Test d’Animal Well réalisé sur PC à partir d’une version commerciale.
- Metroidvania | Réflexion
- Développé par Shared Memory | Édité par Bigmode
- PlayStation 5 | Nintendo Switch | PC – 9 mai 2024
- Entièrement localisé en français – PEGI 7
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Depuis le 9 mai 2024, Animal Well est disponible au téléchargement sur PlayStation 5, Nintendo Switch et PC, à partir de 24,49 €. Réalisé par Billy Basso, développeur solitaire du studio Shared Memory, il constitue le premier projet d’édition de Bigmode, la société fondée par videogamedunkey, vidéaste suivi par quelques sept millions et demi d’abonnés sur YouTube. Excellente pioche à vrai dire, puisque derrière cette production indépendante se tapit un Metroidvania étonnamment ambitieux, compte tenu des ressources humaines mobilisées pour le produire.
Test d’Animal Well sur PC
Un Metroidvania organique
Dans la peau d’un blob anonyme, on est jeté in media res au cœur d’une mystérieuse cavité souterraine. Les animaux ne parlent pas et écrivent encore moins. Ainsi, aucune forme de narration, textes ou dialogues, ne trouble la nature sauvage d’Animal Well. Son univers est organique et manifestement vivant, grâce aux multiples créatures qui y habitent. La végétation qui frémit au passage de l’utilisateur, les effets de particule et les jeux d’ombre et de lumière donnent l’impression d’un monde en perpétuel fourmillement.
À ce titre, les animaux que l’on rencontre possèdent chacun une conduite différente, que l’on doit étudier ou exploiter, pour survivre et progresser. Les chiens par exemple, emportés par leur fougue, saisissent le blob par la gueule, lui infligeant des dégâts. Pour détourner leur attention toutefois, un simple frisbee suffit. On pense également aux caméléons, dangereux dès que l’on se trouve à portée de langue. D’autres sont inoffensifs, craintifs voire amicaux. Cette diversité de comportements s’avère réaliste, tout en renouvelant sans cesse la surprise.
La découverte de cette micro-société se caractérise enfin par sa non-linéarité. Il existe bien sûr des zones auxquelles il n’est possible d’accéder qu’à condition de détenir l’objet adéquat. Mais le joueur a le choix du biome vers lequel orienter son exploration, très tôt dans l’aventure. On se perd parfois, mais on ne reste jamais longtemps bloqué grâce aux nombreux sentiers dérobés qui témoignent d’un level design tout bonnement somptueux.
Différents niveaux de lecture
La narration n’est pas la seule absente d’Animal Well puisqu’il n’existe aucune forme de tutoriel pour assimiler les mécaniques de gameplay. À l’image d’un Castlevania de 1986, l’apprentissage passe exclusivement par le jeu. Dans une première salle, le blob apprend à utiliser des bulles en tant que plateformes. Puis, dans la suivante, on se demande : « serait-il possible de s’en servir comme d’un escalier » ? Et ça l’est ! De fil en aguille, bondir souplement de bulle en bulle devient une seconde nature. On apprécie d’ailleurs le movepool du blob qui s’étoffe d’objets insolites, sous forme de jouets, systématiquement exploités avec originalité. Seule l’ergonomie, pour passer d’un équipement à l’autre, dénote. Dans les situations d’urgence, une roue serait plus efficace que le défilement des outils, un par un, avec les boutons de tranche.
À l’instar de Disney Illusion Island, ce Metroidvania ne comporte pas d’affrontements à proprement parler. L’utilisateur traverse des salles construites autour d’énigmes ou de phases d’adresse, impératives pour déverrouiller la prochaine. Le dosage de la difficulté est cependant la plus grande réussite de Billy Basso. Au contraire de The Witness ou Baba Is You, on perce toujours les mystères qui se présentent à nous, sans recourir à un système d’indices pourtant.
En réalité, plusieurs niveaux de lecture se dévoilent petit à petit. Au-delà de la campagne principale d’une durée de vie de cinq heures environ, de nombreux œufs à collectionner son dissimulés dans les environnements. La quantité de secrets à déceler pour tous les obtenir donne le vertige. En se faufilant dans une brèche minuscule, on révèle parfois des pans entiers de l’écran. Occasionnellement, on suit, sans s’en rendre compte, la piste de défis plus laborieux mais facultatifs, qui n’ont rien à envier aux niveaux difficiles de Celeste.
Une atmosphère fascinante
En outre, l’exploration est soulignée par une atmosphère ensorcelante, presque magique, grâce à une réalisation minimaliste mais brillante. Voire explosive quand on allume un pétard. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Animal Well ne pèse que 33 Mo, soit mille fois moins qu’un Metroidvania de l’envergure de Prince of Persia: The Lost Crown. Plus que les musiques, ce sont les silences qui se remarquent le plus.
Tantôt éthérée, tantôt inquiétante, l’ambiance connaît ses plus grandes fulgurances lors des situations périlleuses. Les jeux vidéo les plus illustres sont ponctués de séquences inoubliables qui, par la force des choses, deviennent iconiques. En l’occurrence, la course-poursuite avec le chien spectral laissera très certainement une trace indélébile dans la mémoire des joueurs. Cette rencontre n’est pourtant pas follement inédite, les vétérans ayant échappé à de nombreux Nemesis, par le passé. Mais elle est à l’image d’Animal Well dans son entièreté : imprévisible, fantasmagorique et particulièrement pénétrante.
Notre avis | 9
Depuis son lancement du 9 mai 2024, Animal Well interpelle en raison des tests dithyrambiques dont il fait l’objet par la presse spécialisée. Mais après quelques minutes à peine, on ne s’étonne plus guère de ces louanges, pleinement méritées selon nous. Les doutes sont alors remplacés par la fascination pour ce monde organique, ainsi que par l’enthousiasme à explorer ce « puits » mystérieux et ses mille-et-un-secrets. Les énigmes sont habiles et la courbe de progression est exemplaire. Un chef-d’œuvre.
On aime
- La réalisation minimaliste
- L’atmosphère fascinante
- L’univers organique
- Les différents niveaux de lecture
On n’aime pas
- L’ergonomie de l’inventaire
Merci d’avoir lu notre test d’Animal Well sur PC.
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