Test de Persona 5 Tactica réalisé sur Switch à partir d’une version fournie par le distributeur.
- Tactical-RPG
- Développé par Atlus | Édité par SEGA | Distribué par PLAION
- PlayStation 4 | PlayStation 5 | Xbox One | Xbox Series X | Switch | PC – 17 novembre 2023
- Entièrement localisé en français – PEGI 16
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Ce 17 novembre 2023, les Voleurs fantômes de Cœurs reprendront du service à l’occasion de Persona 5 Tactica, disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X, Switch et PC à partir de 59,99 €. Sous la forme d’un tactical-RPG cette fois-ci, P-Studio réalise un hors-série soigné qui démarre sous les meilleurs auspices. Mais après quelques heures de jeu, le manque de temps pour conclure son développement dans de bonnes conditions occupe une place trop importante pour faire semblant de l’ignorer.
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Test de Persona 5 Tactica sur Switch
Persona 5 Tactica se déroule pendant les événements de Persona 5, peu avant la remise des diplômes de fin d’année. Après la disparition de Toshiro Kasukabe, prétendant au poste de Premier ministre, Joker et ses alliés pénètrent dans un Royaume qui évoque la France du XVIIIème siècle, sous le joug de la tyrannique Marie. Dans cette manifestation retranchée du Métavers, la Révolution se prépare toutefois, menée par l’énigmatique Erina. Les Voleurs fantômes et l’usage qu’ils font des Personae pourraient constituer de précieux alliés pour renverser le pouvoir en place.
Tous les hors-séries de Persona 5 (Persona 5 Strikers, Persona Q2: New Cinema Labyrinth, Persona 5: Dancing in Starlight) mettent à l’honneur ce groupe de jeunes rebelles. La principale originalité de Persona 5 Tactica est en réalité de tourner autour de Toshiro. Au lieu d’affronter l’establishment comme ils ont l’habitude de le faire, les Voleurs fantômes rallient en l’occurrence ce potentiel adversaire à leur cause. Le joueur peut d’abord éprouver des difficultés à l’apprécier, mais avec le soutien de Joker, d’Erina et des autres révolutionnaires, le Premier ministre en devenir attire toute la lumière.
Un tactical-RPG dans la veine de XCOM: Enemy Unknown
Persona 5 Tactica prend la forme d’un tactical-RPG étonnamment simple où l’on contrôle des escouades de trois combattants au cours de batailles extrêmement courtes. Les déplacements rappellent ceux de XCOM: Enemy Unknown ou Mario + The Lapins Crétins: Kingdom Battle et procurent un grand plaisir. Le positionnement est essentiel car lorsqu’un allié se place derrière un obstacle ou un mur, il bénéficie d’une couverture. Les ennemis également et il faut généralement les déloger pour mener à bien un combat.
Grâce aux sorts des Personae (obtenues aléatoirement à l’issue d’une mission) et aux attaques de mêlée, l’utilisateur se débrouille pour déplacer ses ennemis sur la carte. D’une certaine manière, la mécanique et le level design rappellent le côté « puzzle » d’Into the Breach. Un adversaire vulnérable peut alors être mis au sol par un tir allié, rendant possible la fameuse Triple menace. Il s’agit d’une attaque générale qui concerne toutes les unités au milieu du triangle formé par les trois personnages de l’escouade. On cherche ainsi à les éloigner au maximum pour augmenter sa superficie. La technique semble difficile à déclencher mais Persona 5 Tactica est particulièrement facile d’accès.
Tout d’abord, une option permet d’annuler le tour précédent. Divers modes de jeu réduisent (ou augmentent) en outre la difficulté. Le gestion d’équipe est-elle même très simple, avec une arme et une Persona à équiper par personnage et des compétences auto-attribuées si on le souhaite. Même les objectifs annexes en cours de mission sont à la portée de tous : terminer en moins de × tours, ne perdre aucun allié… Restent les quêtes annexes qui obligent à trouver des solutions spécifiques, dans la veine de Shin Megami Tensei IV.
