Test d’Ufouria: The Saga 2 réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version fournie par l’éditeur.
- Plateforme | Metroidvania
- Développé par Sunsoft | Porté, édité et distribué par Red Art Games
- PC – 29 février 2024
PlayStation 5 | Xbox Series X | Nintendo Switch – 1er mars 2024 - Sous-titré en français – PEGI 3
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Le 29 février 2024 sur PC, puis le 1er mars sur PlayStation 5, Xbox Series X et Nintendo Switch, Ufouria: The Saga 2 signera le retour de la série Hebereke de Sunsoft, au prix de 24,99 € en éditions numériques. Des éditions physiques seront distribuées ultérieurement, par les soins de Red Art Games.
Test d’Ufouria: The Saga 2 sur Xbox Series X
Quel drôle d’oiseau qu’Ufouria: The Saga 2. Après les résurrections de Gimmick!, Ikki et Clock Tower, on pouvait effectivement espérer un retour du jeune pingouin, jadis conçu pour représenter Sunsoft en tant que mascotte. Mais compte tenu des réponses au sondage de l’éditeur réalisé sur X le 24 décembre 2021, on s’attendait peut-être davantage à retrouver Waku Waku 7. Qu’importe, Hebereke reprend vie sous le titre d’Ufouria: The Saga 2. Son appellation occidentale s’inscrit dans la lignée du premier épisode, Ufouria: The Saga, sorti sur NES. Mais au contraire du Metroid-like fondateur, Sunsoft a, pour ce nouvel épisode, conservé les personnages d’origine, remplacés par Bop-Louie et ses amis, il y a plus de trente ans.
Le joueur incarne donc Hebe, un petit pingouin couvert d’un bonnet bleu, agacé par les agissements d’un extraterrestre recouvrant la planète d’une substance visqueuse. Pour s’en débarrasser, il fait toujours l’usage des Popounes, de petites boules duveteuses et souriantes qu’on lance sur les ennemis. Trois alliés le rejoignent au fil de la progression, chacun possédant, comme en 1991, des capacités l’aidant à progresser vers de nouveaux environnements. Ō-Chan traverse les petits lacs, Sukezaemon plane souplement dans les airs et Jennifer plonge sous la surface de l’eau.
L’esprit du premier Hebereke
On retrouve donc tous les éléments qui constituent l’esprit de premier Hebereke, tels que sur Famicom. Les musiques d’origine, toujours aussi entraînantes, sont remixées à cette occasion. Les personnages combattent, comme à l’époque, à l’aide d’une simili-attaque rodéo. Et le bestiaire est identique, jusqu’aux oiseaux qui propulsent d’immenses et dangereuses fientes. Le ton a peut-être légèrement changé cependant car l’humour présentait, à l’époque, un caractère naïf voire enfantin. Aujourd’hui, de nombreuses interactions relèvent davantage de l’absurde. Par ailleurs, le jeu est entièrement sous-titré en français grâce à une traduction que l’on trouve trop littérale, parfois.
Son côté kawaï se manifeste néanmoins dans sa représentation graphique, mettant à l’honneur les travaux manuels. Les protagonistes donnent l’impression d’être fabriqués en pâte à modeler, présentant des textures duveteuses pour les bonnets et les fourrures, tandis que les décors sont tout droit sortis d’un atelier de collage. On apprécie tout particulièrement les portraits et certains effets spéciaux, entièrement réalisés en perles façon bead art. Le style graphique extrêmement soigné rappelle Yoshi’s Story ou Yoshi’s Crafted World plus récemment. Mention spéciale aux animations qui reproduisent à l’identique celles de l’épisode NES, lorsque les personnages rampent dans des positions incongrues.
Un Metroidvania limité
En revanche, Sunsoft a profondément modifié la structure du jeu. Le premier Hebereke prenait la forme d’un excellent Metroid-like, toujours aussi plaisant à pratiquer de nos jours. Mais Ufouria: The Saga 2 est construit différemment. Depuis la maison de Hebe qui fait office de hub central, le joueur emprunte différentes directions. Il pénètre alors dans des niveaux aléatoires et étonnamment génériques, à vrai dire. Quelques objectifs secondaires masquent à peine ce manque d’inspiration, comme atteindre l’arrivée en moins de × secondes, nettoyer × ennemis gluants ou vaincre un oiseau doré pour récolter des pièces.
L’argent, que l’on dépense dans des distributeurs automatiques, permet notamment d’améliorer ses personnages : attaques spéciales, points de vie, nombre de Popounes disponibles. Mais les boss sont si faibles que le besoin d’évoluer ne se fait jamais ressentir. D’un autre côté, on obtient des privilèges grâce auxquels on traverse des passages infranchissables autrement : chariot de mine pour le niveau correspondant, voyages rapides, faculté de ramper. Pour déverrouiller ces compétences, le joueur doit au préalable récolter des cannettes, astucieusement cachées pour certaines. Mais comme les niveaux sont générés aléatoirement, il est strictement impossible de toutes les obtenir dès un premier run. Cela n’a aucune incidence pour la campagne principale, mais on rechigne légitimement devant les allers-retours obligatoires du post-game.
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Notre avis | 6
Pour le retour du petit Hebe, Sunsoft reproduit, avec Ufouria: The Saga 2, l’esprit du Metroid-like d’il y a trente ans. Son côté kawaï se manifeste par une réalisation soignée, créative et semble-t-il tout droit venue d’un atelier de travaux manuels. Concernant ses mécaniques de gameplay toutefois, on ne retrouve pas la progression non-linéaire du premier Hebereke, qui constituait sa principale caractéristique. Au lieu d’un Metroidvania, pourtant l’un des genres les plus en vogue de nos jours, les développeurs ont opté pour des niveaux courts générés aléatoirement. Après tout, pourquoi pas ? Mais l’enthousiasme s’essouffle devant le level design manquant de génie et le post-game fastidieux.
Quoique modeste, Ufouria: The Saga 2 bénéficie tout de même d’un travail d’édition remarquable grâce au concours de Red Art Games, facilitant largement son accessibilité. Le titre bénéficie non seulement d’une localisation en français, mais aussi de versions sur tous les systèmes du moment et d’éditions physiques, plus tard cette année. Tous les éditeurs ne produisent pas ces efforts.
On aime
- Le retour de Hebe
- L’esprit d’il y a trente ans
- La réalisation graphique
- Les remixes musicaux
On n’aime pas
- Le level design peu inspiré
- Le post-game rébarbatif
- L’absence totale de challenge
Merci d’avoir lu notre test d’Ufouria: The Saga 2 sur Xbox Series X.
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