Test de Hundred Days : est-il une bonne introduction à l’œnologie ?

Hundred Days vient tout droit du cœur d’Yves Hohler, passionné par le jeu vidéo et le vin. Cent jours représentent en réalité la durée de vie d’une feuille de vigne. Le titre s’avère étonnamment poétique et amène le joueur en Italie, dans un vignoble piémontais. Développé par Broken Arms Games, Hundred Days est d’abord sorti sur PC et Stadia le 13 mai 2021. Il est aujourd’hui disponible sur iOS et Android pour gérer son domaine viticole sur le pouce.

VersionsSortieDéveloppeurÉditeurPrix
PC13/05/2021Broken Arms GamesBroken Arms Games20,99 €
Stadia13/05/2021Broken Arms GamesBroken Arms Games24,99 €
Android13/10/2021Broken Arms GamesPixmain5,99 €
iOS13/10/2021Broken Arms GamesPixmain5,99 €

Sommaire

Qu’est-ce que Hundred Days ?

Hundred Days est un jeu de gestion viticole où le joueur se trouve à la tête d’un vignoble. On y incarne Emma, londonienne débarquant dans la région du Piémont après avoir hérité d’un vignoble. Elle n’est hélas pas experte en vin mais, au fil de l’histoire, plusieurs personnages dont le précieux Gianni apparaissent pour lui apprendre les bases du métier.

Broken Arm Games mélange habilement plusieurs genres. Pour réaliser une action, le joueur dispose d’un plateau composé de plusieurs cases. On commence avec un plateau de trois cases sur trois. Le nombre est important puisqu’il détermine les cartes que le joueur peut utiliser en fonction de l’espace disponible. Le plateau semble tout d’abord minuscule mais on a la possibilité de l’agrandir selon un arbre de progression, augmentant ainsi la possibilité de jouer plusieurs cartes.

Les cartes représentent des actions viticoles. Elles se caractérisent par une forme, par le nombre de tours ou de jours nécessaires pour accomplir la tâche, par les conditions météorologiques et par leurs prix pour certaines. Par exemple, l’une des premières cartes que l’on reçoit est le désherbage. Elle possède une forme de tétrimino T, requiert deux jours intra-jeu ainsi qu’un temps ensoleillé et coûte 300 €. Ainsi, le joueur doit jongler entre les cartes de différentes formes et l’espace disponible, tout en respectant un certain ordre dans les actions ainsi que la saisonnalité.

Comment fait-on le vin ?

Au cours du mode histoire, l’exigeant et omniscient œnologue Gianni initie Emma à l’art du vin. Si on commence effectivement par le désherbage, on égourmande ensuite. Après quoi, on effectue un éclaircissage quand vient enfin le moment des vendanges. En même temps, le joueur doit aussi inspecter les grappes de raisin pour choisir le meilleur jour des vendanges, ou vérifier si le cépage n’a pas besoin d’un traitement particulier. Ces activités viticoles sont représentées par des cartes vertes.

Après les vendanges, le joueur doit vinifier le vin à l’aide des cartes bordeaux. Les étapes de la vinification dépendent de la couleur du vin, rouge ou blanc, et vont du foulage jusqu’à l’embouteillage, en passant par la fermentation et le vieillissement. Les développeurs expliquent le processus simplement et de façon aussi ludique qu’immersive. Un journal d’activités permet de revoir la marche à suivre. L’outil est indispensable quand on gère plusieurs cépages et que notre main déborde de cartes en tout genre.

Si on se contente au début de poser les cartes dans le bon ordre, on peut par la suite mieux analyser les résultats de nos cépages pour les améliorer. Le tutoriel est hélas court mais très intéressant. Il pousse le joueur à toucher à chaque jauge pour en découvrir les effets. Quelle quantité de bourgeons couper ? Vaut-il mieux avoir plus ou moins de tanin ? Combien de temps faut-il vieillir ? Quel ferment utiliser ? Chaque cépage est différent et Hundred Games est une invitation à la découverte de cet art complexe mais passionnant.

Évolue-t-on dans nos compétences viticoles ?

