Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur sur Oculus Quest (128 Go)
Développé par et édité par Cyan Worlds
Sorti le 10 décembre 2020 et disponible sur Oculus Quest
| Interface | Anglais |
| Audio | Anglais |
| Sous-titres | Anglais |
Depuis sa sortie de 1993, Myst a connu de nombreux portages qui le rendent accessible sur les machines modernes. Le classique du jeu d’énigme n’a toutefois jamais été repensé en profondeur, jusqu’à sa version Oculus Quest, sous la forme d’une expérience en réalité virtuelle. Myst étant notamment célèbre pour ses plans fixes à cliquer, l’expérience VR permet-elle de le découvrir sans le dénaturer ?
Dans Myst, on incarne un personnage dont on ne connait pas l’identité et qui se trouve d’une façon inexpliquée sur une île mystérieuse. L’île n’est pas habitée mais la trace de l’humain se découvre par un bateau à moitié immergé, une bibliothèque où l’on peut lire de précieux ouvrages, une fusée dans laquelle on ne peut pas monter, de nombreux leviers aux effets invisibles et d’autres engins incompréhensibles de prime abord. Puis un mot que l’on ramasse, le premier indice, nous plonge dans engrenage d’énigmes.
Tout comme dans le Myst d’origine, on explore et on résout les puzzles à la première personne. Ce choix fait par les développeurs il y a maintenant vingt-sept ans pour renforcer l’immersion, est toujours parfaitement propice à une ambiance inquiétante. Les plans fixes, qui ont fait le charme de Myst, ont cédé leur place à des environnements entièrement modélisés en 3D que l’on peut explorer librement. On pourrait craindre que l’expérience soit altérée, mais elle est en réalité sublimée.
On a même le sentiment que Myst a été pensé pour la VR : son univers est extrêmement propice à l’évasion et certains passages claustrophobiques font sensation. La principale différence est que l’on n’interagit plus avec les éléments du décor en cliquant dessus. Chaque action est réalisée par le joueur lui-même : on appuie sur de boutons, on tourne des commutateurs, on ferme les portes à la main, en réalisant le mouvement physiquement. Le motion gaming précis permet de parfaitement s’immerger.
Les livres, qui sont au cœur des énigmes de Myst, sont très agréables à feuilleter. Le voyage d’un âge vers un autre provoque un sentiment d’extraordinaire car on voit, on touche et on reconnait les lieux décrits au fil des pages, fidèlement retranscrits. À ce titre, l’écriture simple et précise des textes que l’on trouve in-game donne une âme et une présence à l’île.
Mais la réalité virtuelle fait plus que favoriser l’immersion. Elle contribue au gameplay. Dans Myst, le joueur doit continuellement résoudre des énigmes. Quand on actionne un mécanisme, des indices sonores aident le joueur à spatialiser l’effet d’une action. Par exemple, lorsqu’on alimente en énergie hydraulique les tuyaux d’un ascenseur, on est guidé par le son de l’eau. Les bruitages font partie de l’ambiance mais servent également de guide, ce qui n’était pas le cas dans le Myst d’origine.
Dans Myst en réalité virtuelle, on peut profiter d’une expérience sur mesure grâce à de nombreux réglages possibles. Du mode de navigation (par téléportation ou mouvements fluides), jusqu’au choix des degrés de la rotation de la caméra, en passant par la définition de la main principale du joueur, les options sont expliquées et présentes en nombre pour éviter toute forme de cinétose. Cette nouvelle mouture est de fait très accessible, à condition de lire l’anglais toutefois : la version française, pourtant présente dans le Myst de 1993, semble s’être échouée au large de l’île.
Mise à jour du 5 janvier 2021 : si l’on a regretté l’absence de la version française dans notre test du 21 décembre 2020, Cyan nous a confirmé par e-mail qu’elle serait de retour dans une mise à jour à venir. On ne manquera pas de le signaler dès qu’elle sera de nouveau disponible.







