Test de « Yakuza: Like a Dragon » sur PC. Ce JRPG n’a pas à rougir devant les cadors de la discipline

Avec ce septième épisode, Ryu Ga Gotoku Studio ouvre un nouveau chapitre de sa série Yakuza.

Test de Yakuza: Like a Dragon réalisé sur PC à partir d’une version fournie par le distributeur.

Le 10 novembre 2020, en même temps que la nouvelle génération de consoles, SEGA lancera la nouvelle génération de Yakuza avec Yakuza: Like a Dragon. En rupture totale avec les anciens épisodes, ce JRPG, développé par Ryu Ga Gotoku Studio, sera disponible sur PlayStation 4, Xbox One, Xbox Series X et PC à partir de 59,99 €. Cette formule inédite semble expérimentale mais d’ores et déjà promise un bel avenir.

Lire aussi | « Like a Dragon », anciennement « Yakuza ». Liste complète de tous les jeux de la saga de 2005 à aujourd’hui

Test de Yakuza: Like a Dragon sur PC

Nouveau protagoniste, nouveau système de jeu… Avec Yakuza: Like a Dragon, Ryu Ga Gotoku Studio balaie quinze ans d’excellence d’une formule bien rodée. Le pari est osé pour un épisode à cheval entre deux générations de consoles et qui se présente comme une porte d’entrée idéale pour de nouveaux publics. Que les yakuzas vétérans n’aient aucune crainte. Les mutations opérées pour Yakuza: Like a Dragon n’enlèvent rien aux nombreuses qualités de Yakuza.

Aucun épisode n’avait été aussi décalé

Pour couvrir son capitaine, Ichiban Kasuga est condamné à quinze ans de prison. Mais contrairement à Kazuma Kiryū, Ichiban ne retrouve pas sa liberté dans la peau d’une légende. Il est même abandonné par Masumi Arakawa, son patriarche. Pour lever le voile sur cette trahison, le yakuza rompu doit gravir tous les échelons de la société. Il n’est pas seul cependant. Les intrigues d’un infirmier devenu SDF, d’un policier mis à pied et d’une hôtesse esseulée se recoupent avec celle d’Ichiban. Le scénario est toutefois long à se mettre en place et la narration se révèle assez confuse, par moment.

Mais Yakuza: Like a Dragon reste Yakuza. L’humour est omniprésent malgré la noirceur de sa trame narrative. Aucun épisode n’avait été aussi fou avec des répliques hilarantes, des gags à la limite de la bienséance et des références en pagaille au jeu vidéo.

Un JRPG dans la veine de Dragon Quest

Il n’est pas étonnant que Yakuza: Like a Dragon prenne la forme d’un jeu de rôle. Il ne raconte effectivement pas l’histoire d’un personnage mais d’un groupe. La structure n’est pas différente des autres Yakuza avec un monde ouvert de quinze chapitres, mais l’aspect beat ’em all disparaît entièrement au profit de combats au tour par tour rappelant Dragon Quest, dont Ichiban est d’ailleurs un grand fan.

Leur déroulement est parfaitement classique avec des attaques élémentaires et des coups critiques à la clé. Ils sont cependant aussi dynamiques que dans Super Mario RPG: Legend of the Seven Stars, par exemple. En appuyant sur certaines touches dans le bon timing, on augmente ses attaques ou amoindrit les dégâts que l’on subit. Les personnages peuvent attraper les objets à proximité pour des dégâts supplémentaires, dans la plus pure tradition de Yakuza, et même profiter du trafic pour qu’un ennemi percute un véhicule. Certains combats sont particulièrement ardus néanmoins et peuvent légitimement décourager.

Une agence d’intérim fait ici office d’Abbaye des vocations. Les personnages peuvent changer de job et même en déverrouiller de nouveaux, ancrés dans la réalité de notre monde. Au lieu de mage, guerrier ou voleur, on peut ici devenir cuisinier, garde du corps ou même idol. Les équipements et les techniques sont également adaptés au monde de Yakuza : un musicien combat avec une guitare et un sort électrique prend ici la forme d’un coup de taser, par exemple. On regrette que changer de job soit si pénalisant car il faut repartir de zéro à chaque fois.

Les activités dépeignent un Japon plus vrai que nature

L’exploration reste dans la veine des épisodes précédents. Des tonnes d’activités annexes jonchent les cartes, dont les traditionnels objectifs d’achèvement et les mini-jeux loufoques dont Ryu Ga Gotoku Studio a le secret. Seul Isezaki Ijincho, le grand quartier de Yokohama que l’on parcourt, semble moins organique que Kamurocho et Sotenbori, parce qu’il est beaucoup plus vaste.

Les points d’intérêt ne manquent toutefois pas. Que serait Yakuza sans ses nombreuses activités ? Yakuza: Like a Dragon ne déroge pas à la règle avec d’excellents mini-jeux, des objectifs secondaires, des missions annexes et des objets à collectionner. Ces à-côtés dépeignent un Japon plus vrai que nature, tel qu’il est rarement représenté en jeu vidéo, invitant le joueur à flâner dans des quartiers malfamés. Ils influencent aussi les combats de bien des manières grâce à l’interconnexion qui unit tous les éléments du jeu.