En dehors de l’augmentation du nombre de cases disponibles sur le plateau, trois autres arbres d’améliorations sont disponibles : le hangar à outils, le vignoble et l’entrepôt. Les améliorations étant visibles, on sait vers quelles compétences se tourner. Pour en débloquer une, on doit atteindre un certain niveau de réputation et de l’argent. On gagne des points de réputation en accomplissant des commandes spéciales : certains clients demandent un cépage précis, avec une note sur cent, ou encore avec une acidité déterminée. Les commandes spéciales sont également celles qui rapportent le plus d’argent.

Dans le hangar à outils, on débloque plusieurs cépages, la possibilité d’employer du personnel ou encore d’acquérir des tracteurs. Ces derniers servent notamment à diminuer le nombre de tours de certaines actions viticoles. L’arbre du vignoble débloque quant à lui des ferments, des fûts et des cuves pour le vieillissement. Dans l’entrepôt enfin, les améliorations vont de la possibilité de faire de la publicité radio jusqu’à des visites guidées, en passant par la création d’un e-commerce.

On regrette toutefois que, comme dans Academia: School Simulator par exemple, les différents embranchements ne se débloquent qu’avec l’argent, même si la réputation entre en jeu. On aurait préféré une ressource supplémentaire liée à la connaissance. Par exemple, on doit à la fois acheter l’amélioration qui débloque le fût traditionnel, puis le fût en lui-même. Dans tous les cas, on peut améliorer le vignoble, le hangar et l’entrepôt. Somme tout, cela représente de très nombreuses heures de vendanges pour obtenir et tester chaque amélioration.

Hundred Days est-il bien adapté au mobile ?

Initialement sorti sur PC, Hundred Days peut à présent être pratiqué sur mobile. Pour cette occasion, le contenu du titre reste intact avec ses modes histoire, continu qui s’apparente à un bac à sable et défi. Le joueur doit y accomplir de multiples objectifs, comme produire des vins avec six cépages différents dans un nombre de tours limité. Les contrôles du titre sont entièrement tactiles et il n’est pas possible d’y jouer avec une manette. Mais les commandes sont bien retranscrites.

Le journal d’actualités ainsi que les lettres de Bepe ont une police manuscrite et légèrement petite, mais l’ensemble reste lisible. On salue surtout le contraste des couleurs entre le texte et le support, très agréable et reposant pour l’œil. De façon générale, le jeu est très agréable sur téléphone grâce à ses commandes instantanées. Le titre est également bien optimisé même sur un appareil relativement modeste (Google Pixel 3 dans nos conditions de test).

Hundred Days est-il une bonne introduction à l’œnologie ?

Hundred Days possède un univers fascinant et enivrant. Si l’objectif d’Yves Hohler est que l’on découvre les étapes de la viticulture, il a transmis bien plus que cela. En partageant sa passion, il a probablement fait naître cette passion chez d’autres joueurs. Malgré un mode histoire court et une fin expéditive, on aimerait volontiers gérer ce vignoble italien.

On lit et relit les notes de notre journal, qui dévoile les caractéristiques de chaque cépage. On ouvre grand les oreilles quand Gianni ou Théo expliquent les actions et leurs conséquences pour le vignoble. À ce titre, les explications sont simples et complètes et malgré l’usage d’un vocabulaire très technique. Le joueur ne ressent jamais le besoin de chercher sur Google la définition des termes employés. On aurait dégusté avec grand plaisir davantage d’échanges théoriques. On aurait surtout aimé participer au fameux podcast dédié au vin. Le processus d’embouteillage est lui aussi captivant : qui n’a pas rêvé de concevoir sa bouteille en choisissant forme, couleur, bouchon, étiquette et en y apposant sa marque ?

Les données dont dispose le joueur sont nombreuses et doivent être manipulées avec finesse. Si l’égourmandage, le nettoyage et la réparation des machines, la vinification et autres activités viticoles semblent répétitives, on n’arrête pas de jongler avec les jauges et les données pour obtenir un précieux cru et devenir enfin maître œnologue. Il ne manque qu’à goûter à son produit. Pour le reste, on s’y croirait.

Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur sur Android (Google Pixel 3)

Hundred Days

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