Test de « WorldEnd Syndrome » sur Switch. Un roman visuel mystérieux qui cède sa place à la romance

Test de WorldEnd Syndrome réalisé sur Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur.

  • Roman visuel
  • Développé par Toybox | Édité par PQube
  • 14 juin 2019
  • PlayStation 4 | Switch (PlayStation Vita au Japon uniquement)
  • Ne comporte pas de sous-titres en français
  • PEGI 16
  • Toute l’actualité du jeu

Grâce aux efforts d’éditeurs comme PQube, nos consoles actuelles connaissent un véritable Eldorado du roman visuel. Cette diversité s’incarne notamment par la qualité technique grandissante de certaines de ces productions, brouillant les lignes avec l’animation traditionnelle. L’excellent Steins;Gate Elite fait office de porte-étendard. Bien que sa sortie reste relativement confidentielle, WorldEnd Syndrome répond parfaitement à ce cahier des charges.

Test de WorldEnd Syndrome sur Switch

Le héros se dirige vers la ville de Mihate, dans le cadre d’un changement d’établissement scolaire. Il habite désormais dans une ancienne demeure familiale, à la suite suite d’un traumatisme important. Hagard, il ouvre les yeux dans un train de campagne, réveillé par la journaliste Yukino qui emprunte le même chemin pour les besoins d’un reportage.

Cette bourgade semble en effet marquée par un phénomène surnaturel revenant tous les cent ans. À cette occasion, les défunts (ou yomibito) traversent le voile pour apporter dans leur sillon la terreur aux habitants. Le « club de recherche sur les études tribales », association officieuse du lycée local, regroupe l’ensemble des personnages principaux. Ils sont menés par la charismatique Madame Yamashino, et ont la lourde charge de comprendre les mystères de la ville.

Un roman visuel classique

Les six premières heures défilent comme celles d’un roman visuel classique. Le jeu nous laisse spectateur d’un récit accrocheur dans une passivité bienveillante, partagé entre tranches de vie et enquête policière. La beauté des plans animés est particulièrement remarquable. Le choix de couleurs pastel crépusculaires et mélancoliques rappellent des longs métrages tels Fireworks ou Kimi no na wa.

Le chara-design n’est pas en reste et un effort a été fourni pour donner vie à une galerie de personnages attachants. Reste que certains archétypes, comme le meilleur ami voyeur ou la cousine tsundere, donnent lieu à des situations pas toujours très fines. Les options classiques du genre rendent la progression confortable : défilement automatique, bouton d’avancement rapide, registre de dialogues (uniquement en anglais), inventaire de personnages et d’indices… Tout est là.

La direction sonore ne surprend pas non plus, avec la traditionnelle chanson d’introduction, les nappes de piano accompagnant des dialogues aux doublages soignés ou les inévitables bruitages de battements de cœur. D’une manière générale, l’ensemble du sound design est à saluer, imposant une alternance de moments détendus et de quelques séquences de tension.

Soudainement, le joueur maîtrise la progression

À la suite d’un événement brutal, le jeu nous confronte à une mauvaise fin et nous oblige à reprendre le fil du jeu à une étape antérieure. Le gameplay change alors radicalement et un plus grand nombre de choix est adressé au joueur. Il devient alors possible de se déplacer sur la carte de la ville, et de déclencher des événements et rencontres qui font avancer le récit, par tranches de tiers de journée.

Les personnages fournissent parfois des quêtes à accomplir, permettant notamment de débloquer des objets. Difficile dès lors de ne pas penser à la série Persona, quand on sait que le déroulement de WorldEnd Syndrome suit, le temps d’un été, celui d’un calendrier scolaire.

Les relations établies au cours d’une partie orientent le joueur vers l’une des multiples fins. Axées sur les différents personnages, elles permettent par ailleurs de lever progressivement le voile sur les mystères qui planent sur la ville. Le jeu force le joueur à avancer à l’aveugle et à recharger un nombre incalculable de fois, car il garde en mémoire ses choix et ses niveaux de relation (matérialisés par des auras de couleur), même en relançant une partie.

Cette opacité déroutante de la progression demande un investissement important et beaucoup de patience. L’usage voulant que l’on explore toutes les possibilités pour avoir une vision globale de l’intrigue, il est vraiment dommage que l’arborescence des choix ne soit pas clairement exposée comme dans le récent AI: The Somnium Files. Il suffit de quelques interactions manquées et voilà qu’on se retrouve deux fois de suite devant la mauvaise fin. Frustrant.

Un mystère qui cède sa place à la romance

Une fois la progression remise sur les rails, le jeu révèle alors son plein potentiel. La promesse d’une histoire sombre se place rapidement en retrait au profit d’un récit davantage porté sur la romance. Un choix qui s’avère surprenant mais payant. Les personnages font souvent sourire et révèlent leurs fragilités et leurs profondeurs les jours passant.

Pour peu que l’on ne soit pas dérangé par une certaine répétition des lieux et par la simplicité des enjeux, cette aventure estivale, servie par une technique irréprochable, reste particulièrement addictive et satisfaisante.

La génération de console actuelle nous aura décidément fait porter l’uniforme scolaire japonais à de nombreuses reprises. C’est avec ravissement que l’on rempile pour le lycée de Mihate. Avant de retrouver Tokyo et ses tumultueux Voleurs Fantômes de Cœur, pourquoi ne pas profiter d’un semestre au calme en bord de mer ?

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