Pour se divertir entre deux tunnels de combats, on retrouve sans déplaisir les traditionnels karaokés avec de nouvelles chansons, les cages de baseball ou les salles d’arcade du Club SEGA qui contiennent Fantasy Zone,Super Hang-On et Virtua Fighter 5: Final Showdown. D’autres jeux plus ambitieux ont été spécifiquement développés pour Yakuza: Like a Dragon.

Des petits boulots pour gagner sa pitance

Dans l’un d’entre eux, Ichiban doit parcourir les rues à vélo pour ramasser toutes les canettes éparpillées au sol. Étonnamment fun, ce petit boulot permet de recycler son butin contre des objets rares et coûteux. Des concurrents, des pièges et des bonus pimentent les parties. Un autre, Dragon Kart, est un clone de Mario Kart (ou Team Sonic Racing pour rester chez SEGA) avec quatre Grands Prix et des objets à ramasser : accélérateurs, missiles etc. Cet authentique jeu dans le jeu pourrait prétendre à un hors-série de Yakuza à part entière.

L’activité demandant le plus d’investissement reste néanmoins l’administration de l’entreprise Ichiban Confections. Comme la gestion d’un cabaret club ou d’un parc immobilier dans d’autres épisodes, Ichiban prend ici la tête d’une société qu’il doit faire florir grâce à ses talents d’entrepreneur. L’ex-yakuza doit non seulement gérer les lieux d’exploitation mais aussi les investisseurs, l’ensemble des employés, leur recrutement, leur formation… et leur licenciement. On doit enfin convaincre les actionnaires en les confrontant régulièrement dans un mini-jeu de réflexes, permettant d’augmenter la valeur des actions de l’entreprise. On ne peut pas vraiment passer à côté ce pan de Yakuza: Like a Dragon car l’argent revêt ici une importance particulière.

Des à-côtés interconnectés

Une salle de cinéma vintage programme aussi des films soporifiques. Ichiban peut les visionner grâce à des QTE. En appuyant sur les boutons au bon moment, le joueur peut chasser des moutons que l’on croirait issus de Catherine et qui tentent d’endormir notre héros. Comme les précédentes, cette activité est suffisamment profonde pour que l’on y revienne régulièrement, notamment parce que la programmation du cinéma est à se tordre de rire. D’autres objectifs balisent également la progression. Par l’intermédiaire du site Internet Part-Time Hero.com, le joueur déverrouille des récompenses selon le nombre d’ennemis abattus, les kilomètres parcourus et des missions de sauvetage. Un Sujidex enfin, sorte de Pokédex permettant de recenser les adversaires « à souci », demande beaucoup d’énergie pour découvrir toutes les « créatures » de Yakuza: Like a Dragon.

On pourrait presque se décourager devant tant d’activités mais les éléments sont si bien interconnectés qu’il est toujours intéressant de sortir des sentiers battus. Selon ses actions, on peut augmenter les différentes statistiques d’Ichiban et les relations entre personnages. En combat, cela permet d’éviter certains statuts ou de lier les attaques. Quand on prend la mesure de tous les réglages effectués par Ryu Ga Gotoku Studio pour connecter chaque quête, chaque action, chaque découverte à son système de combat, on s’ébahit devant l’expertise avec laquelle le tour par tour a été bâti. Seul l’équilibrage de la difficulté fait défaut à ce nouveau système.

Plus loin | Lire aussi les tests de JapanPop et Taikenban

Notre avis | 8

Note : 8 sur 10.

Yakuza: Like a Dragon n’est pas un hors-série et il n’a rien d’un épisode de transition. Cet opus, le premier réalisé par Ryosuke Horii, n’a aucune raison de rougir devant son héritage et encore moins devant les cadors du jeu de rôle japonais. Il pêche par son scénario confus, des mécaniques trop académiques ou des déséquilibres dans la progression. Mais les à-côtés permettent de pleinement se plonger dans son univers comme rarement dans le genre. Yakuza: Like a Dragon a d’ores et déjà un statut de grand classique, au même titre que Shin Megami Tensei ou Dragon Quest. Comme quoi, un Horii peut en cacher un autre…

On aime

  • Enfin de la nouveauté !
  • Des mécaniques de JRPG solides
  • L’humour omniprésent
  • Les nombreuses activités annexes

On n’aime pas

  • L’histoire parfois confuse
  • La difficulté déséquilibrée
  • Repartir de zéro en changeant de job

Merci d’avoir lu notre test de Yakuza: Like a Dragon sur PC.

3 commentaires

    • Merci pour ton message ! Tu peux y aller les yeux fermés. Je pense même que ça plaira beaucoup aux non-amateurs de JRPG car il ne répond à aucun code / cliché du genre. C’est vraiment une claque. Bonne soirée 🙂

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