasy Star Online 2: New Genesis manque tout de même de missions annexes favorisant le multi.
On peut toujours créer une équipe mais il suffit d’être dans une zone avec d’autres joueurs pour partager l’expérience. Certains ennemis gigantesques apparaissent spontanément et mobilisent les trente-deux joueurs du serveur ! On les appelle les DOLLS. Phantasy Star Online 2: New Genesis se déroule plusieurs centaines d’années après Phantasy Star Online 2 et les ARKS semblent avoir trouvé une planète de résidence. La paix est toutefois troublée par ces créatures mécaniques dont on apprendra l’origine dans les extensions à venir.
Post-scriptum : Phantasy Star Online 2 ou Phantasy Star Online 2: New Genesis ?
Le titre s’avère trompeur : Phantasy Star Online 2: New Genesis n’est pas une extension de Phantasy Star Online 2. Il s’agit d’aventures distinctes d’ailleurs très nettement séparées par plusieurs centenaires. Les deux épisodes partagent toutefois quelques points communs pour faciliter le passage de l’un à l’autre, quel que soit celui par lequel on commence.
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Bonne nouvelle : SEGA n’a pas tiré un trait sur Phantasy Star Online 2 et son contenu gargantuesque. Les deux jeux sont disponibles directement depuis le même client et proposent deux expériences aux philosophies très différentes. Autre bonne nouvelle : les achats in-app sont partagés entre les deux jeux. En effet, il est possible d’utiliser son personnage historique dans le nouvel épisode et de conserver une grande partie de son inventaire, bien que sa progression soit remise à zéro.
De la même manière, un joueur découvrant la série avec Phantasy Star Online 2: New Genesis peut parfaitement basculer sur Phantasy Star Online 2 après avoir fait le tour de sa courte campagne principale, en utilisant le même personnage. D’un point de vue de l’histoire, cela ne pose pas de problème majeur puisque celle de Phantasy Star Online 2: New Genesis n’en est qu’à ses balbutiements. Le personnage que l’on incarne sort d’un pod sur une planète inconnue après un demi-millénaire, rappelant une nouvelle fois Xenoblade Chronicles X. Ce ressort scénaristique, vu et revu, permet de nettement différencier les deux aventures tout en conservant quelques liens de parenté.
Bien que SEGA ait largement insisté sur les améliorations graphiques de Phantasy Star Online 2: New Genesis, on retrouve aussi de nombreux éléments de personnalisation des personnages de l’opus précédent. L’éditeur a toutefois été largement enrichi et décloisonné pour l’occasion et donne même la possibilité de mélanger des parties humaines à des éléments de CAST, par exemple. Après tout, pourquoi pas ?
Question contenus, Phantasy Star Online 2: New Genesis s’avère aujourd’hui très limité, comme l’était Phantasy Star Online 2 lors de son lancement en 2012. Avec moins de classes disponibles et moins d’activités aussi (en l’absence d’élevage de MAG, de pêche, de casino, d’événements spéciaux…), on a tôt fait de défricher Aelio. Une mise à jour prévue à l’automne devrait cependant ajouter deux nouvelles zones, de nouvelles classes et augmenter la limite de niveau à 35.
Dans tous les cas, Phantasy Star Online 2 et Phantasy Star Online 2: New Genesis sont deux jeux séparés et il n’y a pas non plus besoin d’avoir joué à l’un pour profiter de l’autre. Au-delà de la manie qu’à SEGA à semer la confusion dans ses titres (Phantasy Star Online: Episode II n’a rien à voir avec Phantasy Star Online 2, par exemple), Phantasy Star Online 2: New Genesis offre au moins une transition en douceur. Il ne condamne pas non plus le sort de Phantasy Star Online 2, comme c’était le cas pour Phantasy Star Online ou Phantasy Star Universe.
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Il y a même fort à parier que les deux jeux cohabitent sur le long terme. Les expériences sont en réalité très complémentaires et si Phantasy Star Online 2 est une institution du hack and slash, Phantasy Star Online 2: New Genesis est désormais un MMORPG. Si le suivi de la part de SEGA est à la hauteur, ce nouvel épisode est peut-être même l’étoile montante d’un genre où les nouveaux succès sont rares.