Dans l’esprit de Persona 5
Le plaisir se manifeste également par une réalisation fidèle à la légende du JRPG. Le style graphique de Persona 5 Tactica s’en éloigne légèrement pour s’inspirer des Persona Q, avec des représentations chibi des protagonistes. Elles ne sont pas toujours adaptées au propos mais elles ont sans doute facilité le développement. On retrouve quoi qu’il en soit les motifs musicaux de la série, une interface stylisée mais lisible et tous les effets visuels qui accompagnent la mise en scène.
La narration comporte aussi et surtout de nombreuses saynètes dont les joueurs de Persona sont friands. Ces dialogues sont facultatifs mais, puisqu’ils permettent d’obtenir des points d’essor supplémentaires (pour déverrouiller de nouvelles compétences), on les consulte rigoureusement. On perd cependant le fil au cours de dialogues qui versent parfois dans le fan service. Dans ce cas, le risque est toujours le même. En caricaturant les traits de caractère des personnages, ne risque-t-on pas de les dénaturer ? Dans cet exercice, on a trouvé le traitement réservé à Yusuke particulièrement imparfait. Son insatiabilité le rapproche de Rei dans Persona Q: Shadow of the Labyrinth, sans jamais coller à l’artiste que l’on connaît.
L’aspect technique est enfin très honorable sur Switch. Dans son test pour ActuGaming (14 novembre 2023), Doodz s’interrogeait sur les performances des autres consoles, ayant réalisé son test sur PlayStation 5. Sur la console nomade de Nintendo, les chargements sont également longuets. Mais le framerate se révèle stable. Les seuls ralentissements que l’on a constatés sont surtout intervenus en navigant dans les menus dont l’arbre de compétences.
Une expérience qui se dégrade après la première moitié
Le gameplay procurant du plaisir et la réalisation s’inscrivant dans la continuité de Persona 5, quelles sont donc nos réserves concernant Persona 5 Tactica ? Eh bien, une fois conclus les deux premiers royaumes, l’expérience se dégrade à vue d’œil. Les environnements thématiques disparaissent pour laisser place à des décors aussi génériques que pauvres, qui se répètent jusqu’à la fin. Les deux derniers chapitres n’introduisent pas non plus de nouveaux ennemis, limités à six types en tout, et ne varient plus les objectifs annexes.
On a le sentiment que P-Studio n’a pas réussi à tenir les délais imposés par l’éditeur et qu’il a fallu boucler le développement en temps et en heure. On pourrait le comprendre et presque s’en réjouir dans une industrie où le crunch est monnaie courante. Mais SEGA proposera pourtant dès le jour de lancement un DLC, « Repaint Your Heart », commercialisé au prix de 19,99 €. Celui-ci comprendra deux Voleurs fantômes absents de la campagne principale et de nouveaux défis. Au lieu de les disperser en programmant une extension en parallèle, n’aurait-il pas mieux valu concentrer ses efforts sur le jeu principal ? Pour notre part, on l’impression d’avoir été abandonnés au beau milieu d’une aventure qui montait en puissance avant de s’effondrer complètement.
Notre avis | 6
Persona 5 Tactica, nouvel arc du célèbre JRPG, se révèle sympathique de prime abord. Sa réalisation modeste s’inscrit dans la droite lignée de Persona 5 et son gameplay, à mi-chemin entre tactique et puzzle, a tout pour séduire. On adore le système de Triple menace qui oblige à optimiser le placement de son escouade. Mais en plein milieu de la progression, cet entrain disparaît laissant place à des environnements parfaitement génériques et des missions qui se répètent sans génie. On aurait pu le comprendre si SEGA n’avait pas aussi programmé un DLC à 19,99 € pour le lancement, diluant forcément les efforts de P-Studio. Mais les affaires sont les affaires…
On aime
- L’accessibilité
- L’aspect puzzle
- La réalisation soignée
On n’aime pas
- Les personnages caricaturaux
- L’effondrement des efforts à mi-parcours
- Le DLC vendu au lancement pour la modique somme de 19,99 €
Merci d’avoir lu notre test de Persona 5 Tactica sur Switch.
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